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2 Fiv et beaucoup d’émotions, le témoignage de Audrey

Je vais vous raconter mon histoire, enfin notre histoire à moi et mon mari car il est une pièce maîtresse dans ce récit.

Un début de vie commune jeunes et sans contraception

Je m’appelle Audrey j’ai 31 ans aujourd’hui, j’ai rencontré mon conjoint à 20 ans, nous nous sommes mis ensemble 2 ans plus tard et savions dès lors, depuis le temps que nous nous fréquentions que nous ferions notre vie ensemble, nous marierons et fondrions une famille. Sur le papier cela fait rêver… nous décidons alors de ne pas utiliser de moyens de contraception, cela peut paraître fou pour un aussi jeune couple, mais l’amour en général rend fou… nous sommes jeunes et malgré nos désirs nous ne nous focalisons pas sur la conception alors le temps passe sans que je tombe enceinte.

Une maternité qui tarde à venir

Presque 1 an. Je parle à ma gynécologue de ce désir elle me dit que je suis jeune et qu’on ne s’inquiète qu’au bout de 2 ans en général. Alors je laisse le temps filer… 2 ans, puis 3 car on traine un peu en se disant qu’on ne doit pas faire l’amour au bon moment à chaque fois, car mon mari et moi travaillons en horaires décalés. Je consulte donc un nouveau gynécologue car la première est partie en retraite. Il me confirme qu’en effet cela fait très long et qu’il y aurait forcément plusieurs fois ou les rapports auraient lieu au bon moment. Il me prescrit quand même des examens pour moi et Monsieur.

Ceux de mon mari sont bons, les miens un peu moins. Avec une prise de sang le gynécologue se rend compte que j’ai un léger dérèglement hormonal pouvant provenir selon lui de l’hypophyse…. C’est du charabia pour moi mais il m’envoie faire une IRM. Bingo, adénome hypophysaire pouvant être traité médicalement. Je me sens rassurée, on a trouvé notre problème et on devrait pouvoir le régler ! Mon gynécologue me prescrit tout de même une hystérosalpingographie… et m’envoie tout de même vers un centre de PMA en me disant qu’un petit coup de pouce pourrait être bienvenue depuis le temps.

Le début du parcours en PMA et des mauvaises nouvelles

Ce que nous faisons avec mon mari.

Le médecin qui nous reçoit remarque sur mon hystérosalpingographie des adhérences au niveau des trompes sûrement due à une IST (Infection Sexuellement Transmissible) que j’ai eue plus jeune… et me dit qu’il faudra pratiquer une cœlioscopie. Je me sens humilié et tellement honteuse… mes bêtises de jeunesse me rattrapent et je me sens coupable. L’opération serait anodine d’après le médecin. Nous programmons alors la date. Moi qui pensais mes problèmes réglés ce ne sera que le début…

Le médecin m’ayant opéré m’annonce qu’elle a détecté de l’endométriose peu sévère, je ne connaissais même pas cette maladie !!! (Vous me penserez naïve mais Je croyais que c’était normal d’avoir TRÈS mal au ventre lorsqu’on a ses règles). Puis il m’a dit aussi que l’ovaire droit était anormalement petit. J’avais été opérée d’un kyste sur cet ovaire plus jeune, on m’avait dit qu’il fonctionnerait quand même mais je découvrais par la suite qu’il était HS aussi. Les coups de massue tombent les uns après les autres, je me sens tellement coupable vis à vis de mon mari, lui qui est si patient, il m’accompagne à TOUS les rdv, me rassure me remotive quand j’en ai besoin.

La première FIV

Nous sautons la phase des inséminations artificielles le médecin pensant qu’il faille commencer tout de suite par une FIV. Je suis triste et apeurée par tous ces termes scientifiques, encore une opération à prévoir je suis épuisée moralement. Nous n’avons jamais parlé à personne de tout cela, j’ai bien trop honte. Je n’assume pas de ne pas être normale et de ne pas pouvoir donner d’enfant naturellement à mon mari. Je suis dévastée par toutes ces nouvelles et le temps qui passe.

Alors on commence toutes les injections, les prise de sang, les échographies qui sont un vrai périple pour moi… je suis conductrice de train et travaille en horaires atypiques. Toutes les injections doivent être faites le soir à la même heure mais je ne suis jamais chez moi à la même heure ! Du coup j’ai ma petite trousse à pharmacie et je fais mes injections un peu partout dès que cela m’est possible… dans les toilettes d’une gare, dans la cabine de conduite d’un train entre deux arrêts, les conditions hygiéniques sont mauvaises, je fais cela dans la précipitation car j’ai peur que mes collègues me voient.

Première FIV, 7 embryons. Je suis trop fière de mon seul petit ovaire restant qui travail pour 2 ! On enchaine donc avec les transferts !!! Mais rien… le néant ! Chaque prise de sang est négative. Je pleure, je déprime, je me montre forte devant mon mari mais je m’effondre de plus en plus.

La découverte de Fiv.fr

Je trouve une petite bouée dans mon océan de chagrin, le site FIV.fr ou toutes les femmes ont leur histoire et sont sur le même bateau. Ou aucune ne juge l’autre et où toutes se soutiennent. Je me souviens y passer des heures à discuter. Il y a un jour ou mon mari m’a dit que si vraiment je n’allais pas bien et si je n’arrivais pas à lui en parler que je devrais peut-être consulter un psychologue. Je lui ai répondu que je n’en avais pas besoin car j’avais trouvé ce site ou je pouvais discuter sans tabou et sans avoir peur d’être jugée.

J’effectue donc un nouvel examen, une hystérographie, ou scopie je ne sais plus vraiment le nom exact. Le médecin découvre des synéchies qui s’en vont avec l’injection de sérum physiologique, encore un truc qui ne va pas me dis-je. Je ne supporte plus d’avoir tout ce monde entre les jambes.

La deuxième FIV

Ma pudeur est un faible souvenir, j’ai l’impression d’être un animal de foire. Ma libido est à zéro mais heureusement mon mari est patient et affectueux. Nous partons pour une deuxième FIV, cette fois je n’ai pas voulu d’anesthésie générale, mais quelle erreur !!! Je ressens tout je les vois s’affairer entre mes jambes, ils sont 4 ou 5, c’est de la torture j’ai envie de pleurer toutes les larmes de mon corps.

Je rentre à la maison humiliée, cette fois il y a 4 embryons, c’est moins que la dernière fois, je dois m’affaiblir pensais-je. Je demande à ce qu’ils soient mis 2 par 2 au transfert car je n’ai plus peur de grossesse gémellaire à ce stade de déprime.

Et c’est toujours sans conviction que je vais aux prises de sang, je ne me ménage plus car je n’y crois plus. Je cours après mes trains pour aller bosser, je monte les escalier 3 par 3 je fais du sport normalement.

Arrive le premier résultat de prise de sang après le premier transfert. « Pardon ? » « Positif ? » Je suis dans le train avec mon mari… je ne peux pas crier… mes yeux s’embuent… ceux de mon mari aussi, il a compris… c’était bien positif.

L’infirmière me dit qu’il faut refaire une prise de sang dans les 48h ce que je fais. Je trépigne d’impatience mais là c’est le drame. Elle me dit que le taux n’augmente pas normalement et que ce n’est pas forcément bon signe. Je me souviens avoir pris l’apéritif le midi en famille sans me poser de question tellement j’étais sous le choc de ce qu’elle venait de me dire.

Il fallait refaire une prise de sang sous 48h encore mais à quoi bon ! Finalement le taux avait bien augmenté correctement je m’en suis voulue d’avoir bu cet apéritif ! Je n’ai plus jamais bu une goutte d’alcool pendant l’année qui a suivi entre la grossesse et l’allaitement.

Et la victoire

Même si avec un passif comme cela une grossesse ne peut être totalement sereine, je suis arrivée le jour de l’accouchement détendu comme pas deux. Car on ne pouvait pas souffrir d’avoir un enfant, la plus grande souffrance aurait de ne jamais avoir dans les bras cette si jolie petite fille en aussi bonne santé. Elle porte aujourd’hui les prénoms d’une des infirmières et d’un des médecins que nous avons rencontré durant ce parcours, cela fera partie de son histoire aussi. Et c’est une très belle leçon de vie. Nous sommes les parents les plus heureux du monde et toujours amoureux fou !!! Notre grande fille va avoir 2 ans le mois prochain et nous pensons sérieusement à renouveler nos efforts dans l’année à venir avec tout ce que cela inclue.

Maintenant tout notre entourage est au courant de notre histoire et nous l’assumons car cela nous a rendu plus fort individuellement et ensemble.

En espérant ne pas avoir pris trop de votre temps et que ce récit puisse inspirer d’autres femmes, hommes ou couples.

Audrey

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