Les témoignages de Sandra et Anne : un mari OATS , plusieurs FIV et un bébé
Le témoignage de Sandra
Je m’appelle Sandra j’ai 31 ans et 2 merveilleux enfants.
Notre 1er enfant est arrivé en juin 2009 naturellement après 15 mois d’essais.
Un vrai bonheur, notre rayon de soleil.
Et puis nous avons rapidement voulu agrandir la famille mais les mois défilaient et il ne se passait rien, cependant pas d’inquiétude, nous étions jeunes, en bonne santé et il nous avait fallu 15 mois pour notre fils.
Après 2 ans d’essais, nous décidons de prendre rdv avec un gynécologue qui nous dira de but en blanc » c’est dans votre tête madame…. Vous êtes jeune et vous avez déjà un enfant ! »
Nous décidons donc d’attendre encore et puis la vie a fait que ce projet est passé au second plan. Au bout de 4 ans donc en 2014, je décide à nouveau de revoir un gynécologue, qui me dira que tout va bien de mon côté et me donnera de l’acide folique.
Un peu perdue et voyant que mon conjoint ne voulait pas s’en inquiéter plus que ça, nous attendrons encore 2 ans. Nous voilà en décembre 2016 dans le bureau d’une nouvelle gynécologue qui enfin va nous proposer des examens à passer pour nous deux.
Après tout un tas de tests, bilan sanguin, échographie, hystérosalpingographie, tout reviendra normal, en revanche pour mon conjoint qui fera un spermogramme jour de mes 29 ans… Les résultats ne sont pas bons du tout.
Nous avons rendez-vous début février avec la gynécologue qui nous explique que mon conjoint est OATS sévère et qu’elle se demande comment notre fils a pu être conçu !
Elle nous dirigera vers un confrère à 1h30 de route de chez nous pour un suivi PMA, nous sommes en février 2017.
Tout se bouscule dans ma tête mais ça y est, nous avons une explication après toutes ces années d’errances médicales. Ce n’était pas dans ma tête !!
Finalement tout va s’enchaîner rapidement après des examens complémentaires demandés par notre nouveau gynécologue, nous nous reverrons à la fin de l’année 2017, pour une 1ère FIV prévue en mars 2018.
Rdv avec le biologiste début janvier 2018 et puis je récupère les ordonnances en février 2018.
Nous y croyions à fond, tout le monde était très optimiste pour nous.
Le début des échographies, des prises de sang, du stress et puis juste avant la ponction suspicion d’hyperstimulation, mon œstradiol explose les plafonds, j’ai très mal, jour de la ponction : grosse déception 6 ovocytes seulement.
Le laboratoire nous appellera 2 jours plus tard en nous disant qu’il n’y avait seulement que 4 ovocytes matures et tous les embryons restants sont fragmentés, C’est la douche froide…. Le laborantin ne me laisse aucun espoir pour l’évolution des embryons mais je préfère autant et tourner la page sur cette tentative.
Nous reverrons notre gynécologue mi-avril pour parler de cette « FIV ratée ».
Il nous expliquera que cela arrive mais qu’il n’y a pas de raison pour que cela se reproduise et il décide de changer de protocole. Je pleure encore et encore et on se prépare doucement à la prochaine FIV en juin 2018.
Cette stimulation se passe beaucoup mieux, je stresse moins, j’ai moins mal.
Verdict 15 ovocytes seront prélevés, nous sommes très heureux et rassurés, le lendemain appel du biologiste qui nous rassure, il y a 12 ovocytes matures.
Quelques jours plus tard nous devons faire le transfert vers 12h.
Le jour du transfert : appel du labo à 9h….je sens mon cœur battre la chamade…. Le biologiste me dira que 9 embryons se sont développés et qu’ils sont à nouveau tous fragmentés…. Le monde s’effondre, je me referme sur moi-même et j’en veux à la Terre entière.
J’aurai beaucoup de mal à me remettre de cette 2ème tentative ratée, mon conjoint aussi.
Nous reverrons notre gynécologue mi-juillet qui au vu des 2 tentatives, nous expliquera que les spermatozoïdes sont de trop mauvaise qualité pour pouvoir faire un bel embryon.
Il nous proposera une biopsie testiculaire.
Aller chercher les meilleurs pour avoir des embryons est notre seule chance d’avoir ce 2ème enfant.
La décision fut difficile à prendre pour mon conjoint, mais après 1 mois de réflexion, sa décision est prise il fera l’opération.
La biopsie sera faite en septembre 2018.
Elle reviendra positive et 4 paillettes seront congelés. Mon conjoint a pas mal souffert, il lui faudra 6 mois pour ne plus souffrir.
Octobre 2018, 3ème FIV et la décision est prise avec mon homme que si cette FIV ne fonctionne pas, nous arrêterons tout.
Pourquoi s’acharner si nous n’obtenons aucun embryon ?
Du coup nous partons l’esprit plus léger pour cette dernière FIV. Il se passera ce qu’il se passera. Nous repartons sur le même protocole qu’en juin.
Nous obtiendrions 9 ovocytes matures sur 10 ponctionnés. Le lendemain appelle du labo, qui nous dit qu’il en reste 8 dans la course et que quoi qu’il arrive nous aurons un transfert le lendemain.
Jour du transfert, j’attends ce fameux appelle pour nous annoncer la mauvaise nouvelle mais rien.
Nous partons la boule au ventre et arrivons vers 12h. Nous rentrons dans la salle et on nous explique que sur les 8 ovocytes, 1 a arrêté son développement, qu’il y aura un transfert d 1 embryon de très belle qualité et que malheureusement tous les autres sont fragmentés.
Mais je me suis arrêtée à « Il y a 1 très bel embryon »
Nous sommes sur un petit nuage, quoi qu’il arrive j’aurais eu un transfert et donc une chance de grossesse.
Ce seront les 14 jours les plus longs de ma vie mais la surprise était au rendez-vous.
J’apprends de la bouche de la biologiste que je suis enceinte et me félicite !!
Je pleure de joie, de soulagement, je n’y crois pas après 8 ans d’attente ce bébé est enfin dans mon ventre.
Mon homme est très heureux. Nous sommes aux anges. Nous annoncerons la bonne nouvelle à mon fils le soir même. Lui qui a aussi vécu ces FIV, ses désillusions avec nous malgré lui.
Il voulait un frère depuis plusieurs années, ça sera une petite sœur mais il s’en fiche lui aussi comprend bien que ça sœur est un petit miracle.
Notre fille est née le 4 juillet 2019 avec 1 mois d’avance, elle aussi était pressée de nous rencontrer.
Ce fut un accouchement magique.
Nous sommes aujourd’hui comblés par nos 2 enfants, leur lien même après tant d’écart est incroyable à voir.
Nous pensons reprendre bientôt la PMA, nous avons encore 3 paillettes de congelés et une envie de bébé 3 !
Le témoignage d’Anne
Bonjour,
Voici mon témoignage afin de redonner un peu d’espoir à toutes les personnes qui doivent passer par la PMA pour concrétiser leur rêve, celui de devenir parents. Tout commence pour moi en août 2017, j’arrête ma contraception, avec mon mari nous souhaitons avoir un bébé. Août 2018, pas de début de grossesse à l’horizon, je commence à me poser quelques questions sans trop stresser, on m’avait dit qu’il fallait attendre deux ans d’essai bébé avant de commencer à réellement s’inquiéter.
Je prends tout de même rendez-vous chez ma gynéco qui me prescrit des examens à mon mari et moi même. Mes résultats sont normaux, on découvre que mon mari est OATS. La gynéco m’oriente vers un centre de PMA du CHU proche de la maison. Nous rencontrons des spécialistes avec nos résultats d’examens, on nous propose une FIV ICSI. C’est parti pour le parcours du combattant, prise de sang, échos, injection, ponction…
On croise énormément de couples confrontés à l’infertilité dans ce centre, beaucoup plus de personnes sont concernées par l’infertilité par rapport à ce que je m’imaginais au départ.
Nous obtenons deux embryons suite à cette FIV. Malheureusement pas de début de grossesse, premier échec, je m’effondre. J’ai voulu attendre quelques mois avant de consulter à nouveau pour la deuxième FIV, le temps de penser un peu à autre chose, de vivre… Entre temps la nature me joue un petit tour, je tombe enceinte naturellement, au bout de 2,5ans d’essai bébé.
Malheureusement quelques jours après mon test de grossesse j’ai des pertes, je pars à la maternité, fausse couche. Je suis à nouveau dépitée. Nous reprenons rendez-vous et décidons de démarrer notre deuxième FIV en revenant de nos vacances au ski. J’y crois à fond, je fais un peu plus de sport, prend des vitamines de préconception, je sors au restaurant, au cinéma…On me transfère deux embryons et là miracle, la prise de sang montre que je suis enceinte.
Mon début de grossesse a été difficile à vivre au niveau psychologique, c’est tombé en début de première vague, pas d’échographie précoce, j’ai dû attendre celle du premier trimestre. Étant soignante j’ai dû continuer à travailler en pleine crise sanitaire, j’allais au travail avec la boule au ventre en ayant peur d’attraper le covid et faire une nouvelle fausse couche à cause de cela. Heureusement tout s’est bien passé, la première échographie fut l’un des plus beaux moments de ma vie, voir ce petit être qu’on a tellement désiré bouger, entendre son cœur qui bat. Ma grossesse s’est très bien passée. Gardez espoir, accrochez-vous, malgré toute les galères que l’on traverse, cela en vaut vraiment la peine.