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Témoignage de Séverine : 4 FIV pour un petit garçon

Les premières explorations : kystes et endométriose

Mon médecin m’a envoyée à l’hôpital après 3 ans d’essais infructueux. Mes règles étaient extrêmement rares, il m’était donc impossible de déterminer quand j’étais fertile. Le médecin que j’ai consulté alors a examiné mon ventre et immédiatement, elle m’a souri et m’a dit qu’elle pensait que j’étais enceinte. Elle m’a donc demandé de lui donner un échantillon d’urine pour faire un test de grossesse. Il ne fallait attendre que 3 minutes pour les résultats nous sommes donc assis, mon mari et moi, dans la salle d’attente. Ce fut long. Nous nous regardions avec incrédulité. J’étais complètement excitée à l’idée d’une éventuelle grossesse après tout ce temps. Mais une infirmière a marché vers nous et s’est contentée de secouer la tête avant de repartir. Nous étions évidemment très déçus tous les deux, et puis je me suis mise à penser : si ce n’était pas un bébé alors qu’est-ce que le médecin avait senti ? Je n’ai pas tardé à apprendre qu’il s’agissait d’une masse accrochée à un de mes ovaires et qu’il faudrait qu’on me la retire. Peu importe, ai-je alors pensé, puisqu’un seul ovaire suffit pour tomber enceinte. Sauf que très vite, j’ai appris que j’avais de gros kystes sur les deux. Je me souviens de m’être précipitée aux toilettes et d’y avoir pleuré et pleuré, mon pauvre mari dehors devant la porte qui ne savait pas comment me venir en aide. Jamais je n’avais envisagé que mes deux ovaires auraient pu être touchés.

L’opération confirma que j’avais des kystes « chocolat » dus à de l’endométriose dont je souffrais apparemment depuis des années. On m’a ôté la moitié d’un ovaire et les deux tiers de l’autre. Les kystes mesuraient entre 8 et 10 cm de diamètre et le médecin spécialiste m’a dit qu’il était rare de voir un cas si avancé. L’endométriose est une maladie d’ordinaire très douloureuse et les plaintes des patientes permettent de la diagnostiquer. Il est vrai que j’avais des douleurs au moment des règles, mais je n’ai jamais souffert entre mes règles, ce qui fait que mon problème n’avait pas été détecté jusque-là.

En outre, j’ai subi une hystérosalpingographie qui a révélé que l’une de mes trompes de Fallope était complètement bouchée et l’autre presque complètement. Selon ce qu’on m’a dit, c’était dû à la formation postopératoire de tissus cicatriciels et d’adhérences. Je n’avais plus qu’une seule option pour concevoir : la FIV. Nous nous sommes alors lancés dans une première tentative.

 

Le début du parcours PMA directement avec les FIV

J’ai 28 ans, je suis en bonne santé, et on m’a dit que mes chances de réussite étaient grandes. Nous avons donc dit au monde entier ce que nous étions en train de faire, avons oublié nos malheurs, et c’est heureux et sûrs de nous que nous avons tenté cette FIV. J’ai supporté toutes les injections nécessaires, tant et si bien que j’avais l’impression d’être une pelote à épingles. Néanmoins, nous prenions les choses avec humour. Il fallait faire les piqûres à la même heure chaque jour. Le soir de la réception du mariage de ma cousine, nous sommes donc allés dans le parking de l’hôtel pour que mon mari puisse me faire mon injection. Et évidemment, on nous a surpris, moi avec ma jupe soulevée… Dieu seul sait ce qu’on aura imaginé, mais qu’est-ce qu’on a ri après coup !

Et puis j’ai dû commencer une deuxième FIV : plus de médicaments, plus d’hormones, plus de piqûres. Cette fois, nous n’avons informé que les membres les plus proches de notre famille. J’ai réussi à placer tous mes rendez-vous à l’hôpital avant le travail, de sorte que mes collègues non plus n’étaient pas au courant. C’est à ce moment-là qu’on a découvert que le sperme de mon mari posait, lui aussi, problème. Il contenait suffisamment de spermatozoïdes, mais c’est la moitié de ces derniers qui posaient problème. Résultat : on nous a recommandé une ISCI (injection intra-cytoplasmique de spermatozoïdes). Mais ce traitement n’a pas fonctionné non plus. La FIV a échoué le jour de mes 30 ans, comme si ça n’était pas assez déprimant de changer de décennie. J’étais abattue.

Mon troisième traitement a été moins invasif dans la mesure où on a utilisé nos embryons congelés. Nous avons de nouveau eu beaucoup d’émotions, mais physiquement, c’était moins dur. Malheureusement, ça n’a pas marché non plus. C’est alors que notre centre de PMA a fermé, nous avons donc, en plus, en trouver une autre pour poursuivre notre quête.

La 4ème FIV

Nous avons commencé notre quatrième tentative avec une nouvelle équipe : nous avons refait une ISCI, on m’a transféré deux embryons dans le ventre et je suis rentrée chez moi le cœur gonflé d’espoir, doigts et jambes croisées. Echec en décembre : vers Noël, alors que j’étais encore en pleine dépression, j’ai appris que ma cousine était enceinte. Je ne saurais expliquer ni comment ni pourquoi j’ai réagi de cette manière, mais mon moral est tombé au plus bas. Quand nous étions petits, mon frère et moi étions très proches de nos cousins ; nous avions l’habitude de parler de l’avenir et nous nous demandions qui serait marié en premier et qui ferait le premier un enfant. Tout le monde était toujours d’accord pour dire que ce serait moi qui ferais les deux avant tous les autres. J’avais réussi pour le mariage, mais échoué pour ce qui est de la maternité et c’est cela qui me bouleversait.

Le TEC

Quoi qu’il en soit, il fallait aller de l’avant. Il nous restait des embryons congelés du quatrième traitement, ce qui fait qu’en mars, nous avons commencé le cinquième : on m’a transféré les embryons. De mon côté, je me disais que si les embryons frais ne prenaient pas, c’était une perte de temps que d’essayer avec les congelés, mais j’y étais obligée pour pouvoir retenter ma chance avec des embryons frais. J’ai donc commencé cette FIV dans un bien meilleur état d’esprit que les autres ; en d’autres termes, j’étais beaucoup moins stressée. Après deux semaines, je n’avais toujours pas eu de saignements et je suis donc allée faire mon test de grossesse. J’ai dit à l’infirmière que j’avais l’impression que mes règles allaient arriver sous peu et que j’avais déjà senti de légères douleurs. Mes espoirs étaient donc très minces. Elle m’a souri et m’a dit de ne pas m’inquiéter.

Et l’annonce de grossesse, avec quelques frayeurs

Quand j’ai téléphoné l’après-midi et qu’on m’a annoncé que j’étais enceinte, j’étais stupéfaite et ravie !

Dix jours plus tard, j’ai eu de grosses pertes sanguinolentes et perdu deux gros caillots : persuadée qu’il s’agissait de mes deux embryons, j’étais de nouveau inconsolable. Nous nous sommes rendus à la clinique le jour suivant pour faire une échographie et là nous l’avons entendu : son cœur battait. Je n’arriverais pas à décrire le bonheur et le soulagement que nous avons ressenti à cet instant.

J’ai continué de saigner un peu pendant les semaines suivantes, mais tout allait bien. Les nausées du matin ont diminué vers la 17e semaine et j’ai pu profiter de tous les instants merveilleux de ma grossesse. Selon mes amis, j’aurais voulu rester enceinte toute ma vie…

Le 10 décembre, j’ai donné naissance à mon fils. C’était incroyable et je ne peux pas m’empêcher de pleurer, même aujourd’hui, à ce souvenir. C’est un enfant magnifique, parfait, et j’adore être mère. Il est né quatre mois après le bébé de ma cousine, un garçon lui aussi, et ils s’entendent très bien. Comme quoi, à quelque chose malheur est bon !

1 commentaire

  1. Charlotte

    Hello Severine, je me reconnais un peu dans ton témoignage.. Endométriose assymptomatique et découverte par hasard après 1 an d’essai.. kyste de 5 cm.. la douche froide.. heureusement j’ai eu la chance de tomber naturellement enceinte après le retrait de ce kyste et une trompe bouchée.. mais pour bébé 2 c’est une autre histoire.. déjà 2 insémination, 3ème FIV en cours et 2 ans de patience.. les annonces de grossesses sont aussi fréquentes dans mon entourage et je commence à avoir du mal à les gérer..

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