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Vivre sans enfant après un parcours de PMA

Choix ou circonstances – Comment les couples envisagent-ils l’avenir sans enfant ?

Après avoir passé des années à tenter de concevoir, après avoir subi divers cycles de PMA, réaliser qu’on ne deviendra jamais un père ou une mère est absolument déchirant. Pour la plupart des couples qui n’ont pas fait ce choix, la perspective de vivre sans enfant se révèle obsédante, éprouvante et dévastatrice. Ainsi, envisager l’obligation de « passer sa vie sans enfant » tout en étant capable d’être heureux, épanoui et de trouver un sens à sa vie peut paraître relever de l’impossible. Que faire de sa vie maintenant que le traitement est terminé, comment gérer l’exclusion sociale pour panser la profonde tristesse qui reste au fond du cœur et de l’âme… Apprendre à vivre sans enfant est tout sauf un processus facile.

On peut en arriver involontairement à ne pas avoir d’enfant de multiples façons : l’infertilité, le mariage avec un partenaire qui ne souhaite pas d’enfant ou une tentative trop tardive n’en sont que quelques-unes. Mais quelle que soit la raison, il est vital de reconnaître l’absence d’enfant comme une véritable perte et de se laisser le temps de faire son deuil. Comme cette perte ne se manifeste pas physiquement, de nombreuses personnes qui n’ont pas choisi de vivre sans enfant ressentent un profond sentiment de perte et de chagrin qui demeure invisible aux yeux de tout un chacun. La perte est invisible, et reconnaître et accepter ces sentiments permet de réaliser qu’il est parfaitement normal de se sentir triste et vulnérable.

Comme toutes les personnes auxquelles il manque quelque chose d’important, les individus confrontés à l’absence d’enfant traversent plusieurs phases de chagrin. C’est un processus qui doit être effectué pas à pas, jour après jour…

Pour certains, lorsqu’on est confronté à cette adversité, apprendre à s’adapter au jour le jour est la seule manière d’aller de l’avant. Changer de mode de vie, profiter au maximum de la « liberté » que leurs amis qui ont des enfants adoreraient avoir… Mais en réalité, ils échangeraient volontiers tout cela pour avoir la chance de fonder leur propre famille.

Le chagrin de ne pas avoir d’enfant n’est pas quelque chose qui finit simplement par disparaître, plusieurs mécanismes entrent en jeu. Entre la famille, les collègues qui annoncent être enceintes, les autocollants « bébé à bord », les fêtes de famille, les photos Facebook des enfants à Halloween, des lendemains de Noël silencieux et des goûters calmes, on se sent souvent sur le banc de touche de la vie. On apprend à vivre avec cette sensation et à l’accepter du mieux que l’on peut.

Au départ, l’absence d’enfant peut être difficile à gérer, et trouver la paix en acceptant sa situation ou les circonstances demande du temps.

Voici donc quelques outils et techniques qui aident à supporter les périodes difficiles et à retrouver joie et bonheur :

Se connecter aux autres et trouver sa tribu

Qu’il s’agisse d’infertilité ou d’autre chose, les circonstances qui obligent à vivre sans enfant peuvent conduire à se sentir extrêmement isolé. De nombreuses personnes trouvent qu’il est incroyablement efficace d’entrer en contact avec d’autres couples dans la même situation, que ce soit en ligne via une association de soutien aux personnes sans enfant ou dans un groupe local. Prendre conscience qu’on n’est pas seul et partager ses sentiments, dans un environnement bienveillant où l’on n’est pas jugé, est une véritable clé. Reconnaître que ses sentiments sont normaux et fondés, et même justifiés, et avoir la possibilité de parler à des personnes qui comprennent et « pigent le truc », est incroyablement efficace.

Se concentrer sur ce qu’on peut contrôler

Durant la plus grande partie du traitement de fertilité, on ressent souvent une véritable impression de « perte de contrôle ». Le protocole médical est épuisant : on suit une procédure, on s’injecte des médicaments à des moments précis, on passe des contrôles, on ponctionne ses ovaires, etc. Le désir d’enfant devient l’unique objet de préoccupation et on néglige les autres parties de la vie qui apportaient pourtant joie et bonheur avant le traitement. En se tournant à nouveau vers ces autres parties oubliées, on recommence petit à petit à intégrer dans sa vie des choses sur lesquelles on a un pouvoir d’action. Il est bon de se mettre au sport et de renouer avec les activités qu’on aimait mais qu’on a abandonnées pour laisser la priorité au traitement. Côté carrière, ce peut être le bon moment de se poser des questions et de s’engager dans quelque chose de vraiment gratifiant, en accord avec ses passions et ses aspirations.

Prendre soin de soi

Prendre soin de soi est la chose la plus fondamentale pour « nourrir et aimer son corps ». En particulier après une FIV, mettre à jour son régime alimentaire et sportif peut se révéler particulièrement efficace pour reprendre le contrôle et donner à son corps ce dont il a besoin. Entre les longs bains chauds, les petits repas savoureux, les belles balades ou les pauses pour se reconnecter avec soi, le choix est vaste !

Laisser le temps au temps

Dire que « le temps guérit tout » est un cliché, et c’est rarement ce qu’on souhaite entendre, mais accueillir chaque jour après l’autre, ou chaque heure après l’autre au début, est plus facile à gérer. Dans les moments les plus sombres, survivre à chaque jour, que ce soit à la maison ou au travail, est déjà énorme. Mieux vaut prendre chaque jour comme il vient et s’adresser à soi-même comme on le ferait à son meilleur ami dans une telle situation.

Techniques de libération émotionnelle

En relâchant les blocages énergétiques du corps, les techniques de libération émotionnelle éliminent la source d’intensité et d’inconfort émotionnels. Etre capable de se libérer des émotions négatives, de la croyance et du sentiment limitatifs d’être une ratée permettent de faire preuve de plus de bonté envers soi et de lever le blâme que l’on s’impose.

Revoir tous les domaines de sa vie

Passer en revue tous les domaines de sa vie et identifier ceux qui ne rendent pas service est un outil extrêmement puissant. Il est très facile de perdre de vue les différents rôles que l’on tient : prendre un peu de temps pour revoir le niveau de satisfaction apporté par le travail, par exemple, permettra de laisser place à une nouvelle vision de ce que pourrait être sa vie.

Communication

La communication est la clé de la plupart des problèmes dans la vie. On en vient facilement à refuser de parler de ce qu’on a traversé et à se sentir honteux, mais il est très efficace d’entrer en contact avec des personnes qui ont connu les mêmes épreuves. Avoir quelqu’un qui écoute son histoire, sans juger ni donner de conseil, n’a pas de prix. Tout le monde a besoin d’un espace d’expression où exprimer ses plus grandes peurs, sentiments et angoisses.

Ne pas avoir d’enfant malgré soi est encore un sujet largement tabou, mais il est possible de vivre une vie heureuse, épanouie, pleine de sens et agréable sans enfant.

18 commentaires

  1. Audrey

    Merci pour tous les messages et toutes vos confidences sur vos histoires personnelles.
    Cela fait du bien de ne pas se sentir seule.
    J’ai toujours voulu être mère, mais pas avec n’importe qui. L’envie de construire une famille forte. J’ai rencontrer mon conjoint tardivement et c’était une évidence que ce serait lui le père de mes enfants. Vu nos ages (36 et 41 ans à l’époque), nous avons rapidement essayé d’avoir un enfant. Cela fait plus de 3 ans que nous nous y attelons.
    Prise de sang, IRM, opération pour enlever une endométriose, PMA… Voici ce qui a rythmé ma vie ces dernières années. Et une conclusion qui est tombé il y a quelques jours: je n’ai plus suffisamment d’ovocyte pour faire une nouvelle tentative de FIV, et un médecin très pessimiste sur la possibilité d’avoir, un jour, une grossesse .
    Certains d’entre vous ont employé le mot Deuil. En effet, c’est la même douleur ressenti lorsque mon père est décédé il y a 3 ans. Je dois faire mon deuil de cet enfant que je n’aurai jamais.
    Mon conjoint me soutient. Mais c’est tellement difficile le regard des autres et les remarques maladroites de l’entourage qui font plus de mal que de bien.

    Merci encore pour vos témoignages qui m’aident énormément dans cette épreuve.

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  2. Claire

    Bonjour à toutes.

    J’ai lu tous vos commentaires et je me sens tellement proches de vous. Plus que n’importe qui que je côtoie.
    J’ai 47 ans et j’ai fais un parcours PMA durant 6 ans. Un projet d’adoption également que nous avons arrêté avec mon mari car beaucoup trop long : 6 ans d’attente. Je e souhaitais plus avoir un ascenseur émotionnel. la PMA m’avait déjà complétement vidée de mes émotions et l’issue de l’adoption était incertain. Je n’aurai pas eu suffisamment d’énergie pour l’enfant qui serait arrivé. Je me sens vide de sentiments.
    Comme vous, personne dans mon entourage ne comprend ce que je ressens. Personne ne semble comprendre ce que cela représente. C’est horrible. Cela fait 4 ans que la PMA s’est arrêtée et j’ai toujours du mal à en parler.
    J’avoue qu’avec le temps ça va un peu mieux. Mais c’est quand même très difficile.
    Accepter inacceptable.
    Voilà ce que représente pour moi le fait de ne pas avoir d’enfant.

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    • AnnIe

      Vous me touchez tous et je vous comprends tellement ; vivre les échecs des inséminations et FIV, apprendre les grossesses
      successives est un déchirement qui m’a énormément fragilisé. Je pensais qu’à l’aube de mes 47 ans, le temps aurait fait les choses mais non malheureusement c’est une plaie qui ne se refermera jamais…je me sens tellement décalée de cette société.
      Je vous envoie de bonnes ondes +++ pour apaiser vos souffrances.

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  3. Alhy

    Un article très juste sur cette réalité … que l’on aborde si peu … Quand je parle de mon vécu la plupart des gens sont mal à l’aise, et finisse par avoir les phrases toutes faites « t’as pensé à l’adoption ? » « tu sais être parent c pas facil, tu as de la chance d’avoir ta liberté. »
    Une personne n’ayant pas vécu ce parcours ne comprendra pas ce qui nous déchire de l’intérieur. Après mon parcours fiv mon mari et moi avons divorcé. Nous vivions différemment notre non parentalité. J’ai fini par rencontrer quelqu’un qui me prend telle que je suis et même si je l’aime infiniment une partie de mon coeur est brisé … rien ne peut remplacer cette absence. Une part de moi est enfouie dans un profond chagrin et une autre affronte chaque jours la société et savoure chaque moment de bonheur. Tout ça pour dire que l’on change de vie ou que l’on se consacre à autre chose, cette douleur n’est jamais bien loin pour nous rappeler notre douleur.

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    • Aurore LE SCAVAREC

      Alhy, vos mots me touchent car ils résonnent en moi. Pour notre cas, qui est peut-être le vôtre, nous n’avions aucun souci d’infertilité sur le plan médical, et pourtant, la chambre de la maison que nous avons achetée est vide. Le parcours PMA a été d’une cruauté sans pareille, j’étais un dossier, pas un humain. Le jour de la fête des mères, un dimanche, la médecin qui s’occupait de notre dossier m’a appelée pour me dire qu’aucun protocole ne pourrait être mis en place dorénavant mais qu’elle avait confiance en mes ressources personnelles pour surmonter cela. Un dimanche. Le jour de la fête des mères… Cela fait fait un an que la nouvelle nous est tombée dessus et je commence seulement à me rendre compte que je ne serai jamais mère. Contrairement à vous, je n’en ai parlé à personne car j’ai honte. Honte de moi, de mon corps qui n’est pas foutu d’accueillir la vie alors qu’il est fait pour cela. J’ai adopté 2 chèvres et 2 boucs nains que j’appelle mes bébés, pour pallier au trop grand amour qui m’étouffe et que je ne peux donner. J’ai des côtés que certains qualifieraient de pathétiques, mais ils m’aident à tenir le coup, et seules des femmes qui ont vécu ce que je vis peuvent comprendre. Mon mari et moi sommes encore ensemble, mais pour combien de temps ? La question se pose, et si c’était avec un autre homme, serais-je maman ? Je présume que mon mari se pose les mêmes questions … Et face à tout cela il y a la solitude de ne pouvoir se libérer de cela devant un regard bienveillant et compréhensif … Je vous souhaite tout le bonheur du monde !

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      • Helline

        Bonjour et merci pour votre article, merci aux personnes qui ont laissé un commentaire. Je trouve du réconfort dans vos mots justes. J’ai tardé à me décider pour faire un enfant pensant naïvement qu’il suffisait d’aimer son partenaire et d’arrêter une contraception pour concevoir en suivant. Maintenant, j’ai 42 ans passé. Alors les portes des cliniques se ferment puis quand un gynécologue accepte de me suivre, je comprends rapidement que rien n’est acquis, tout doit se vivre au jour le jour au fil des échos et des prises de sang, le tout montre en main car « vous n’avez plus le temps madame ». Je viens de vivre l’échec de ma première fiv. Certes ce n’est que la première vous me direz mais je vois parfaitement les enjeux, les probabilités et ce que cela comporte. Je touche du doigt cette réalité, si proche, de devoir vivre sans enfant dans les années à venir. Et cela me déchire. S’en vient un cercle vicieux et culpabilisant de « pourquoi » qui tourne dans ma tête. Je me mets en mode survie pour que socialement tout se passe bien mais à l’intérieur je suis meurtrie.

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      • Sonia

        « On ne se marie pas pour avoir un enfant mais pour aimer l’autre, et de cet amour, on espère qu’il donnera la vie… » C’est une phrase qui redonne du sens au mariage et au choix du partenaire en l’absence d’enfant…

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  4. Eilema

    Cet article contient effectivement que des réalités des mots justes j’ai exactement essayé de me concentrer sur un autre bien-être un plan B de vie (comme on l’appelle avec mon mari) ayant une bonne communication entre nous . Nous nous projetons sur un projet de changement de vie a l’étranger et pareil reprendre nos vies en mains suite prise de poids… seulement les contres coups reviennent facilement, espérons que le temps fera le reste mais je reste dans la peur de réussir a nous étourdir un temps mais qu’en vieillissant ce ne soit que plus dur a vivre. Je pense qu’il faut réussir a trouver des solutions pour être utile et avoir sa place dans la société sans jugement car après 35 ans sans enfant tout le monde pose la question du pourquoi pas d’enfant…

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  5. Karen fr

    Merci pour votre article. Ces mots sont tellement justes. Les témoignages tous aussi singuliers dont un soutien. Ce sentiment d’être sur le banc de touche de la société telle qu’on la voulait. Faire le deuil d’un désir est bien plus difficile que celui de quelqu’un qui a été été au yeux de la société. Quand ce n’est pas un choix c’est un vécu si terrible de ne pas donner cette vie. J’imagine qu’au sein d’un couple il y a des épreuves qu’on ne vit pas quand on est seul. Mais quand on vit cela seul non par choix mais par réalité du célibat, ce sentiment d’isolement est terrible. Toutes ces émotions nous envahissent : tristesse infinie, colère contre la providence qui ne va pas dans le sens que l’on attend, colère face au discours médical qui reste rationnel et statistique, ce sentiment d’impuissance voire d’incompétence à procréer., Culpabilité d’avoir voulu défier la nature, sentiments de punition. Et Il y a un plein de vide. La violence de ce qui n’a pas de sens car « on ne sait pas pourquoi ».
    Changer son mode de vie, revoir le paradigme … Certainement mais pas si simple, surtout quand on travaille exactement dans le domaine de l’enfance et la parentalité. Je me demande si on y parvient tous. Renoncer pour avancer ?
    Après deux fiv à l’étranger, des dettes, deux grossesses non évolutives et le douloureux parcours de l’expulsion, où on provoque ce qu’on ne veut pas : faire partir ce qui est là au creux de vous… C’est de la folie. Et pourtant on n’est pas fou.
    Se sentir relié à la communauté des humains par le biais d’autres rescapés de la parentalité est précieux et aidant.
    Merci.

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  6. audélia

    Pas de parcours FIV pour nous mais une succession de fausses-couches et un parcours d’adoption qui nous a laissé seuls,
    une douleur indicible et une solitude terrible.
    Bien sur, nous avons du temps pour nous, nous n’avons pas de nuits écourtées, nous avons une maison rangée et sans chamailleries.
    Mais combien nous avons rêvé de jouets éparpillés, de nez qui coulent, de devoirs à faire, de petits bras autour de notre cou…
    Combien de réflexions blessantes nous avons reçues. Combien il a fallu lever la tête et faire front ravagés de l’intérieur.
    Accepter l’indicible. Ne pas avoir d’enfants. Ne pas donner vie à l’amour qui nous lie.
    Notre couple est stérile et notre vie le devient aussi. Ne plus avoir d’espoir, c’est bien cela le désespoir.
    A vous tous qui vivez cela je vous souhaite du courage et de ces petits bonheur fugaces qui permettent de tenir.

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    • MaYela

      Chère Audelia, je te comprends…tu n’est pas seule. Une partie de ton message m’interpelle comment peut on finir seul un parcours d’adoption? Qu’est ce qui s’est passé ? Est que ca arrive souvent?. Mon mari et moi avons éprouvé 5 ans de Pma, rien à l’issue les mains vides. On envisage parfois l’adoption mais on a peur de plus avoir l’énergie et encore pire, finir encore p’us dévastés par une deuxième déception, qui prendrait un autre visage cette fois ci….je ne veux pas faire la curieuse mais je cherche conseil, merci

      Réponse
      • Launay

        Je viens de lire vos témoignages qui m’ont émus et en lisant je me suis rendue compte que à ce jour je n’ai toujours pas fait mon deuil .
        J’ai 58 ans cela fait 18 ans que j’ai un jour décidé que je ne serai jamais maman.
        Un parcours de grossesses à répétition dont deux à un mois du terme .J’ai tenus mes bébés dans mes bras mais je suis toujours sorti seule de la maternité.Après ce parcours difficile nous nous sommes tournés vers l’adoption échec et un jour mon corps et mon cerveau ont craqué,Hôpital psychiatrique pendant une année et rupture avec l’homme de ma vie .
        Depuis 18 ans j’ai refait ma vie , je suis très présente pour mes nièces et leurs enfants.J’ai la chance d’avoir un beau fils et une petite fille de 5 ans .
        Mais un vide est là pour toujours
        Annie

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  7. Robin CAVALIE

    La souffrance liée au deuil de l’enfant qui pourtant n’occupe que mon esprit, et de plus en plus avec le temps, une vraie souffrance. En plus de cela, voir ma compagne entrer dans un état de dépression, être ainsi doublement impuissant est un supplice. Ma tristesse est réelle, mais elle a l’avantage d’être moins forte, je le pense, que celle de ma femme. Je me concentre pour notre bien être, j’essaye, en espérant que cela rendra notre relation amoureuse plus forte. j’espère aussi trouver un autre sens à ma vie, peut être le sens que je lui donnais plus jeune, avant d’avoir ce désir d’enfant biologico-psychologique, un désir que j’aimerai ne plus avoir. Les mots que vous utilisez dans cet articles sont justes. L’expérience de devoir faire le deuil d’un non-enfant est déchirante. Et effectivement, ne parlons pas de l’isolement social. Je ne pensais pas être violent mais à entendre les discours de certain parents, devant tant de bêtises dites du haut de leurs fierté et de leurs ignorance, je me sens éclater. Le « tu verras quand tu auras un gamin » n’est même plus envisageable. Je n’entends plus la fin de la phrase, je ne suis plus que colère. J’ai envie d’aller vivre dans un temple en montagne avec ma compagne. Colère, tristesse, espérance d’un jour ne plus espérer, juste revivre. Merci pour ce forum, il est très important que les couples désirant avoir un enfant est la possibilité de lire ces témoignages. Il me font me sentir moins seul en cette période de solitude.

    Réponse
    • katrin pinault

      avez vous envisagé l’adoption? le parcours est très ardu et incertain mais lorsquel le désir d’enfant est vif, c’est un autre chemin de parentalité maginifique
      katrin

      Réponse
  8. NATHALIE FAURY GRENIER

    Bravo super article, je m’y retrouve et ca me fait du bien ; Je traverse une période difficile d’après PMA de 8 ans : les gens autour de moi ne comprennent pas mon problème biologique et je n’entends que des conneries du style  » c’est dans la tête, ca va venir, tu te mets trop la pression…. et ca me mets tellement en colère….. que les gens ne comprennent pas que ce n’est pas qu’une question de psychologie ….

    C’est usant …..

    Réponse
  9. Delph-in

    Lorsque j’entends les difficultés rencontrées par les parents avec leurs enfants, je voudrais leur dire que ce serait pire s’ils n’en avaient pas.
    Mais cela ne se dit pas.
    Je ne pensais pas que l’on pouvait être en deuil de quelqu’un qui n’a pas existé. Et pourtant je vis un deuil. La fatigue, la tristesse et le désespoir parfois sont plus fort que mon envie de revivre après la PMA.
    Le bébé que je n’ai pas eu a une existence dans mon esprit. Il est difficile de l’oublier.
    Votre article est formidable, il retrace parfaitement ce que l’on peut ressentir dans ces circonstances. Merci.

    Réponse
    • Marie M

      J’ai beau lire les articles traitant de pma sur Internet, je reste sur l’idée que l’on surestime énormément le fait que la souffrance n’appartient qu’à soit. Je m’explique. Vous arrivez en pma, on vous annonce une ponction + un transfert et ça marche. Évidemment que ce n’est pas si simple. Ou bien on vous balance toute la vérité rien que la vérité, sans aucun égard pour votre ressenti et vous vous liquéfiez en peur. Mais quid de la sollicitude ? Comme si c’était accessoire. Les gens ne sont pas des objets, ça reste révoltant.

      Alors après quand on vient parler de ceux pour qui ça n’a pas marché, on fait comme si ça leur appartenait à eux seuls. Mais l’abandon… « Il faut faire son deuil » Mais je ne l’aurais jamais fait, je me serais flinguée c’est sûr.

      En clair, où est la responsabilité du corps hospitalier qui vous promet et ne s’occupe pas de savoir ce que vous vivez ? N’est-ce pas à lui de s’assurer que si ça ne marche pas pour vous, il reste concerné ? Il faut arrêter d’usiner des pauvres gens qui désespèrent, c’est un immense abus de faiblesse quand on le regarde sous cet angle. Le médecin qui ferme les yeux sur ce vous devenez, c’est inacceptable. Ou qui se félicite de son succès pour oublier ses échecs, c’est lamentable. On se demande au nom de quoi quand on demande de l’aide pour vivre un événement aussi dramatique, il faudrait s’en tenir au geste médical.

      Souvent on remise sur les psys. Ce n’est pas pour autant qu’ils vont vous comprendre. Encore faut-il tomber sur la bonne personne.

      Bref, dans ce que je lis de toutes vos réponses, je me dis que toutes les questions qui restent en suspend ne sont pas uniquement la conséquence d’une absence d’enfant. Mais d’un déni, de la négation du problème.

      Ce que j’aimerais dire à ceux pour qui ça n’a pas marché, c’est que quand ca marche on a toujours le même problème. Il ne faut pas croire que la souffrance s’arrête par magie. Oui on peut recommencer à se projeter. Mais le traumatisme causé par la négation de l’être, le vide existentiel créé par des gens démunis qui ferment les yeux sur ce que vous devenez, ça reste gravé.

      Avoir un enfant ça ne fait pas l’être. C’est une réalisation de soi mais comme pour l’infertilité, c’est une immense angoisse. Les questions de son devenir, de son rapport à la vie perdurent. Et c’est exactement le problème posé par la pma. C’est d’abord une promesse d’abandon. Or, il me semble que parler d’infertilité c’est se préoccuper de la continuité de l’existence quelle qu’elle soit.

      À part achever les patients dans leur sentiment qu’ils ne sont rien, n’y a t-il pas mieux à faire ? Comme les ramener à la conscience de leur dignité d’être, leur redonner de la force, une raison de vivre pour eux ? Au lieu de dire qu’il faut prendre le temps de faire son deuil et basta. Est-ce que c’est normal que les gens en soient encore là des années après ? Mais quel manque de cœur ! C’est cruel de les laisser tomber dans l’indifférence absolue. À quand une médecine qui s’interroge sur le lien fraternel avec le et la patient.e ? Qui fait sienne la problématique de la souffrance morale ? Nous ne sommes pas des objets. C’est misérable sérieusement.

      Réponse
  10. Fabienne GUERARD

    Ton article est tellement vrai. J’ai entrevu ma vie sans enfant pendant une période et cela m’a déchiré encore plus le cœur que toutes mes fiv réunies. Ce dont on ne parle pas, c’est l’après PMA en effet, c’est tabou. On voit souvent à la tv des familles fiv bonheur, des adoption bonheur mais ce n’est pas toujours le cas de tout le monde.
    Il faut en parler !!

    J’aime beaucoup votre site, c’est important pour les nouveaux couples se lançant dans ces protocoles d’avoir des réponses à leurs questions.

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