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Nidation de l’embryon : comment interpréter les symptômes ?

La nidation est une période délicate de la grossesse durant laquelle l’embryon évolue et prend place dans l’utérus. Pour les femmes, cette période est pleine de sensations, d’apparitions de symptômes divers et souvent aussi d’espoir.

Pourquoi la nidation engendre-t-elle des symptômes ?

Le processus de nidation peut entraîner des symptômes associés au début d’une grossesse. Savoir les identifier permet aussi de distinguer les symptômes liés aux menstruations et ceux qui sont engendrés par l’implantation de l’embryon dans l’utérus.

Le processus de nidation

Grâce au phénomène de la fécondation, le spermatozoïde et l’ovocyte ont la possibilité de fusionner au cœur des trompes de Fallope, que l’on appelle aussi oviducte. C’est ainsi que nait le zygote. Ce dernier se développe dès sa création et poursuit sa croissance durant la migration. Il quitte l’oviducte pour se diriger vers la cavité utérine.

Lorsqu’il parvient à cette cavité, l’embryon se trouve au stade de blastocyste. C’est alors qu’il s’accroche à la paroi utérine. Ce phénomène se nomme la « nidation », ou l’« implantation embryonnaire ». Il débute au cours du septième ou du huitième jour avec la fécondation et dure jusqu’à la seconde semaine de la grossesse.

Pour se développer et recevoir l’oxygène ainsi que les nutriments qui lui sont essentiels, l’œuf doit adhérer à l’endomètre. Ce processus nécessite la mise en place d’un dialogue entre l’embryon et la mère. Ce dernier est rendu possible par l’action de l’embryon, qui rompt les vaisseaux sanguins situés dans l’endomètre et en constitue de nouveaux qui permettront ces échanges.

Cette rupture des vaisseaux entraîne un saignement spécifique qui engendre des pertes vaginales. Lorsque l’embryon s’implante, les taux d’hormones augmentent et génèrent la plupart des symptômes visibles de la grossesse qui s’observent dès la seconde semaine, même s’il arrive qu’ils soient détectés plus tôt.

La rupture des vaisseaux, ou pertes vaginales

La nidation entraîne différents symptômes, dont les plus évidents sont les saignements vaginaux. Ils sont légers et de couleur souvent rose ou brune. S’il est possible d’associer les pertes blanches à un début de grossesse, il ne s’agit pas d’un symptôme exclusif à la nidation.

Les saignements d’implantation

Les saignements dus au phénomène de nidation peuvent être confondus avec des menstruations, ils surviennent généralement entre sept et dix jours après l’ovulation (contrairement aux règles qui interviennent 14 jours après l’ovulation). Avoir des doutes est donc tout à fait naturel. Néanmoins, les pertes de nidation sont généralement plus liquides et légères que celles liées au cycle menstruel. Leur texture est également moins épaisse et leur couleur généralement brune ou rosée.

Les saignements d’implantation peuvent être plus ou moins longs et intenses en fonction des femmes : il n’existe pas de norme en la matière. De ce fait, un test de grossesse doit être réalisé entre douze et quinze jours après la date de l’ovulation. Attendre un retard des règles permet de laisser suffisamment de temps au taux d’hormone HCG pour s’accroître. Perdre du sang ne signifie pas que la grossesse est inexistante, étant donné que ce saignement peut être causé par l’implantation. C’est pour cette raison qu’il faut pouvoir faire une différence entre les symptômes prémenstruels des symptômes liés à la nidation. Il est vrai que les similitudes sont nombreuses et peuvent prêter à confusion.

L’accroissement des pertes blanches

Les pertes blanches constituent un phénomène très récurrent dans la vie des femmes et ne représentent donc pas un signe clair de grossesse. Ces pertes sont composées d’un mélange entre les sécrétions vaginales habituelles d’une femme et de glaires cervicales. Elles sont généralement plus épaisses et opaques lorsqu’elles surviennent après l’ovulation. À d’autres périodes, elles pourront être transparentes et abondantes.

Néanmoins, l’augmentation de la quantité de pertes blanches peut constituer un signe de nidation. Lorsque l’hormone HCG augmente, elle favorise les productions d’œstrogènes et de progestérones, qui sont essentielles au déroulement de la grossesse. Sous leur influence, le renouvellement de la muqueuse vaginale s’accélère et les cellules sont justement éliminées dans les pertes de blanches, qui sont plus abondantes.

Ce ne sont pas les pertes blanches en elles-mêmes, mais leur augmentation qui représente un signe de grossesse. Il ne s’agit pas d’un symptôme lié à la nidation, mais à l’augmentation des taux d’hormones.

Les symptômes de l’implantation

Il existe quelques autres symptômes liés à l’implantation permettant de déterminer si la grossesse a débuté, ou non. Ils favorisent aussi l’identification de la cause des saignements : nidation ou menstruations. Cependant, il ne faut pas oublier les grandes similitudes entre les symptômes afin de ne pas être induit en erreur.

En effet, la plupart de ces symptômes sont assez similaires aux symptômes prémenstruels, mais certains sont propres à la grossesse et sont généralement significatifs lorsque les règles s’arrêtent :

  • Des envies de miction très fréquentes ;
  • Une tension au niveau des seins, de l’aréole et des mamelons ;
  • Des coliques qui durent généralement entre une et deux journées ;
  • Douleurs proches de celles causées en général par la menstruation ;
  • Apparition de gênes telles que la constipation, la diarrhée ou les aigreurs d’estomac ;
  • De la somnolence surtout après les repas ;
  • Nausées et vomissements surtout au moment du réveil ;
  • Des réactions d’aversion pour certains aliments, des odeurs ou envers le tabac ;
  • Des envies de repas particulières et un besoin de manger souvent en petites quantités.

Il est conseillé d’attendre une douzaine de jours après la date d’ovulation pour réaliser un test de grossesse suffisamment fiable. Porter une attention trop excessive envers ces changements de l’organisme et éprouver une forte envie de voir débuter une grossesse peut conduire à une mauvaise interprétation de ces signes. Espérer voir débuter une grossesse peut aussi engendrer une mauvaise compréhension des divers symptômes.

Les symptômes de la nidation après IA, FIV ou ICSI

En règle générale, la méthode de conception n’a aucune conséquence particulière sur la croissance de l’embryon. Néanmoins, il est possible que l’implantation ne se produise pas dans les mêmes conditions à la suite d’une ICSI ou d’une FIV (fécondation in-vitro), et ce parce que les embryons sont directement transférés au sein de l’utérus.

Lorsque l’implantation se fait par insémination artificielle, et que ce soit avec le sperme d’un donneur (IAD) ou celui du conjoint (IAC), la nidation se déroule de manière relativement similaire à celle d’une grossesse engendrée par la voie naturelle. Cette technique est moins invasive que la fécondation in vitro.

Il est possible que les patientes aient à prendre des suppléments de progestérones afin d’aider l’endomètre à être plus réceptif à la nidation à la suite d’un traitement de procréation médicalement assistée. Il arrive que la progestérone engendre des symptômes assez proches de ceux de la grossesse, mais cela n’indique en rien que l’implantation a réussi ou échoué.

Les femmes qui suivent un traitement de fertilité peuvent être exposées à des résultats faussés. De plus, la stimulation hormonale peut causer un saignement brun similaire à celui de l’implantation sans que cela signifie pour autant qu’une grossesse a débuté.

La technique de PMA employée peut-elle influencer les symptômes de nidation ?

Les symptômes sont rarement différents de ceux d’une grossesse naturelle lorsque l’implantation a lieu par FIV ou ICSI. Les variations sont généralement liées aux changements hormonaux engendrés par ces techniques et non à la technique de PMA employée.

En effet, le traitement hormonal peut engendrer l’apparition de symptômes qui portent alors à confusion. Il ne faut donc pas s’y fier totalement et attendre le bon moment pour réaliser un test de grossesse fiable, malgré l’envie de voir débuter la grossesse et la frustration liée à l’impossibilité de tomber enceinte par la voie naturelle. Il est préférable de ne pas fonder de trop grands espoirs sur la simple observation de certains symptômes.

L’apparition des premiers symptômes

À la suite d’un transfert d’embryons, il est naturel de se montrer attentifs aux changements qui surviennent. Les émotions sont aussi généralement très fortes. Et pourtant, se montrer patient est le seul moyen d’éviter les faux espoirs et les erreurs de diagnostic. C’est au bout de deux semaines qu’il est possible de tester les taux d’hormones chorioniques gonadotropes humaines et ainsi savoir si la grossesse monte dans le sang. C’est une étape longue et difficilement supportable pour beaucoup de personnes. Dans l’impatience, les tests sont parfois réalisés trop tôt.

Si le transfert est effectué à J5, alors c’est un blastocyste qui est implanté dans l’utérus. Dans ce cas, le test pourra être réalisé plus tôt que s’il a lieu à J3, soit trois jours après la fécondation. L’hormone HCG est uniquement détectable à partir du quatorzième jour après la fécondation. Plus le transfert a lieu tôt, plus la patiente doit attendre.

Un ovule humain sera capable de s’ancrer à la paroi utérine entre huit et neuf jours après l’ovulation. Cependant, ce délai peut varier selon les femmes et osciller entre six et douze jours.

Des cas qui diffèrent selon les femmes

D’autre part, pour qu’une FIV se termine par une grossesse, il faut que l’embryon soit de bonne qualité et que le revêtement de l’utérus soit réceptif. Ce n’est qu’à partir du huitième jour que les symptômes communs de la grossesse peuvent être ressentis. Cela comprend des nausées (matinales ou non), une sensibilité au niveau des seins, le rejet de certains aliments, une hausse de la température corporelle et bien sûr, l’absence des règles…

Chaque femme vit sa grossesse, son début et son évolution d’une manière qui lui est propre. Certaines pourront en ressentir tous les symptômes, d’autres en ressentiront seulement certains. Enfin, il est aussi possible de ne ressentir aucun signe de début de grossesse. De ce fait, il est préférable d’être patiente et de ne pas s’alarmer. En effet, il est fréquent que ces signes apparaissent avant de disparaître et sèment la confusion.

Les symptômes communs post-transfert

À la suite d’une fécondation in vitro comprenant ou non une ICSI, un supplément de progestérone est généralement donné aux patientes. Cette hormone peut parfois engendrer des symptômes similaires à ceux de la grossesse. Cela ne signifie pas pour autant que ce soit le cas.

De ce fait, qu’elles soient enceintes ou non, les femmes pourront ressentir ces différents troubles :

  • Des sécrétions vaginales abondantes qui apparaissent le plus souvent durant les jours qui suivent le transfert. Elles sont liées aux variations des taux d’hormones et de progestérones.
  • Des changements ressentis dans les seins : la poitrine est plus dure que la normale et gonflée. On remarque un assombrissement des aréoles avec chatouillement des mamelons.
  • Sensation de fatigue causée par l’hormone de progestérone ou par la grossesse : il n’est pas possible de savoir si la grossesse ou les hormones provoquent la sensation de fatigue. En effet, les patientes qui subissent un transfert embryonnaire à la suite d’une ICSI ou d’une FIV doivent se supplémenter en progestérone pour maintenir le revêtement de l’utérus à un niveau suffisant pour accueillir l’embryon.
  • Des nausées relativement classiques, similaires à celles de la grossesse normale.
  • L’absence des menstruations quatorze jours après le transfert d’embryons. Si les règles reviennent, alors le résultat du transfert sera certainement négatif.
  • Des envies fréquentes d’uriner causées par l’hormone HCG. Les femmes qui suivent un traitement de fécondation sont amenées à prendre des stimulants d’hormone HCG. L’augmentation des envies d’uriner peut alors être causée par ces stimulants ou par la grossesse.
  • Plus rarement, il peut être observé des pertes d’appétit, des insomnies, le gonflement du ventre, des crampes, une constipation…

Transfert d’embryon : dans quels cas faut-il s’inquiéter ?

Après une fécondation in vitro, des complications peuvent parfois survenir. L’une des plus préoccupantes est la grossesse extra-utérine, aussi appelée GEU. Elle engendre le plus souvent une fausse couche et peut aussi mettre la santé de la patiente en danger. On estime que les grossesses extra-utérines représentent entre 1 et 3 % des fécondations in vitro.

Les grossesses extra-utérines surviennent lorsque l’embryon vient s’implanter dans l’appareil reproducteur interne de la femme, mais pas au sein de l’utérus. En général, il s’agit de la trompe de Fallope même si l’implantation peut aussi survenir dans le col de l’utérus (aussi nommé cervix) ou dans l’ovaire.

Identification de la grossesse extra-utérine

Des signes préoccupants peuvent suggérer qu’une GEU est effective. En règle générale, ils apparaissent entre cinq et quatorze semaines après confirmation du départ de la grossesse. Ces signes sont donc :

  • Les signes de grossesse : lors d’une grossesse extra-utérine, certains symptômes sont similaires à une grossesse normale comme les changements dans les seins ou l’absence des règles.
  • Les douleurs dans le bas ventre : c’est le symptôme principal d’une GEU. Il peut s’agir de crampes semblables à celles des menstruations.
  • Des saignements bruns : il s’agit d’un effet lié aux changements hormonaux. Les saignements peuvent être légers comme plus importants.
  • Des troubles : diarrhées, constipations, vomissements…
  • Douleurs aux origines difficilement identifiables : ces douleurs sont le plus souvent localisées dans le bas ventre et causées par un saignement originaire de la trompe de Fallope. Si ces douleurs se produisent, alors il existe une urgence médicale.

Les conséquences d’une grossesse extra-utérine

Lorsque la grossesse extra-utérine n’est pas détectée, alors l’embryon poursuit son développement. S’il se trouve dans la trompe, il peut la déchirer et engendrer un saignement intra-abdominal conséquent. Les symptômes de cette rupture peuvent être une accélération du rythme cardiaque, des vertiges, l’évanouissement…

Une grossesse extra-utérine peut tout à fait être diagnostiquée par une augmentation des taux d’hormones dans le sang : HCG. Une échographie pelvienne peut aussi la révéler. Le plus souvent, les taux de HCG se multiplient par deux tous les deux ou trois jours, et ce durant les dix premières semaines de grossesse. Si les taux sont trop bas, cela peut suggérer une possible fausse couche.

Les symptômes qui nécessitent une consultation d’urgence

Après un transfert d’embryons, il se peut que des symptômes assez spécifiques surviennent. S’ils se présentent, il faudra se rendre en urgence au centre de procréation assistée :

  • Douleur aiguë et persistante dans l’abdomen ;
  • Un état général qui décline avec fièvre, céphalée, douleurs et autres symptômes anormaux ;
  • Saignement abondant avant quatorze jours et similaire à ceux des menstruations, notamment s’il s’agit d’un transfert d’embryons congelés. Néanmoins, il faut veiller à ne pas le confondre avec un saignement lié à l’implantation.

Durant une visite au centre de PMA, les professionnels de santé réalisent des examens permettant d’identifier les causes des symptômes et seront à même de trouver une solution et un traitement adéquats en fonction du problème rencontré.

2 commentaires

  1. Agnès

    Merci infiniment pour cet article !!!

    Réponse
  2. Heimann

    Merci beaucoup pour cet article, très clair et complet. Et surtout rassurant pour qn qui vit le parcours PMA. Merci.

    Réponse

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