La mesure de la réserve ovarienne
On évoque souvent l’importance de la réserve ovarienne dans le cadre de la fertilité du couple. C’est avant tout parce qu’elle joue un rôle primordial dans la procréation. En quoi sa mesure est-elle une étape clé du bilan de fertilité ?
La réserve ovarienne influe sur la fertilité
La réserve ovarienne est importante dans le processus de procréation, qu’il soit assisté ou bien naturel. Dans le cadre d’une stimulation de l’ovulation, elle permet d’évaluer l’ampleur de la réponse ovarienne qui est attendue chez la patiente. Elle détermine alors les doses optimales de stimulants à prescrire.
Néanmoins, penser que la mesure de la réserve ovarienne est un marqueur de chances de grossesse revient à tirer des conclusions hâtives. En réalité, c’est un peu plus complexe que cela. Il est important de différencier la qualité ovocytaire qui est liée à l’âge ainsi que celle liée à la réserve ovarienne. La réserve ne correspond qu’à la quantité d’ovocytes disponibles. Pour évaluer les chances de réussite d’une grossesse, ces deux éléments sont analysés de manière conjointe.
Ainsi, une femme jeune peut être dotée d’une réserve ovarienne basse, mais présenter de grandes chances de grossesse en raison de la qualité des ovocytes. Au contraire, une femme de plus de 38 ans devra remédier à l’altération de la qualité ovocytaire par une bonne réserve ovarienne pour optimiser les chances de grossesse. Si la réserve est basse, les chances de réussite seront amoindries ce qui pourrait remettre en cause la légitimité d’une prise en charge.
Mesurer la réserve ovarienne
L’évaluation de trois paramètres permet de mesurer la réserve ovarienne.
Le compte de follicules antraux
Il s’agit des follicules des deux ovaires qui sont prêts à s’activer. En clair, les follicules antraux constituent ceux qui sont prêts à sortir de la réserve de follicules pour se lancer dans le cycle ovulatoire. Le compte de follicules antraux, que l’on appelle aussi « score AFC » est considéré comme le nombre de follicules primordiaux. Des derniers sont réellement en réserve dans les ovaires. Le score AFC est alors établi à l’aide d’une échographie menée au début du cycle (troisième jour des menstruations).
Le dosage de la FSH plasmatique
Mené au second ou au troisième jour des menstruations, le dosage de l’hormone folliculo-stimulante est un reflet inverse des follicules antraux. Un appauvrissement du stock folliculaire sera traduit par un score FSH élevé. Le dosage devra donc être réalisé en complément du dosage de l’œstradiol. Un taux de FSH bas (inférieur à 12) combiné à une élévation de l’œstradiol (supérieur à 40) a la même valeur qu’un taux de FSH élevé.
Dès lors que ces trois paramètres ont été évalués, il est possible de procéder à la mesure ovarienne. Elle est dite « normale » dès lors que le score AFC est supérieur à 8, que le taux de FSH est inférieur à 8 IU/I et que le taux d’AMH est supérieur à 2 ng/ml.
Le dosage de l’hormone anti-müllérienne
Le dosage de l’AMH démontre le nombre de follicules en réserve dans les ovaires. Comme pour le score AFC, il est mesuré au début du cycle qui intervient le plus souvent au troisième jour des menstruations.
Pour en savoir plus
L’âge n’est pas l’unique facteur capable d’expliquer une baisse de la réserve ovarienne ou une altération de celle-ci. Divers antécédents chirurgicaux le peuvent également : endométriose pelvienne tendue, kystes ovariens…
D’autre part, l’évaluation de la réserve ovarienne comprend souvent le terme « âge ovarien ». Ce dernier n’a pas de réel sens compte tenu du fait que l’altération de la réserve ovarienne causée par l’âge peut considérablement varier d’une femme à l’autre.