FIV et religion
La grille de lecture de chaque religion sur la pratique de la FIV et plus généralement de la PMA est fonction du caractère sacré octroyé à l’embryon et sur la possibilité de concevoir en dehors de l’acte sexuel entre mari et femme.
Catholicisme
La position du Vatican est la plus nette en ce qui concerne la PMA. L’église catholique s’oppose catégoriquement à toute technique artificielle d’assistance médicale à la procréation, par le document « Donum Vitae » rédigé par Joseph Ratzinger, futur Pape Benoit XVI,en 1987.
En effet, non seulement il ne peut exister d’enfants sans relations sexuelles comme il ne peut exister de relations sexuelles sans conception, mais en plus, elle considère l’embryon comme doté d’une âme dès sa conception.
Le DPI ne peut donc être pratiqué puisqu’il peut aboutir à une destruction de l’embryon si il est atteint de la maladie recherchée. Les interventions thérapeutiques vidant à sauver l’embryon sont par contre acceptées.
La FIV même entre conjoints n’est pas tolérée, l’objectif étant de ne pas séparer l’acte sexuel de celui de la procréation.
De ce fait, tout don est strictement interdit.
L’enfant est considéré comme un «don de Dieu».Il est ainsi conseillé d’accepter sa stérilitéet de se tourner vers l’adoption.
Islam
L’Islam autorise le recours à la procréation médicalement assistée,mais uniquement chez les couples mariés car il attache une attention primordiale aux liens de filiation.Il interdit donc le recours au don de sperme,d’ovocytes ou d’embryons.
Il considère que l’embryon acquiert un statut dès le 120 ème jour de gestation: la FIV, le diagnostic préimplantatoire thérapeutique et la conservation d’embryon sont donc autorisés.
Judaïsme
La religion juive prônant notamment la croissance et la multiplication, la stérilité apparaît comme une sorte de malédiction.Le judaïsme est donc,en général,favorable au recours aux méthodes de procréation médicalement assistée.
La FIV, la congélation d’embryons et le diagnostic préimplantatoire sont autorisés, car l’embryon est considéré être «simplement de l’eau» durant les 40 premiers jours de gestation.
Cependant, l’utilisation de sperme et le don d’ovocytes à partir d’un donneur anonyme n’est pas autorisée ni la réduction embryonnaire,sauf si la grossesse met en danger la vie de la mère.
Protestantisme
Le Protestantisme est visiblement la religion la plus ouverte en ce qui concerne la procréation médicalement assistée et considère que la responsabilité personnelle du croyant doit guider ses choix. Le croyant choisira donc lui-même la solution qui lui parait la plus acceptable éthiquement. La plupart des techniques sont autorisées y compris les dons de sperme,d’ovocytes et d’embryons. Les seules restrictions formulées sont que ces techniques doivent servir uniquement à un couple hétérosexuel et qu’il ne doit pas y avoir d’autre intérêt que celui de donner la vie à un enfant.
Remarquons qu’il existe des avis partagés concernant la réduction embryonnaire,secondaires à la possibilité dans la religion protestante d’interpréter les écrits et de fonder ses propres convictions.
Eglise Orthodoxe
L’ église orthodoxe autorise la FIV car elle estime qu’il ne lui revient pas de légiférer sur la vie privée de ses fidèles. Par contre, tout don de gamètes est proscrit.
Bien expliqué 👍🏻
Votre explication de la position de l’église catholique est imprécise. L’église catholique ne dit pas que l’acte sexuel doit toujours avoir pour but la procréation. L’église catholique s’oppose à toute intervention technique dans l’acte sexuel des époux. Mais la régulation naturelle des naissances ( méthode billings ) est moralement autorisée . L’acte sexuel peut donc ne pas aboutir à une procréation pendant les périodes infecondes et rester conforme à sa finalité naturelle qui est aussi l’amour des époux.
petite nuance, l eglise orthodoxe considere également que l’embryon comme doté d’une âme dès sa conception, et la pma est reservee aux couples hétérosexuels maries.
Position intéressante que celle de l’église orthodoxe quand on pense que c’est la religion majoritaire de la Grèce (et Crête), de l’Ukraine…