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Don d’ovocytes et transmission du patrimoine génétique

La ressemblance entre parents et enfant peut être un sujet épineux : qui ne s’extasie pas devant le bébé en se demandant s’il ressemble à papa ou maman ? Comment ne pas s’interroger sur l’apparence physique et sur le caractère de la donneuse ? Un traitement de PMA avec don d’ovocyte ou don de sperme implique nécessairement que l’enfant n’aura pas le patrimoine génétique de ses deux parents. Pourtant, recourir à une FIV-DO ne signifie pas nécessairement renoncer à toute filiation génétique, et encore moins à toute ressemblance entre parents et enfant.

Le patrimoine génétique est bien là

Lorsqu’un seul des deux membres d’un couple hétérosexuel souffre d’infertilité, l’autre apporte tout de même son matériel génétique à l’embryon.

Il en va de même pour les couples homosexuels : les couples féminins ont besoin d’un don de spermatozoïdes mais disposent de leurs propres ovocytes, et les couples masculins ont besoin d’une donneuse d’ovocytes mais disposent de leurs propres spermatozoïdes. Les couples homosexuels masculins doivent naturellement recourir en sus à une mère porteuse. La gestation pour autrui est pour le moment interdite en France.

Les femmes seules ou les hommes seuls qui souhaitent devenir parents sont dans un cas de figure identique et transmettent donc leur patrimoine génétique, qui sera mélangé avec celui d’un ou une inconnu(e).

Par ailleurs, il arrive qu’un enfant ne ressemble pas à ses parents biologiques, mais davantage aux grands-parents, à ses cousins ou à ses oncles et tantes.

Par ailleurs, il arrive qu’un enfant ne ressemble pas à ses parents biologiques, mais davantage aux grands-parents, à ses cousins ou à ses oncles et tantes. Le recours aux gamètes du père et de la mère ne garantit donc pas la ressemblance de l’enfant à ses parents, de même que le recours au don ne signifie pas dissemblance radicale. Un enfant né d’un don peut davantage ressembler à ses parents qu’un enfant issu des gamètes de ses deux parents…

Les autres facteurs qui accentuent la ressemblance de l’enfant avec ses parents

Pour le membre du couple qui n’a pas pu fournir ses gamètes, il est clair qu’il renonce à la transmission de son patrimoine génétique, mais pas à toute ressemblance avec son enfant, loin de là :

  • Cliniques de PMA et CECOS (Centres d’Etude et de Conservation des Œufs et du Sperme) prennent garde à sélectionner des donneuses et donneurs dont le phénotype (ensemble des caractéristiques physiques visibles : taille, corpulence, couleur des yeux et des cheveux…) est le plus proche de la receveuse ou du futur papa.
  • Même s’il a été conçu avec les ovules d’une donneuse, la femme qui porte l’embryon exerce une grande influence sur l’expression génétique de ce dernier : dans l’utérus, l’ADN de l’embryon connaît des échanges multiples avec les molécules de la gestatrice, ce qui a pour conséquence de renforcer des caractéristiques génétiques spécifiques qui n’auraient pas été les mêmes dans l’utérus d’une autre femme. Au cours de la grossesse se crée également un lien unique et fort entre le fœtus et la femme qui le porte, le nourrit et le transforme. Le premier son perçu par l’embryon est les battements du cœur de la mère !
  • L’environnement dans lequel grandit l’enfant dès sa naissance et l’éducation dont il bénéficie ont une influence majeure sur son comportement. Comme dans le cas d’une adoption, l’enfant va adopter les mimiques, les intonations, les tics, les valeurs de ses parents, qu’ils soient biologiques ou non, par mimétisme.

La ressemblance entre parents et enfants ne se limite ainsi pas du tout à la seule question de la transmission du matériel génétique, qui n’est d’ailleurs pas forcément complètement absent du patrimoine de l’enfant.

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