Adopter un style de vie sain améliore les succès en PMA
Un programme d’éducation promouvant un style de vie sain, informant sur les principaux comportements associés au risque d’infertilité et d’échec de fécondation in vitro (FIV), a été associé à une amélioration de ces facteurs et du taux de grossesse clinique après FIV, chez les patientes souffrant d’une stérilité inexpliquée et présentant au moins un comportement à risque, selon une étude turque publiée dans l’European Journal of Obstetrics & Gynecology and Reproductive Biology.
Plusieurs facteurs liés au style de vie, comme le tabac, l’alcool, l’obésité, la consommation de café ont été associés à l’infertilité et à une moindre efficacité de ses traitements. Des preuves d’un effet positif d’un style de vie sain sur l’infertilité ont été rapportées, mais aucun essai randomisé contrôlé n’a analysé les effets de ces facteurs de risque sur le succès de l’assistance médicale à la procréation (AMP) dans les cas de stérilité inexpliquée, soulignent Yeliz Kaya de l’université Eskisehir Osmangazi à Eskisehir (Turquie) et ses collègues.
Ils ont réalisé une étude auprès de 73 patientes souffrant de stérilité inexpliquée, ayant eu au moins deux échecs d’insémination artificielle, et présentant au moins un facteur de risque parmi le tabac, l’alcool, la consommation excessive de caféine, un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 18,5 kg/m2 ou supérieur à 25 kg/m2, un niveau élevé de stress, et l’absence totale ou l’excès d’exercice physique. Elles ont été réparties, selon un principe de quasi-randomisation en fonction de leur numéro de dossier, entre un groupe recevant le programme d’éducation à un style de vie sain et un groupe contrôle.
Le programme d’éducation comprenait des informations sur les effets des six facteurs de risque les plus souvent associés à l’absence de grossesse et à l’échec de FIV/Icsi, ainsi que des conseils sur la façon de modifier ces comportements dans le sens d’un style de vie sain. Il a été administré avant la réalisation d’une FIV.
Au bout de trois mois, les facteurs de risque ont été significativement améliorés. Le facteur de risque IMC, présent au départ chez la moitié des patientes, ne l’était plus que chez un tiers. Le taux de tabagisme est passé de 40% à 16,6%, le taux de niveau de stress élevé de 63,3% à 10%, le facteur de risque exercice physique est passé de 96,7% à 16,6%, la consommation excessive de caféine de 63,3% à 6,6%. Le nombre moyen de facteurs de risque est passé de 2,8 à 0,6.
Le cycle de FIV réalisé après la réalisation de ce programme d’éducation dans le premier groupe a été associé à un taux de grossesse clinique de 40%, contre 14,8% dans le groupe contrôle, une différence statistiquement significative.
« En conclusion, les couples candidats à l’assistance médicale à la procréation devraient être éduqués et alertés sur le style de vie sain, et la période prénatale est adaptée pour développer un style de vie sain », suggèrent les auteurs.
(European Journal of Obstetrics & Gynecology and Reproductive Biology, publication en ligne du 2 novembre)
Lien de l’étude : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27838534