Sélectionner une page

Le témoignage de Lila : 5 IAC, 4 FIV en France, 1 FIV en Espagne et une grossesse

Bonjour à tous,

Je me permets de vous écrire en espérant que cela vous apporte de l’espoir et du réconfort dans ce parcours si éprouvant. Attention, ce n’est que mon expérience, mais peut-être que vous vous y reconnaîtrez. Comme diraient certaines : « Attention pavé ! »

Notre envie de bébé et c’est parti pour les inséminations

Je rencontre mon conjoint actuel en 2016, à 34 ans. L’envie de bébé arrive, mais ça ne fonctionne pas. C’est donc parti pour une tonne de tests à 37 ans, qui aboutissent à une AMH moyenne (11), pas mal de follicules antraux, pas d’endométriose, utérus normal, zozos dans la moyenne pour Monsieur, bref RAS. 👍🏻

On se lance alors dans des inséminations. Avec des doses élevées dès le départ, donc pas de réponse idéale, mais je n’y connais rien, donc je suis ce qu’on me dit (450 de Pergoveris). Résultat : 5 échecs sans même une accroche. 👎🏻

Direction la FIV

La gynécologue qui nous suit me dit de ne pas m’inquiéter, qu’on aura plus de chance avec les FIV. On passe donc en FIV1 : 3 follicules, 1 ovocyte, 1 embryon qui ne tient pas. Que se passe-t-il si tout est au vert ? On ne diminue pas les doses, mais on mixe Gonal-f et Pergoveris. FIV1Bis : 5 ovocytes, 2J3, enfin un transfert ! Résultat : négatif. 👎🏻

On est formel : la qualité de mes ovocytes est mauvaise, seul le don d’ovocytes pourra éventuellement faire de moi une maman. Les zozos de Monsieur ne sont pas top non plus à ce moment-là. Il a beaucoup d’événements pour le travail et je sais que ça picole… ce qui n’aide pas non plus. Je tiens à préciser que je n’ai rien contre le don, quel qu’il soit, que je respecte, mais c’est inenvisageable pour mon conjoint : soit c’est nous deux, soit rien. 🤷🏻‍♀️

On change de centre de PMA

Je ne me résous pas à en rester là. Je change de centre et je choisis un gynécologue qui excelle dans ce domaine. Protocole adapté et moins fort. FIV2 : 13 ovocytes, 11 embryons, 1J5 = POSITIF, mais fausse couche précoce (une accroche enfin !). Transfert des 2J6 restants = négatif. 👎🏻 FIV3 : augmentation des doses : 11 ovocytes, 7 embryons, 2J5 = négatif. 👎🏻

Il me reste une FIV prise en charge par la Sécurité sociale. Je dois creuser pour ne pas faire comme les autres. Donc, test Matricelab, biopsie de l’endomètre, fragmentation, examens en tout genre… je suis en sous-activité immunitaire. On a peut-être une piste !

FIV4 : sous protocole ML avec uniquement du Pergoveris (je crois que mon corps ne l’aime pas ce produit). 9 ovocytes, 6 embryons, 2J3 pas de blastocyste = négatif. 👎🏻

On me fait comprendre qu’on ne peut plus rien faire pour moi, une impression de déjà-vu. Il faut dire que je fais aussi baisser les statistiques de réussite de la clinique, donc c’est normal… on me reparle de don d’ovocytes. Non, j’ai 39 ans, je dois encore pouvoir me battre et faire quelque chose. Mon conjoint en a marre, est persuadé que ça ne marchera jamais et commence à se faire à l’idée de rester seuls et pourquoi pas prendre un chien. 🐕 Le chien oui, mais après.

Nous sommes fin 2022, à l’aube de mes 40 ans. On décide de faire une pause le temps pour moi de remettre mon corps en état et de prendre des compléments alimentaires (DHEA, vitamines en tout genre, CoQ10, acide folique, magnésium et j’en passe) avant de retenter une dernière chance (oui, mais où ?).

J’obtiens même une dérogation de la Sécurité sociale pour prendre en charge une dernière FIV en France. Je me dis que la France a largement eu de quoi réaliser mon rêve après autant de FIV et d’inséminations. Allons voir ailleurs comment cela se passe.

Direction l’étranger et plus précisément l’Espagne

Je me renseigne entre la République Tchèque (Sanus et Unica) et l’Espagne (Fertilab, IVI et Ginefiv), mais étant d’origine espagnole, le choix est vite fait, même si c’est plus cher. Mon conjoint m’encourage en me disant que « l’Espagne, c’est la famille ».

Je découvre le DPI, le cumul ovocytaire, des messages d’espoir au vu de notre dossier. On fait tout de même quelques examens supplémentaires comme le FISH, tout va bien aussi de ce côté-là. Il n’y a pas beaucoup de chances, mais il semble qu’on en ait quand même. On me dit que si on arrive à obtenir un blastocyste sain, nous avons 60 % de chances. Allez, on y va avec Ginefiv Barcelone pour double FIV avec DPI en mai 2023. Je suis suivie par le Docteur Lin et Cecilia en coordinatrice.

J’ovule juste avant la première ponction. On arrive à prélever seulement 2 ovocytes sur les 10 follicules, aucun sain au DPI… mais ce n’est pas possible franchement ! Tout ça pour ça ?! Je crois devenir folle. Tout ce protocole, ce trajet en voiture, ce coût financier pour si peu ! Il me reste 1 FIV (cumul ovocytaire) et c’est la dernière.

Deuxième FIV dans les 15 jours qui suivent la première ponction : je réponds mal au traitement, 4 follicules à l’échographie. Il est hors de question d’y retourner pour si peu, on décide de tout annuler et de reporter cette dernière FIV en phase folliculaire, la phase lutéale ne marche pas pour moi.

Ma maman nous a quittés

Nous sommes début juin 2023. Je perds ma maman le 11 juin après une longue maladie (cancer incurable, 71 ans). Je suis anéantie. Je voulais tellement y arriver avant qu’elle parte, lui redonner un peu de joie et d’envie de se battre dans sa maladie. Je culpabilise énormément. Je ne m’y fais toujours pas aujourd’hui.

La peine et le deuil s’installent, et je dois tout de même faire cette dernière FIV car le temps presse. On décide de partir en vacances à côté de Barcelone pour que tout le suivi (prises de sang et échographies) soit fait par la clinique. Histoire qu’on ne me dise pas comme la première fois que le souci venait des gynécologues français qui ne faisaient pas les échographies correctement. J’évite aussi le stress dû au travail, je me repose autant que je peux, nourriture variée, soleil, sport, mer… des bonnes conditions j’espère. 🤞🏻 Le docteur Lin est en vacances, je suis donc suivie cette fois-ci par le docteur Aura (une perle) et une nouvelle coordinatrice, Marta, adorable. Je me sens bien mieux et en confiance.

Ponction faite, traitement adapté à base de 150ui de Bemfola et 150ui de Ménopur (même traitement qui m’avait donné le premier positif) : on obtient 10 ovocytes, 7 blastos, 4 embryons au DPI, 1J6 warrior sain ! Oh, je rêve ! J’en suis donc capable ?

On doit vraiment tout faire pour ne pas se planter pour ce dernier transfert ! On n’a qu’une seule et dernière chance ! 🍀

Un transfert sous haute surveillance

Je refuse de faire un transfert à l’aveugle encore une fois. J’effectue donc des recherches et, avec l’accord de la clinique, nous faisons le KIR LHAC + rendez-vous avec un immunologue qui lui aussi demande une tonne d’exams supplémentaires. Les résultats tombent : KIR AA C1C2 = le transfert double n’est pas recommandé ! À part pour la fausse couche précoce (FIV2), je n’ai eu que des doubles transferts ! Et si… ?

Je me fais également suivre par une hypnothérapeute qui m’aide à la fois pour le deuil de ma maman et à préparer mon corps pour recevoir ce petit embryon qui m’attend au frais. D’une gentillesse et douceur incroyable. Je pleure beaucoup, mais petit à petit je me sens plus apaisée également et confiante.

Afin d’éviter tout stress, j’opte pour y aller en train car je n’aime pas l’avion (je suis en région parisienne) et je serais hébergée par mon meilleur ami qui habite avec sa femme et ses deux enfants à 20 minutes de Barcelone en voiture. Mon conjoint vient de changer de travail et ne peut pas se permettre de prendre encore des jours pour m’accompagner. Pas de soucis, je suis grande, je gère et préviens la clinique. En partant de chez moi, je lui dis « je vais chercher notre bébé ».

Pour la petite anecdote, j’avais prévenu la clinique que je viendrai faire le transfert avec un autre homme que mon conjoint, histoire qu’il n’y ait pas de malentendus. 😊 Mon meilleur ami aime toujours faire le pitre, donc à peine arrivés devant la salle d’attente de la clinique, il fait mine d’enlever sa ceinture et dit à la coordinatrice : « C’est ici pour le recueil ? » Nous rigolons tous et je suis incroyablement détendue, prête pour le transfert.

C’est positif !

Transfert le 27 novembre de mon J6 sain avec Progiron, clics d’Ovitrelle, Provames, ovules de progestérone, Aspégic nourrisson, Lovenox et Prednisone… POSITIF le 7 décembre 2023. ❤️

Je suis actuellement à 27 semaines d’aménorrhée, toujours très prudente, mais tellement fière de m’être battue et de ne pas avoir écouté les recommandations des spécialistes français. Je les remercie même aujourd’hui car ils m’ont donné cette rage qui m’a permis d’y arriver. Je DEVAIS tout tenter. Je ne pouvais pas vivre avec des regrets.

J’ai eu beaucoup de chance, j’en suis consciente, et je suis persuadée que ma maman nous a également beaucoup aidés. 🙏🏻

Gardez espoir et battez-vous. Cela semble facile à dire, mais il arrive qu’on soit récompensés. 🍀

« Mieux vaut des remords que des regrets. »

 

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Share This