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Les témoignages de Diane et Kristy,en parcours PMA, à 39 ans et avec une AMH faible

Le témoignage de Diane

Je m’appelle Diane et j’ai 39 ans. J’ai rencontré mon compagnon à 30 ans et après trois ans de relation, nous avons voulu avoir un enfant.

Au bout d’une année d’essais, je sens que quelque chose ne va pas : je demande donc à mon gynécologue de faire des examens approfondis. Le verdict tombe : je suis en insuffisance ovarienne sévère (AMH de 0.31 à 34 ans.). Tout s’effondre autour de moi, mais ayant eu dans mon entourage une personne ayant eu son enfant par FIV, je me suis lancée dans la foulée en parcours PMA.

Un véritable miracle s’est produit : En deux mois j’étais enceinte grâce à la FIV 1 : 3 follicules, 1 ovocyte, 1 embryon…. Un bébé né en 2018.

Je suis actuellement en parcours pour avoir un deuxième enfant, et je peux dire que je me suis heurtée à de nombreuses portes. Effectivement mon AMH est maintenant à 0.19. Après 3 inséminations qui se sont soldées par des échecs, de nombreux hôpitaux publics n’ont pas souhaité prendre mon dossier.

L’établissement qui m’a permis d’avoir mon enfant a accepté de faire un seul essai FIV mais malheureusement, mes ovaires n’ont pas répondu au traitement. On m’a dit « on ne peut plus rien pour vous madame ». Seul le don d’ovocytes semblait être la solution, auquel je ne souhaitais pas avoir recours pour des raisons personnelles. La façon dont j’ai été traitée n’était pas la même à 39 ans qu’à 34 ans… Les médecins étaient très désagréables avec moi et cela m’a profondément meurtrie.

J’ai recontacté le professeur qui m’avait permis d’avoir mon premier enfant, mais qui travaille maintenant dans un hôpital privé. Il m’a dit « on commence le protocole tout de suite, je ne promets rien mais on n’a pas de temps à perdre ! « 

Enfin quelqu’un qui m’écoutait et avait de la considération pour mon projet ! Nous avons donc fait une FIV. J’ai eu 4 follicules, 3 ovocytes dont 2 matures, puis 2 embryons. J’ai effectué le transfert d’1 embryon lundi dernier.

Je connaîtrai le résultat dans 12 jours. J’espère que cela va marcher car je rêve de donner un frère ou une sœur à mon enfant. Cependant, quel que soit le résultat je serai toujours reconnaissance envers ce professeur qui m’a donné ma chance et cet établissement privé qui ne se focalise pas uniquement sur les statistiques.

J’envoie un message d’espoir à toutes celles qui se battent pour le rêve de leur vie : devenir mère.

Le témoignage de Kristy

« 33 ans ! mais vous êtes vieille ! il faut vous dépêcher de faire un bébé ! » Voici le discours en 2016 de ma gynéco lors d’une visite de routine. S’en suit la pose du diagnostic d’endométriose et d’adénomyose. Je viens à peine de rencontrer celui qui sera mon mari et je ne compte pas le faire fuir en lui parlant bébé dès le début de notre histoire. Toutefois, en 2017, après un an et demi, j’arrête la pilule et j’en informe ma gynécologue qui me dit avec toute la diplomatie du monde « si dans 6 mois vous n’êtes pas enceinte, on fera un dossier PMA pour Montsouris. » PMA ? C’est quoi ? et me voilà ressortie du cabinet sans aucune explication….

 « Ça ira vite tu verras ! », un autre discours qu’on entend quand on démarre ce parcours. Nous voilà bientôt 5 ans après, SANS enfant. Je ne détaillerai pas tout, même si je remplis un document word de la chronologie du début de notre mini-nous à aujourd’hui, entre rendez-vous, examens, prélèvements, ponctions, prises de sang, inséminations, transferts…nous en sommes à 5 pages.

2018 : le début du parcours à Montsouris semé d’embûches, d’espoirs et de désespoir, 2 échecs d’insémination, 2 échecs de stimulation FIV, 2 ponctions blanches, très peu d’ovocytes prélevés et de mauvaise qualité en plus. Mon AmH est au plus bas.

2019 : fin de la PMA classique, Montsouris arrête tout et nous dit que nous aurons nettement plus de chance avec le don d’ovocytes (entre temps une grossesse naturelle avec fausse couche à 6 semaines). Ok…faire le deuil de mes propres gènes et trouver un centre.

Le cecos de Clamart nous propose un rdv dans un an, celui de Cochin dans 2 mois. Ce sera Cochin. Notre dossier est accepté à la seule condition que nous sensibilisions une donneuse potentielle pour leur banque d’ovocytes.

Par chance, une amie me fait ce cadeau et nous permet d’arriver sur la liste d’attente.

1 an et demi plus tard, mai 2021, une sage-femme de Cochin nous appelle, nous avons 4 ovocytes congelés qui nous sont attribués. Retour des examens, des prises de sang, ma thyroïde est trop haute, il faut la faire baisser, mise en ménopause artificielle, pose de patchs d’œstrogènes, insertion doublement quotidienne de progestérone, échographies, prises de sang à gogo, mon corps malmené est enfin prêt pour un éventuel transfert, tous les voyants sont au vert !

Nous sommes en novembre 2021, mon mari va donner ses petits soldats et le transfert est programmé sans qu’on sache ce qui s’est passé…

Dimanche 21 novembre, c’est la douche froide, sur les 4, 3 ont survécu et 1 seul a été fécondé, il n’y aura qu’une seule chance.

Chance gâchée par la prise de sang 2 semaines plus tard qui indiquera qu’il n’y a eu aucune accroche. Une nouvelle page se ferme jusqu’à ce que début février 2022, la sage-femme de Cochin nous rappelle pour nous dire qu’une nouvelle donneuse nous est attribuée, elle fera sa ponction début avril, c’est reparti pour les médicaments, les prises de sang et les examens.

En parallèle du don d’ovocytes, nous avons obtenu l’agrément pour adopter en février 2021, ce dernier est valable 5 ans, tout comme nos droits sécurité sociale.

A bientôt 39 ans, ce sont des kilos disgracieux et des litres de larmes qui ont rempli notre quotidien. On alterne entre espoir et deuil d’être parents en très peu de temps, plus que des montagnes russes émotionnelles, je comparerai les émotions à une ligne sinusoïdale. Le sentiment de toujours faire partie des pourcentages d’échec à chaque étape nous grignote petit à petit. Mon corps est un vaisseau qui ne m’appartient plus et que je déteste de plus en plus.

Je terminerai mon témoignage avec une dernière expression qui ne fait toujours pas sens nous concernant « C’est pour la bonne cause ! », Vraiment ? La PMA nous accorde tous les désagréments, à quand l’avantage ultime ? celui de devenir parents un jour.

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