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Le témoignage de Sarah : une opération de l’endometriose et une petite fille au 2ème transfert

Notre désir d’enfant

Je me suis mariée jeune, à 24 ans. Je n’avais aucun désir d’enfant, et je n’étais pas sûre d’en vouloir un jour, les enfants représentant pour moi un fardeau, une responsabilité écrasante et la perte de toute liberté. Même chose pour mon mari. Nous vivions à l’étranger, nous avions une vie bien remplie.

Et puis un jour à 30 ans, j’ai commencé à y penser, et de plus en plus. Nous avons finalement pris la décision que j’arrête la pilule. Je n’étais pas spécialement pressée d’être enceinte, et je savais que cela pouvait prendre du temps, surtout après des années de contraception hormonale. Je ne calculais donc rien.

Au bout de 4 ou 5 mois, mes cycles ont commencé à devenir de plus en plus longs, passant de 29/30 jours à 34, 40 puis 50 jours. Avec ces retards, j’ai enchaîné les tests de grossesse, tous négatifs.

La 1ère consultation avec le gynécologue et la naissance de notre fille

Après un peu moins d’un an d’essai, j’ai décidé d’aller consulter un gynécologue pour comprendre ce qu’il se passait. Prise de sang, échographie endovaginale (la 1ère d’une longue série), et verdict : ovaires micro polykystiques.

Le spermogramme de mon mari n’était pas très bon non plus, sans être catastrophique. Le gynéco décide de me faire faire une stimulation simple par injections, pour tester le terrain et voir comment je réagis à la stimulation ovarienne.

Vivant à l’étranger dans un pays où les traitements pour l’infertilité ne sont pas du tout pris en charge, cette stimulation nous a coûté cher, même avec notre bonne mutuelle. Nous n’étions pas sûrs du tout de vouloir nous lancer dans un parcours PMA. Après cette stimulation, je ne voulais pas continuer, en tout cas pas immédiatement. Et là, coup de chance, la prise de sang s’est avérée positive, alors que je ne m’y attendais pas du tout.

Ma grossesse s’est bien déroulée et notre 1ère fille est née.

Le désir de 2ème enfant et la découverte de mon endométriose

2 ans plus tard, nous étions de retour en France. Nous voulions un 2ème enfant, et malgré notre situation financière et professionnelle loin d’être idéale, je savais qu’il ne fallait pas trop attendre vu mon âge (j’avais 34 ans). J’ai donc arrêté la pilule, en pensant que peut-être cette fois-ci cela fonctionnerait naturellement. Au bout de plusieurs mois, toujours rien. Je suis donc allée consulter un nouveau gynécologue. Nouveaux examens, et surprise, spermogramme excellent pour mon mari. En revanche, toujours des ovaires micro polykystiques pour moi.

Nous avons enchainé 4 stimulations simples par injections, avec toujours un résultat négatif. Nous avons ensuite changé de région, j’ai donc changé également de spécialiste. Rebelote pour les examens. Ce gynécologue me recommande un drilling ovarien, avec une hystéroscopie pour vérifier l’état des trompes. Etant dans le privé, les choses s’enchaînent assez vite et 3 mois plus tard, je suis opérée. Je fais une petite hémorragie du col de l’utérus et je dois donc redescendre au bloc pour cautériser.

Mon gynécologue m’informe qu’il a découvert une endométriose étendue mais superficielle et qu’il a tout nettoyé. J’ai mis 2 semaines à me remettre, j’étais vraiment épuisée avec de fortes douleurs. 3 mois après, on a refait 3 cycles de stimulation simple. Echecs de nouveau et j’ai frôlé l’hyperstimulation deux fois. A ce stade, cela faisait 2 ans que nous essayons d’avoir un 2ème enfant. J’en avais marre des traitements et je commençais à me poser la question de tout laisser tomber. Mon dernier rdv avec le gynéco s’étant assez mal passé (il m’a fait sentir que ces échecs étaient de ma faute et poussait pour passer directement en FIV) j’ai décidé de faire une pause. Une collègue dans le même parcours m’a alors recommandé sa spécialiste. Comme il y avait pas mal d’attente pour les rdvs, j’ai décidé d’en prendre un, 5 mois plus tard, quitte à annuler si finalement je ne voulais pas reprendre.

Direction la PMA et la FIV

Avec mon mari, nous avons donc rencontré cette spécialiste, qui s’est avérée très douce et à l’écoute. Elle recommandait de passer en FIV. Ce que nous avons fait. J’ai plutôt bien supporté le traitement. Les 11 ovocytes récoltés n’ont donné que 2 embryons, un J2, transféré tout de suite, et un J5 qui a été congelé. Test négatif suite au transfert du J2. Ce nouvel échec est dur à encaisser.

Puis le COVID arrive, avec la fermeture de tous les centres PMA. En mai, je reprends contact avec la gynécologue qui m’annonce qu’on peut se préparer pour le transfert du J5 sur un cycle naturel. Début juillet, notre 2ème et dernier embryon est transféré. J’essaie de me changer les idées pendant les 10 jours d’attente jusqu’à la prise de sang, mais j’y pense, forcément. Le jour J, je suis dans un état fébrile. Je reçois les résultats par email et le miracle se produit : un taux à 140 ui !

Après 3 ans et demi d’essais, je suis donc enceinte. Je ne m’emballe pas car je sais que tout peut vite se terminer à ce stade. Le taux augmente bien, et on entend bien un cœur 1 mois plus tard. Je commence à y croire vraiment. L’échographie du 1er trimestre révèle que tout va bien. J’ai donné naissance à notre 2ème fille au printemps 2021. Notre famille est au complet, je ne tenterai pas de 3ème.

Conclusion

J’ai conscience de la chance que j’ai eue d’avoir mes 2 filles, au terme d’un parcours pas si long et compliqué comparé à d’autres. Si j’ai des petits conseils à donner, ce serait :

– ignorer ceux qui disent de ne pas y penser. C’est normal d’y penser, surtout en plein parcours, et cela n’aura aucune influence sur le résultat.

– ne pas hésiter à changer de gynéco/centre PMA si vous n’avez pas un bon contact et si vous ne le « sentez » pas

– ne pas organiser votre vie entière autour des traitements à venir et d’une possible grossesse future : changez de boulot si vous le voulez, programmez le voyage dont vous rêvez…etc

– Les médecines douces peuvent aider : ostéopathie, acupuncture. Cela ne fait pas de miracle mais ça peut faire beaucoup de bien pour gérer le stress.

– Choisir soigneusement les personnes avec lesquelles vous parlez de votre parcours. Je pense que toutes les pmettes ont entendu des réflexions débiles et pas très délicates, autant éviter cela le plus possible en limitant les personnes au courant de vos difficultés.

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