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Age et don d’ovocytes

Le recours au don d’ovocyte, une question d’âge

Selon les pays, la réglementation en vigueur  pour les femmes souhaitant se lancer dans une FIV-DO n’est pas la même. Il est capital de connaître les grandes lignes des conditions émises par chaque pays et chaque centre afin de lancer les premières démarches à temps.

On retiendra notamment les cas de :

  • La France : le recours au don d’ovocytes est autorisé jusqu’à 43 ans maximum.
  • L’Espagne : si aucune loi ne prescrit d’âge limite, les patientes de plus de 50 ans sont généralement refusées à l’entrée des cliniques de fertilité.
  • La Belgique : si la patiente en entamé les démarches pour recevoir un don d’ovocytes avant ses 45 ans, elle peut en bénéficier jusqu’au jour anniversaire de ses 47 ans.

A savoir : le recours au don d’ovocytes est généralement préconisé pour les femmes de plus de 40 ans, afin qu’elles bénéficient d’ovocytes plus jeunes et en meilleure santé que les leurs et diminuent sensiblement les risques majeurs d’altérations chromosomiques du fœtus et de fausse-couche.

Evolution du taux de réussite d’une FIV-DO en fonction de l’âge

Lorsque les ovocytes de la patiente sont utilisés pour une FIV, le taux moyen de réussite varie entre 35 et 43%. En cas de recours à un don d’ovocytes, ce taux peut atteindre 55 à 63 % par cycle.

A partir de 45-50 ans, le succès d’une nidation et d’une grossesse se fait de plus en plus rare, tandis que le risque de fausse-couche atteint des sommets après 45 ans.

Le taux de réussite d’une FIV-DO correspond au taux de grossesse cliniquement validées. Chez les femmes de moins de 45 ans, il atteint 69%. Au-delà, il reste très intéressant, avec une moyenne de 63%.

Outre l’âge, il existe un autre facteur de réussite déterminant : le nombre de tentatives. En moyenne, les femmes parviennent à tomber enceintes après 3 ou 4 essais de FIV-DO maximum.

Don d’ovocytes : jusqu’à quel âge peut-on être mère ?

Les faits

Le recours à un don d’ovocytes n’obéit pas toujours à une indication véritablement médicale. En particulier, cette technique a ouvert la voie à des grossesses extrêmement tardives.

Les annonces de grossesses tardives touchent tous les pays :

Italie : juillet 1994, une Italienne, Rosanna Délia Corte. Elle avait perdu un fils de 16 ans prénommé Ricardo dans un accident de voiture. Traitée et suivie par le gynécologue italien Severino Antinori, elle accoucha par césarienne d’un petit Ricardo de 3,2 kg, à 62 ans.

Roumanie : En janvier 2005, une Roumaine, Adriana Iliescu, donna naissance à une petite fille à l’âge de 66 ans. Elle avait fait une FIV double don. Elle fut enceinte de triplés, mais seul l’un des fœtus survécut.

Espagne : décembre 2006, une Espagnole de 67 ans préférant rester anonyme donna naissance à des jumeaux à Barcelone, à la suite d’une FIV réalisée à l’étranger.

Inde : juillet 2008. Une femme de 70 ans donna naissance à des jumeaux dans l’Etat d’Uttar Pradesh, au nord de l’Inde. Son mari, fermier retraité, a lui 77 ans. Le couple avait déjà deux filles de plus de 40 ans et sept petits-enfants, mais désespérait d’avoir un fils capable de reprendre la ferme et pouvant recevoir une dot lors de son mariage. Le retraité a donc vendu son troupeau, hypothéqué sa terre, rassemblé les économies de toute une vie et fait un emprunt bancaire pour financer une FIV. Il assure à ce sujet : « Nous avons prié Dieu et visité les lieux de culte en implorant pour un héritier mâle. Le traitement m’a coûté une fortune. Mais la naissance d’un fils a montré que cela en valait la peine. Je peux mourir en homme heureux et en père fier. » Sa femme a accouché par césarienne d’un petit garçon et d’une petite fille à l’hôpital de Muzaffarnagar avec un mois d’avance. Les enfants pesaient respectivement 1 kg et 1,1 kg et ont dû être immédiatement placés sous incubateur, mais ils se portent bien. La mère a déclaré : « Durant huit mois, la grossesse a été difficile et douloureuse.

Cependant j’avais déjà donné la vie, donc je savais à quoi m’attendre. Parfois, il faut surmonter la douleur si vous voulez quelque chose de bon […]. Le fait d’être la mère la plus âgée du monde ne signifie rien pour moi. Je veux juste voir mes nouveaux bébés et m’en occuper tant que j’en suis encore capable »

France (FIV-DO faite en Grèce). Septembre 2008. Une femme de 44 ans se trouvait dans le coma depuis plusieurs mois après avoir accouché de triplés au CHU d’Angers. A son retour de Grèce, les gynécologues lui avaient proposé une réduction embryonnaire qu’elle avait refusée. Les trois enfants, deux filles et un garçon, naquirent prématurément à 6 mois.

France (FIV-DO faite au Vietnam).Septembre 2008.Une Française d’origine vietnamienne de 59 ans, enceinte de triplés, venait d’accoucher à la maternité de Port-Royal à Paris. Cette femme avait bénéficié d’une FIV DO au Vietnam, dans un établissement peu regardant puisque la loi vietnamienne interdit de pratiquer une FIV sur une femme âgée de plus de 45 ans. En définitive, deux garçons et une fille sont nés en bonne santé et la maman se portait bien.

Quel âge maximum ?

Le signal d’alarme mérite certainement d’être tiré. Mais il est important que les abus et les accidents ne jettent pas le discrédit sur une technique qui constitue une chance inouïe pour de nombreuses femmes.

L’idée d’une grossesse au-delà de la période de fertilité naturelle ne doit pas être rejetée a priori. Tout est affaire de juste mesure. Comme l’écrit le professeur François Olivennes : « Les indications de convenance concernent les femmes de plus de 40 ans. Il ne s’agit pas d’un jugement péjoratif ; je trouve que le don est une méthode alternative tout à fait acceptable après 40 ans, si on ne dépasse pas un âge maximum raisonnable dont la valeur reste difficile à définir. »

Quels sont les risques ?

Le docteur Philippe Descamps déclarait alors : « Pour une grossesse normale, le débit cardiaque augmente de 20 %. A 45 ans, c’est plus difficile de le supporter qu’à 20 ou à 30 ans. C’est comme si vous demandiez à un homme de 45 ans de faire du vélo de façon aussi performante qu’un jeune homme de 18 ans […]. Si une femme de 43 ans veut faire un enfant avec son conjoint de façon naturelle, on ne va pas l’en empêcher. Et on l’informe des risques. On est plus amer lorsque, comme pour cette patiente, des médecins interviennent pour lui permettre d’être enceinte. »

Cependant, les médecins soulignèrent les dangers d’une telle situation. Ainsi, le docteur Jean Thévenot déclara : « C’est une histoire qui se termine bien, tant mieux. Mais il ne faut surtout pas que les femmes imaginent que l’issue sera toujours aussi heureuse. Les risques de mortalité croissent fortement avec l’âge de la mère et sont multipliés en cas de grossesse multiple. Ne mettons pas cela en avant comme un exploit ! »

Quel est donc l’âge idéal ?

Dans ses commentaires relatifs à ces nouveaux usages de la FIV, Liza Mundy émet une réserve pleine de bon sens. Se demandant s’il est souhaitable que la médecine contribue à normaliser les reports de grossesse, elle fait remarquer que les femmes concernées repoussent leur maternité en attendant le moment où elles se sentiront dans des conditions idéales pour avoir des enfants.

Or, sa propre expérience lui a montré qu’il n’y a jamais un moment idéal pour avoir des enfants. Contrairement à ce que les jeunes femmes peuvent s’imaginer, la vie devient de plus en plus complexe au fur et à mesure que l’on vieillit : « L’idée qu’ il y aurait un moment adéquat pour commencer à fonder une famille, et que ce moment se matérialisera plus tard, semble être un concept bien hasardeux à avancer. Le monde dans lequel beaucoup d’entre nous vivent offre rarement un tel moment idéal. »

Cette mise en garde semble judicieuse. Cependant, outre le fait que tel n’est pas nécessairement le cas pour toutes les femmes, une question cruciale demeure : qui peut le mieux en juger si ce n’est les personnes concernées ? De fait, certaines femmes se mordront les doigts sans doute d’avoir trop retardé leur maternité ; mais d’autres se réjouiront de ce que la technique leur a donné la possibilité de le faire.

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