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Le témoignage d’Aurélie, en pause PMA après une fausse couche

Présentation

Je m’appelle Aurélie, j’ai bientôt 32 ans et toujours pas d’enfant… Je connais le monde de la PMA depuis de nombreuses années. Au début on me dit que j’ai une infertilité inexpliquée. En fait ça serait « dans ma tête » ! J’ai donc fais 4 stimulations simples + 1 IAC qui ont échoué.

Ce qui, dans un sens, n’est pas plus mal car depuis cet épisode j’ai refait ma vie, et je suis tellement heureuse à l’idée de fonder une famille avec l’homme de ma vie. Mon homme a déjà une petite fille, je suis donc devenue belle maman avant d’être maman. Dès le début de notre relation, je lui ai expliqué que je voulais avoir un enfant, mais que, pour moi, tomber enceinte allait être compliquée et qu’il faudra sans doute aller vers le chemin de la PMA. Il m’a écouté et comprise. Pour lui aucun souci de passer par la case PMA pour avoir un bébé.

Un sentiment de culpabilité

Pour nous les femmes « infertiles » le sentiment de culpabilité est très présent : je sais que je vais embarquer avec moi mon homme dans cet univers inconnu pour lui, un univers rempli de mots bizarre et d’examen en tout genre. On culpabilise à ne pas réussir à tomber enceinte naturellement, on se sent nul. Alors que d’autre tombent enceinte en claquant des doigts, nous, on n’y arrive pas, on a de la rage en nous parfois et un sentiment d’injustice « pourquoi moi ? ».

1ère FIV

En ce début d’année 2021 on se prépare à attaquer notre 1ère FIV. Bien sûr avant nous avons réalisé toute une panoplie de prises de sang des sérologies, prolactine (car j’avais un taux assez élevé), IRM pelvien, spermogramme… Tous nos examens sont bons, nous pouvons enfin nous lancer ! Je commence le protocole FIV 1 à J25 avec PROVAMES et attend mes règles pour pouvoir débuter mes injections. Mais mes règles ne viennent pas… après 4 jours de retards, mon chéri me dit de faire un test de grossesse. Pour moi c’était juste impossible que je sois enceinte…et pourtant…mes 2 tests de grossesse étaient positifs et ma prise de sang a confirmé cela.

C’est un réel miracle. Je défie les lois de la science ! Je passe une nuit blanche et mon homme aussi…il m’a fallu quelques jours pour réaliser que ce n’était pas un rêve.

Du rêve au cauchemar

Mais ce rêve s’est vite transformé en cauchemar, au bout d’une semaine, je suis prise d’immenses douleurs dans le bas ventre notamment du côté droit et je perds du sang. Nous filons aux urgences, le gynéco me soupçonne une GEU…

Pour confirmer cela j’ai fait plusieurs prises de sang à 48h d’intervalle. Finalement, au vu du taux qui se divisait en 2, le verdict tombe : c’est une fausse couche. Impossible de savoir si j’ai réellement fait une GEU qui aurait « fondue » seule ou une vraie fausse couche… Quoi qu’il en soit, je fais cette fausse couche à la maison, avec des contractions horribles. Je n’ai jamais autant souffert de toute ma vie… Mon petit grain de riz est parti à 5 SA.
Je trouve qu’il y a un manque de considération et d’information énorme au sujet des fausses couches ou GEU. Nous sommes seules chez nous, avec notre fausse couche qui est en cours, avec nos interrogations et nos peurs. Pour certains médecins, la fausse couche est banale voir même normale ! Mon médecin m’a quand même dit : « Je vous mets en arrêt maladie mais sachez qu’une fausse couche n’est pas un motif valable pour un arrêt maladie » ! Je trouve cela honteux et scandaleux de pouvoir dire ça à une femme qui perd sa grossesse !
Durant cette période difficile, j’ai pu compter sur le soutien sans faille de mon homme. Il a été juste parfait…. Sans lui, je n’aurais jamais pu tenir le coup. Il est mon équilibre, la personne indispensable à ma vie. Notre couple est solide comme la roche et ces épreuves nous le prouve. J’ai aussi pu compter sur quelques amies et membres de notre famille qui ont su trouver les bons mots pour me réconforter.

Du temps pour soi

Après cette épisode douloureux, il me faut du temps pour me remettre physiquement et surtout mentalement. Faire « le deuil » de cette grossesse. Il faut accepter, nous n’avons pas le choix. Il faut avancer et continuer ce combat. Nous nous donnons 2-3 mois d’essai bébé naturellement. Ensuite, nous recommencerons le protocole de FIV 1. Qui sait,
peut être aurons-nous la même surprise mais avec un bébé en plein forme au bout cette fois-ci.

L’écriture comme exutoire et témoignage

Afin d’éviter la folie, depuis plusieurs mois, je me suis mise à écrire notre parcours du combattant pour être parent, étape par étape. Notre futur bébé pourra, quand il sera plus grand, voir comment il a été désiré et attendu et comment ses parents ont été courageux.
J’espère pouvoir publier mon livre un jour pour ainsi montrer aux femmes infertiles qu’elles ne sont pas seules, qu’elles sont courageuses et qu’elles font preuve d’une incroyable résilience.

Conclusion

Ce que je veux dire aujourd’hui à ces femmes qui pourraient se reconnaitre dans notre parcours c’est : Ne jamais baisser les bras, même si des fois c’est dur. Il faut se préparer mentalement et physiquement, être déterminer et toujours croire en ce rêve de maternité. Agir comme s’il était impossible d’échouer. « Tant que ce n’est pas fini, il peut toujours arriver un miracle, et… Je crois aux miracles… »

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