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4 conseils pour faire face à vos émotions durant votre FIV

Anne nous livre ses précieux conseils issus de ses séances avec sa psychologue afin de faire face aux émotions qui la submergeaient pendant son parcours :

« Malheureusement, l’infertilité se moque bien de vos projets ou de vos emplois du temps », m’a expliqué la psychologue qui me suit lors d’une séance. J’étais encore sous le choc de l’échec de notre cycle de FIV qui avait eu lieu plus tôt dans la semaine. J’étais en colère car après une année à essayer de concevoir, 4 fausses-couches, des analyses sans fin et autant de pression, nous devions encore nous soumettre à des tests supplémentaires.

Connaissez-vous la sensation qui vous envahit lorsque vous êtes au premier rang dans le wagon des montagnes russes, où vous voyez arriver plus vite et ressentez plus fort les montées et les descentes que n’importe qui d’autre dans le wagon ? C’est exactement à cette place que je me sentais à cette période. J’en étais au point où vous ployez sous le poids de tout le circuit que vous avez déjà passé et où votre corps est projeté vers l’avant tandis que vous fermez les yeux en attendant que tout soit fini.

Ce n’est qu’après ma première fausse-couche que je me suis décidée à suivre une thérapie. Au cours de la première séance, ma psychologue m’a demandé : « Pourquoi maintenant ? » Parce que j’étais incapable de gérer les hauts et les bas de mon parcours de PMA. J’écris « mon parcours » car je sais que chaque « circuit » est différent. Il n’y en a pas deux avec les mêmes loopings, les mêmes virages, les mêmes obstacles, les mêmes hauts ou les mêmes bas. Mais bien que chaque circuit de montagne russe soit unique, j’ai retenu ces 4 conseils donnés par ma psychologue et qui ont le plus résonné en moi.

1.Quoi que vous ressentiez, ne vous blâmez pas

Il n’y a pas de mauvais sentiment concernant ce que vous vivez. Les plus courants sont la frustration, la colère ou la tristesse. Emotionnellement, essayer de concevoir peut vous conduire au comble de la joie comme vous donner un profond cafard. Quels qu’ils soient, que vous vous y attendiez ou non, il est important de ne pas juger les sentiments qui vous assaillent.

Lorsque je suis tombée enceinte pour la quatrième fois, mon taux de HCG a augmenté, mais pas assez pour annoncer une grossesse viable. La fois précédente, j’avais fait une grossesse extra-utérine, donc je savais que cela pouvait être le signe que j’en faisais à nouveau une. Après une quinzaine de jours d’examens, j’ai fait une fausse-couche à 6 semaines, sans intervention. Lorsque la fausse-couche a commencé, je me suis immédiatement sentie soulagée que ce ne soit « qu’une fausse-couche » et non une grossesse extra-utérine, qui impliquerait des médicaments, peut-être une opération chirurgicale, et mettrait ma vie en danger si les choses dégénéraient. Une immense culpabilité m’a envahie quand j’ai réalisé que je me sentais soulagée. Lorsque je l’ai raconté à ma psychologue, elle m’a rappelé par quoi j’étais déjà passée, le poids que représente ce genre de traumatisme, et m’a expliqué que ce que j’avais pu ressentir n’avait rien de choquant.

2.Autorisez-vous à ressentir des émotions

La distraction est l’un des mécanismes de défense les plus communs. Si elle peut se révéler nécessaire et efficace à court terme, elle ne fonctionne pas à long terme. Avant de commencer ma thérapie, j’étouffais mes émotions en prenant un maximum d’engagements et de responsabilités en imaginant qu’il s’agissait de la meilleure façon de reprendre le train des montagnes russes. Je me rendais bien compte que ça ne fonctionnait pas, mais à ce moment-là, il y avait tant à faire que je ne savais même pas par où commencer. Ma psychologue m’a permis de réaliser qu’accorder de la place à ses émotions ne réclame pas beaucoup d’efforts ni de temps. Parfois, cela consiste simplement à prendre cinq minutes supplémentaires sous la douche pour réfléchir, pleurer en écoutant une chanson qui vous touche ou accueillir ses sentiments lorsqu’ils se présentent.

3.Adressez-vous à vous-même comme à un ami

C’est quelque chose que ma psy m’a conseillé de faire lorsque je me sens happée dans le noir terrier de la déprime, des « et si… » et des pronostics catastrophistes. Ce n’est pas un secret : on est plus dur envers nous-mêmes qu’on ne le devrait, et cette astuce est une façon simple de remettre de l’équilibre dans ses pensées. Si vous ne les diriez pas à un ami, vous ne devriez pas les dire à vous-même non plus.

4.Posez des limites

Pour moi, le conseil le plus dur à suivre mais le plus important a été de savoir poser des limites. Comme je n’en avais jamais mis dans ma vie, je me suis demandé : « Mais par où commencer ? » La culpabilité que je ressentirais en essayant de les appliquer ne valait pas la peine de les dresser. Etais-je simplement censée me mettre à répondre subitement « non » à tout le monde ? Je craignais qu’on ne commence à penser que je ne m’intéressais plus à personne ou que j’étais fâchée (tout cela étant totalement irrationnel, je sais).

J’ai finalement réussi à poser des limites en étant ouverte à mes émotions. Par exemple, j’ai dernièrement été conviée à une baby shower virtuelle (c’est la mode du moment avec le covid). L’invitation tombait la même semaine que notre point mensuel sur le cycle de PMA, donc assez mal (souvenez-vous, je me trouvais alors dans le creux des montagnes russes). J’ai pris une grande inspiration, je ne me suis pas blâmée pour ce que je ressentais, je me suis autorisée à prendre un moment pour y penser, j’ai essayé de me parler comme à un ami et j’ai décidé qu’il valait mieux pour moi que je décline. J’ai expliqué à mon amie que bien que j’étais heureuse d’avoir été invitée et aurais aimé être présente, je passais mon tour. Et sans surprise, elle s’est montrée compréhensive.

La vie suit un cours non écrit mais tout tracé : aller à l’université, trouver un partenaire, acheter une maison, emménager ensemble, avoir un chien, se fiancer, se marier, fonder une famille. Le fait est que la partie « fonder une famille » ne s’accomplit pas toujours en travaillant dur comme pour un examen ou comme économiser de l’argent peut permettre d’atteindre un but.

Continuant moi-même à essayer de concevoir, je garde en tête que bien que toute personne en parcours de PMA déteste ce chemin de croix et n’attend que d’en voir la fin, viendra le moment où nous pourrons nous toutes les fivettes descendre du wagon des montagnes russes, secouées et épuisées, mais plus reconnaissantes que jamais d’avoir emprunté cette voie.

Anne

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