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Le témoignage de Sabrina, une détermination à l’encontre du corps médical, une FIV et un bébé

Retour en arrière

Tout commence en 2004 : mon chéri est alors âgé de 8 ans, après un examen dû à un malaise les médecins ont diagnostiqué une LMC (Leucémie Myéloïde Chronique). Ils ont fait tout leur possible pour qu’il s’en remette rapidement, sa sœur aînée âgée de quelques années de plus étant compatible à 100 %, elle a pu être donneuse. Grâce à elle, il est aujourd’hui en rémission complète.

Il lui aura fallu cette greffe, de la chimiothérapie, un an de chambre stérile, un an à manger par le biais de perfusions, des examens plusieurs fois par an pour savoir si la greffe n’avait pas été rejetée, pour pouvoir enfin souffler.

À cet âge-là c’était encore trop jeune pour produire des spermatozoïdes, donc la question de l’auto conservation ne se posait même pas. Les médecins lui avaient dit qu’il y aurait peu de chances qu’il puisse en produire.

 

Notre rencontre

Avec monsieur nous nous sommes rencontrés en 2014, j’avais tout juste 15 ans lui 17. On s’est mis ensemble rapidement et nous avons emménagé deux ans plus tard. Nous étions déjà un couple très soudé et fusionnel, posés, on profitait de chaque instant tous les deux : les soirées à pas d’heures, les restaurants en amoureux, les activités à droite, à gauche, … La vie d’adolescents !

Après plusieurs années à profiter tous les deux nous voulions avancer dans nos projets. L’envie de fonder une famille devenait le centre de nos sujets de conversation et de là des questions se répétaient en boucle :
« Est-ce que nous pouvons avoir un enfant étant donné la conclusion que ton médecin avait faite suite à la chimiothérapie ? Quelles seront les réactions des médecins quant à notre jeune âge si nous devons avoir recours à la PMA ? Nous prendrons t’ils au sérieux ? ».

 

Notre désir d’enfant

Les années passent et vers mes 18 ans l’envie de fonder notre famille devient de plus en plus forte. On décide tous les deux que j’arrête la pilule.
Nous savions d’avance que nos chances étaient minimes pour avoir un enfant naturellement, nous étions jeunes, on avait le temps devant nous mais forcément une partie de nous voulait que ce projet se réalise au plus vite.

Les premiers mois ont été remplis d’excitation, on regardait le moindre signe qui pouvait nous donner de l’espoir, je suivais attentivement mes cycles. Les périodes d’ovulations, les courbes de températures et tests devenaient mes alliés. Mais plus les mois défilaient, plus notre enthousiasme commençait à diminuer. Je me retrouvais à pleurer à chaque début de cycle voyant mes règles arriver, seule devant mes tests négatifs, à me morfondre, je commençais déjà à être épuisée moralement.

Les premiers examens

Après 8 mois d’essais, on le sait, on le sent, nous ne pourrons pas parvenir seul à faire notre bébé. On commence à se dire qu’il faut consulter : aussitôt dit, aussitôt fait, je prends donc rendez-vous avec ma gynécologue de ville qui regarde si de mon côté il y a quelque chose. Echographie, prise de sang, hystérosalpingographie… j’étais loin de m’imaginer que ces échographies et ces prises de sang n’étaient que les premières d’une longue série.

Elle nous prescrit ce fameux spermogramme pour monsieur ainsi que le numéro d’une de ses confrères spécialisée en PMA. Pour la première fois nous parlons de PMA. Nous prenons les choses à cœur et nous voilà parti à faire le spermogramme. Un moment très redouté par monsieur qui se sentait humilié de devoir aller dans une pièce tout seul faire ce qu’il avait à faire, il trouvait ça tellement rabaissant. Après plusieurs semaines à repousser le rendez-vous, le jour j est arrivé. Moins angoissant qu’il ne le pensait au final. Les résultats arriveront 15 jours après.

Le verdict tombe, Oligospermie. « Qu’est-ce que ça signifie ? » : on épluche les forums internet, tout ce qu’on peut trouver pour comprendre. Nous appelons la gynécologue aussitôt, elle nous explique que sur un éjaculat, seul 5/7 spermatozoïdes sont présents, au lieu de 200 millions.

Nous voilà dépités après cette annonce mais nous ne lâchons rien, je me répétais en boucle « oui il y en a à peine une dizaine, mais il y en a, on garde espoir rien n’est perdu ! ».

 

Nous sommes en PMA

Nous voilà en PMA, nous sommes en 2018, nous avons peur que notre dossier ne passe pas à cause de notre jeune âge. Et ce d’autant plus que gynécologue nous annonce qu’au vu du spermogramme nous ne pourrons passer que par un donneur. La douche froide à nouveau, nous la supplions par tous les moyens pour qu’elle puisse faire quelque chose avec les spermatozoïdes de monsieur, sachant qu’il y en avait un peu mais de très bonne qualité.

Nous voilà à attendre 7 mois de plus, le temps qu’elle trouve une solution pour pouvoir récupérer le peu de spermatozoïdes, sur plusieurs autoconservations.

Ce fut très compliqué, les techniques réalisées ne fonctionnaient pas sur monsieur, on nous reposa la question des dizaines de fois pour savoir si nous ne voulions toujours pas passer par un donneur. La réponse fut la même : NON !

Dans l’attente de savoir si nous aurions le droit de passer par cette fameuse FIV ICSI, on gardait espoir, on continuait à y croire. Après quelques semaines d’attente, le téléphone sonne : le biologiste nous annonce que le centre PMA de Lille vont les aider pour réaliser de nouvelles techniques, qu’il faut venir faire un nouveau recueil la semaine qui suit.

La semaine passe, deux jours après le rendez-vous, l’appel du biologiste à nouveau : ils ont réussi à conserver 2 paillettes. Nous prenons tous les rendez-vous pour pouvoir en avoir 8, pour savoir si nous pourrions passer par FIV ICSI. Après plus de 1 an et demi en PMA, on nous annonce enfin que notre dossier est passé. Nous sommes en février 2019.

 

On commence les FIV

Nous voilà émerveillé à l’annonce de cette nouvelle, j’ai commencé mon traitement en Mai 2019 avec du Provames, 250UI de Gonal par jour pendant 10 jours, 250Ui d’Ovitrelle, un endomètre à 8mm (le top) et une ponction pour avoir une récolte de 8 follicules dont 7 matures.

Les 7 seront fécondés mais seul 3 pourront continuer leur évolution. Un J4 frais m’a été transféré à la suite de cette ponction qui donnera malheureusement un négatif.

Les 2 embryons restant seront congelés, un à J5 et l’autre à J6.

Le J5 me sera transféré en août 2019. Il donnera aussi un négatif.

A ce moment-là, on a commencé à parler d’adoption, de nouvelles questions apparaissaient : « va-t-on finalement réussir à avoir notre enfant tant désirer depuis maintenant plus de 3 ans ? »

On commence sérieusement à baisser les bras, « ce dernier embryon sera comme les autres, négatif, on ne dit jamais deux sans trois ».

Pour ce dernier transfert nous avions tout abandonné, même plus une lueur d’espoir ne ressortait. Mon endomètre n’était qu’à 6mm, trop peu d’après les sages-femmes pour qu’il y ait une accroche, elles étaient à deux doigts d’annuler mon transfert puis elles ont quand même voulu tenter.

Nous voilà ce Jeudi 26 septembre 2019, à attendre notre tour pour le transfert de notre dernier J6 de cette FIV.

Nous étions dépités, on ne pensait qu’à une chose, reprendre les traitements pour une seconde FIV.

3h suivant le transfert, j’ai eu de grosses douleurs très intenses dans l’utérus et ce pendant 3 jours non-stop. Je me dis que la progestérone me joue des tours.

 

Le test de grossesse :  je suis enceinte !

Les jours passent et je me surprends à vouloir faire un test alors que je n’y croyais pas et ce lundi 1er octobre 2019, contre toute attente, une deuxième barre apparue.

Je n’y croyais pas, en 4 ans je n’avais jamais eu l’ombre d’une deuxième barre, je tremblais, j’étais stressée mais à la fois surexcitée à l’idée de savoir que ça avait fonctionné.

On garde notre calme tant bien que mal en attendant une semaine pour faire la prise de sang qui nous confirmera alors ma grossesse avec un taux à 375UI. Deux jours après, 1010UI.

Le 28 octobre l’échographie de datation : entendre un petit cœur battre au creux de mon ventre nous a donner les frissons, et nous n’avons pas pu retenir nos larmes.

La grossesse fut magnifique du début à la fin, les échographies semestrielles se sont très bien passées, nous apprenons qu’un petit garçon viendra nous rejoindre en juin 2020.

Mon petit Élie pointa le bout de son nez le 27 Mai 2020 à 13h20 avec 3 semaines d’avances, pour notre plus grand bonheur.

La coïncidence ou pas tel est la question : son embryon a été congelé le 27.05.2019 à 13h20, date et heure à laquelle il est né un an après.

Même si le combat peut être rude et semé débuches, ne baissez pas  les bras, ne lâchez rien !

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