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Le témoignage de Sabrina : une AmH faible, 4 FIV et une petite fille

Après avoir lu quelques centaines de témoignages lors de mon parcours PMA, à moi de vous partager le mien, pour peut-être donner un peu d’espoir à toutes celles qui se battent dans ce difficile parcours PMA.

Nous commençons les essais et les premiers examens avec une AmH faible

C’est en mars 2013 que je rencontre mon conjoint, après quelques années ensemble, nous nous sentons prêt pour devenir parents. Nous commençons les essais en octobre 2015. J’ai alors 27 ans, mes cycles sont réguliers, si tout se passe comme prévu j’aurai mes 2 enfants avant 30 ans.

Plusieurs mois passent et rien ne se passe.

Juillet 2016, une amie me parle de ses difficultés à tomber enceinte et me recommande une gynécologue vers chez moi, je prends donc vite rendez-vous. Rdv prévu pour février 2017.

Février 2017, je rencontre une gynécologue, douce, attentive, qui me prescrit à moi et mon conjoint tous les examens nécessaires pour faire un bilan de fertilité.

Je traine un peu des pieds pour faire les examens, dans ma tête je suis persuadée de ne pas avoir de problème. Je fais quand même les examens demandés, dont la prise de sang à faire à J3 du cycle. J’avais au préalable regardé où devait se situer mes taux pour être dans les clous et surtout que le taux le plus important était l’AmH.

Tous mes taux sont à peu près dans les clous, à part la FSH légèrement haute mais à peine.

Je cherche l’AMH, elle est sur la dernière page, et là les larmes me montent quand je vois :  AMH 0.59.

Je sais que c’est mauvais, comme si mes ovaires avaient plus de 45ans. Mon premier réflexe c’est de chercher sur internet des témoignages, mais en 2017 les seuls témoignages que je trouve de femmes ayant une AmH <1 ne sont pas du tout optimistes.

Je suis anéantie, je ne comprends pas, je n’ai jamais fumé, je bois très rarement, je n’ai que 27 ans et je suis déjà périmée… j’en veux à la terre entière, je le vis comme une injustice. Ça a été une période très compliquée pour l’accepter.

Arrive le rendez-vous chez la gynécologue, elle me fait une échographie avec comptage des follicules antraux, où elle ne voit que 3-4 follicules ce qui est cohérent avec le taux d’AMH. Du côté de mon conjoint aucun souci, c’est déjà ça.

 

Direction la PMA et la 1ère FIV

Elle nous envoi sur Lyon dans un centre PMA. Nous avons rendez-vous en août 2017.

Le centre PMA veut partir directement en FIV mais mon conjoint doit avoir un petit traitement avant ça, ce qui décale la FIV de 2 mois.

Nous commençons donc notre première FIV en décembre 2017 pour une ponction début janvier 2018.

Les échographies montrent 5-6 follicules, ce n’est pas énorme mais assez pour aller jusqu’à la ponction, une petite victoire.

Première ponction, nous avons 4 ovocytes qui donnent 4 embryons à J2, nous avons un transfert de 2J2 le 5/01/2018.

A ce moment nous étions naïfs, pour nous c’était bon, nous allions avoir notre bébé voire nos bébés dans 9 mois…

La réalité nous rattrape, prise de sang négative. Pas d’embryon congelé, coup de massue, nous devons tous recommencer. On m’avait prévenu que la PMA ça pouvait être très compliqué, mais naïvement, je n’avais pas écouté. Et tant qu’on n’y est pas confrontés, on ne se rend pas compte de la difficulté du parcours.

Une deuxième FIV qui se solde par un œuf clair

Mars 2018 c’est réparti pour une seconde FIV. Cette fois ci nous obtenons 6 ovocytes, nous décidons d’attendre le stade blastocyste pour le transfert. A j5 nous avons un magnifique embryon, qui m’est transféré.

15 jours plus tard, prise de sang positive mais avec un faible taux, nous sommes sur la réserve.

48h plus tard, le taux à légèrement augmenté mais pas assez, pour moi c’est foutu, mais il faut quand même faire une 3ème prise de sang. Celle -ci a doublé. On en refait une, ça double aussi. S’en suit plusieurs prises de sang jusqu’à 2000ui. On ne sait pas trop si on doit se réjouir ou pas.

On me dit que je suis enceinte mais j’ai du mal à y croire…

Arrive l’échographie de datation ; J’y vais seule, comme si je le savais au fond de moi, le résultat et celui que je craignais, œuf clair.

Même si je m’y attendais je suis quand même anéantie, mon conjoint aussi.

Mais le plus dur reste à venir, je dois déclencher la fausse couche par médicament car le sac est bien accroché. Ça été très compliqué psychologiquement et physiquement.

On décide de faire une pause pour l’été. Nous avons besoin de nous retrouver sans toutes ces piqûres, ces rendez-vous et ces faux espoirs.

La 3ème FIV

On reprend rendez-vous en septembre 2018. A ce rendez-vous, notre gynéco nous prescrit de nouveaux examens. Ces examens reviendront tous normaux, pas de problème supplémentaire. C’est au moins ça.

Nous nous lançons dans la 3ème FIV en décembre 2018, pas dans les meilleures conditions car à côté de ça je vis un licenciement économique, mais on ne veut pas attendre, ça fait déjà 3 ans que nous essayons d’avoir un enfant, donc il n’est plus question d’attendre que je trouve un nouveau travail puis les 3 mois de période d’essai.

Lors de cette 3éme FIV, nous obtenons 7 ovocytes, 5 embryons qui donnerons 2 blastocystes de bonne qualité.

Les 2 me seront transférés, la prise de sang est prévue pour le 26/12. Mais le 25, jour de noël, j’ai des pertes de sang, je comprends que ce n’est toujours pas pour cette fois. Pas de magie de Noël pour nous.

La prise de sang confirmera mon ressenti avec un taux à 12 ui, puis 3ui 48h plus tard. On nous parlera d’une grossesse biochimique, quoiqu’il en soit le résultat et le même et nous arrivons à la dernière FIV, la dernière chance.

La 4ème FIV

Je doute beaucoup pour cette dernière FIV, je me demande s’il ne serait pas préférable de la garder pour un don d’ovocytes. J’en parle à notre gynécologue, qui me dit qu’avec mon dossier il faut aller au bout des 4 FIV et qu’une 5ème FIV me serait forcément accordée pour un don d’ovocytes.

Elle y croit, il faut juste tomber sur le bon embryon.

On en parle avec mon conjoint et on préfère aller jusqu’au bout pour ne rien regretter plus tard.

Février 2019 ; nous nous lançons dans la 4ème FIV avec un traitement de cheval.

A cette FIV nous obtenons 3 beaux blastocystes, 2 nous serons transférés le 04/03/19 et le troisième sera vitrifié. Un soulagement ; nous avons un embryon vitrifié au cas où ça ne fonctionne pas.

La jour de la prise de sang, mon taux est 127ui. Quand je vois ce taux, je comprends que notre tour est enfin arrivé. Que cette fois c’est la bonne.

Ma grossesse a été un pur bonheur malgré les 3 premiers mois de vomissements et nausées.

Notre fille est arrivée le 10/11/19, la veille de mes 31 ans, mon plus beau cadeau.

Conclusion

Aujourd’hui, nous sommes reparties dans le parcours PMA pour essayer de donner un petit frère ou une petite sœur à notre fille qui vient de fêter ses 3 ans.

L’embryon restant a été transféré mais il ne s’est pas accroché.

Nous avons fait une seconde première FIV, le TEF ne s’est pas accroché, nous avons un embryon J6 de vitrifié qui sera transféré prochainement.

Nous ne perdons pas espoir d’agrandir la famille, la Science nous a aidé une fois alors pourquoi pas deux.

 

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