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Le témoignage d’Agnès : enceinte après 2 FIV et un changement de gynécologue

Si je devais résumer mon parcours PMA en une citation, ce serait « le grand-huit des émotions », attention vous êtes prêts, voici mon récit :

Mon parcours PMA a réellement commencé en 2013, à cette époque j’étais mariée depuis un peu plus d’un an et en couple depuis 4 ans, comme nous n’arrivions pas à avoir un bébé, nous avons fait chacun fait des analyses et c’est mon résultat qui est tombé en premier : faible réserve d’ovocytes… J’avoue qu’a cet instant tout s’écroule, car personne dans ma famille n’avait eu de problème et je ne comprenais pas ces couples en mal d’enfant qui n’arrivaient pas à concevoir, naïvement je pensais que cela ne m’arriverait jamais !!

Une fois le choc encaissé, arrive les résultats de mon mari, qui eux aussi confirment un problème au niveau de son sperme, je me dis alors que le sort s’acharne sur nous, déjà que j’avais lu que quand un des membres du couple avaient des problèmes le % de réussite était peu important, mais là, les deux, nos chances de fonder une famille s’éloignaient.

Direction la PMA jusqu’au divorce

Nous voila donc partis en PMA dans une clinique privée à 45 minutes de chez nous, j’ai longuement cherché LE gynécologue qui pourrait nous aider, mais il faut savoir que le choix n’est pas toujours facile et je vous conseillerai de bien lire les avis avant de valider votre choix (vous verrez la suite de mon histoire). A ce moment, le gynécologue part sur de simples inséminations en m’indiquant que si je veux plusieurs enfants, il ne faudra pas tarder entre les deux grossesses.

Lors d’un contrôle pour la première stimulation, on a découvert que j’avais un kyste dans l’utérus et que cela pouvait empêcher la nidification, du coup pas le choix de procéder à une intervention, qui décale donc tout le processus de stimulation et d’implantation.

Bref, ce gynécologue nous fait faire des inséminations, au total j’an ai eu 3 sans résultats… En parallèle nous avions fait une demande d’agrément pour adopter car je voulais vraiment fonder une famille et j’avais conscience qu’avec nos mauvais résultats, nous n’avions que peu de chance de voir la famille grandir.

Il faut savoir que cette époque, devenir maman m’obsédait, je me focalisais dessus, a tel point que je ne supportais plus de voir des publicités avec des enfants à la télé ou d’apprendre la grossesse de proches (même si j’étais contente pour elles), car cela me ramener face à ma propre situation d’échecs et d’attente. Aller aux rendez-vous gynécologiques et voir toutes ces femmes enceintes autour de moi était un vrai supplice.

Nous arrivons donc en 2015, à cette période je me rendais compte que finalement j’étais seule à me battre pour avoir cet enfant, mon mari n’avait pas l’air plus concerné que cela, nous avons obtenu notre agrément mais je l’ai toutefois annulé au bout d’un mois puisque j’ai pris la décision de me séparer de mon mari et de divorcer. Fin du premier parcours en PMA.

Nous faisons des FIV avec mon nouveau compagnon

Quelques temps après, je rencontre une nouvelle personne, à qui j’explique tout de suite mon problème, cela ne l’a pas effrayé, nous avons entamé après une année de relation les essais bébé et ayant déménagé, j’ai trouvé une autre clinique PMA, avec le choix d’une gynécologue (cette fois-ci je voulais être suivie par une femme et c’était la seule de la clinique).

Nous sommes en 2017, elle décide de tout de suite de passer par la FIV-ICSI, mes résultats n’étant pas très bons (et surement encore moins bons qu’en 2013), en parallèle elle teste mon conjoint pour vérifier que tout était bon de son côté aussi. Je pensais qu’il y avait peu de chance que lui aussi ait de mauvais résultats, et bien il faut croire que la chance n’a rien à voir la dedans puisque lui aussi n’avait pas de bons résultats.

Cela ne nous a pas découragés pour autant, il a toujours été très présent pour moi et à l’écoute, prêt à tout essayer  pour que l’on y arrive, ce qui est très important dans  ce parcours, il faut vraiment que le couple soit fort et très uni.

Toutefois, quand je disais que le choix du gynécologue était important, c’est à ce stade de notre parcours. En effet, j’estime que quand on suit des couples en PMA pour qui le parcours est long et compliqué, il y a des choses à ne pas dire, ou du moins il y a une façon de le dire, là je me souviens encore de mon premier RDV  FIV pour préparer mon corps à la stimulation et ou cette gynécologue me demande si j’ai déjà pensé au don d’ovocytes…. J’avoue qu’à cet instant je suis restée sans voix, pourquoi me parler de don d’ovocytes alors que je suis en train de stimuler mon corps pour une FIV, cela signifiait-il que même la gynéco n’y croyait pas ? je lui réponds alors que « l’on va attendre déjà de faire les 4 FIV et qu’avec la possibilité des embryons congelés cela me fait encore plus de possibilités ? »  suite à quoi elle a ajouté que de toute façon vu mes résultats je n’aurai jamais d’embryons congelés…. Et bien il faut croire qu’elle avait tord puisque à ma deuxième FIV, nous avons pu congeler 3 beaux J5  (note pour vous-même, n’écoutez donc pas tout ce que l’on vous dit !)!!!

Vous l’aurez donc compris, ma FIV 1  fut un échec, nous avions implanté 2 embryons. Nous avons donc suivi par une FIV 2 quelques mois plus tard, avec comme je le disais la congélation de 3 embryons en J5.

Les fausses couches et grossesses extra-utérines

Les deux premiers embryons n’ont rien donné, échecs supplémentaires… nous avons alors fait appel à des magnétiseurs, tous étaient convaincus que je pouvais tomber enceinte naturellement, nous avons donc pendant plus d’un an laissé tomber la PMA, de toute façon à chaque fois que je sortais du bureau de la gynéco j’étais en pleurs avec ses phrases toujours négatives et puis j’en avais marre  de doper mon corps dans l’espoir de fonder une famille. J’avais besoin d’une pause.

Durant cette pause, par le plus grand des miracles, fin 2018 je suis tombée enceinte naturellement (comme quoi la nature parfois nous joue des tours), malheureusement, je l’ai perdu un mois plus tard. J’en voulais alors à la terre entière, pourquoi la nature me fait ce cadeau si c’est pour me le reprendre ? je suis à nouveau tombée enceinte un mois plus tard, mais cette fois-ci j’ai fait une grossesse extra utérine…. J’étais dévastée, en colère et mon entourage ne savait pas quoi faire pour m’aider. J’ai eu énormément de mal à encaisser ces épreuves.

Nous avons alors laissé le temps passer et fin 2019, je suis à nouveau tombée enceinte naturellement, pour une fois encore faire une fausse couche un mois plus tard… nouvel échec et nouvelle chute vertigineuse dans mon grand huit des émotions.

Suite à cette deuxième fausse couche, plusieurs mois se sont écoulés, je ne voulais plus entendre parler de PMA et je me faisais petit à petit à l’idée que je ne serai jamais maman, je n’avais d’ailleurs plus envie de devenir mère, était-ce mon inconscient ou juste une fatalité en moi ?

La mutation génétique héréditaire

Aout 2020, j’apprends que dans ma famille nous avons une mutation génétique qui peut jouer un rôle important au cours de la grossesse, je fais donc des tests et les résultats ressortent positifs, je suis porteuse de cette mutation qui implique un trouble au niveau de la coagulation du sang. Parole de ma super gynéco à l’époque « avec cette mutation vous ne devriez même pas être enceinte …» comment me décourager plus que je ne le suis déjà.

A ce stade, il nous reste encore 1 embryon, je ne suis plus autant motivée par la PMA et je n’ai plus vraiment envie de me lancer dans cette aventure, mais je décide de faire ce dernier transfert malgré tout, je veux alors tenter le tout pour le tout en changeant de gynécologue. Il est hors de question que cette « folle », m’implante ma dernière chance de devenir maman. Car j’avais décidé que ce serait la dernière tentative, même s’il me restait en 2 FIV.

Autant dire que changer de gynécologue dans une clinique PMA n’est pas si facile que ça, on s’est battu, nous avions même envisagé de changer de centre PMA et transférer le dernier embryon dans le nouveau centre (ce qui n’est pas sans risque)… Mais finalement à force d’insistance, nous avons réussi à changer de gynécologue et à être suivi dans le même centre par une personne bien plus compréhensive, douce et POSITIVE (à savoir que ce centre est quand même à 1h30 de chez nous) et qui pour lui, ma mutation ne pose aucun problème à une grossesse ! Enfin un gynécologue à l’écoute de ses patientes.

Septembre 2021, nous avons donc fait le transfert de notre dernier embryon, nous avons également décidé de prendre l’ « embryoglue » proposé par notre gynécologue et qui est un nouveau procédé développé par un laboratoire et aidant à l’implantation de l’embryon, nous voulions mettre toutes les chances de notre côté pour ce dernier embryon.

Dans ma tête, c’était perdu d’avance, je faisais ce transfert aussi surtout pour mon conjoint, mais j’avais connu tellement d’échecs que je n’imaginais pas d’issue positive.

Quinze jours plus tard, le test a été positif mais vu mes précédentes fausses couches, j’attendais de voir l’évolution du taux d’hormones.

Je suis enceinte mais

Le taux a bien augmenté, je n’avais jamais atteint un taux aussi élevé !! j’ai donc poursuivi ma vie habituelle (tout en prenant soin de ne pas faire de trop gros efforts  pour le bébé), tout se passait bien jusqu’à un dimanche soir, ou en sortant de la douche, gros saignements… je panique, je cours voir mon conjoint pour lui en parler et lui dire que je pensais avoir perdu le bébé (nous étions à  presque 4 semaines du transfert)… même en voulant mettre l’ovule de progestérone j’avais du sang sur les doigts. Je fais de suite un mail à mon gynéco qui m’appelle le lendemain matin à la première heure pour me voir en urgence le jour même.

Ce fut le jour le plus long… arrivée à la clinique j’étais dans un état second, persuadée que j’avais perdu le bébé. Les saignements s’étaient arrêtés mais cela voulait-il dire quelque chose ?

Au moment de l’examen je ne m’attendais à rien, et à notre grande surprise, l’embryon était toujours là, avec un tout petit début d’activité cardiaque (à ce stade c’est une minuscule petite boule). En revanche j’avais un gros hématome juste à côté, donc j’ai été mise en arrêt direct avec interdiction de me déplacer le temps de voir l’évolution de cet hématome.

Une semaine plus tard, l’hématome avait disparu, l’embryon s’était encore développé, mon arrêt a été poursuivi jusqu’à la fin de mon premier trimestre pour me reposer.  Et c’est pendant ce premier trimestre que j’ai découvert les « joies » des hormones de grossesse.

Pour moi une femme enceinte, est souriante, radieuse, pleine de vie !  Quand je vois l’état dans lequel j’étais au cours de mon premier trimestre, je me dis que nous ne sommes pas toutes préparées à cela. En effet, très vite après les 4 premières semaines de grossesse sont arrivées les nausées (ça je le savais), surtout le soir pour moi avec en parallèle un dégout pour tout. J’étais dans un état dépressif, le matin je n’avais plus envie de me lever, rien qu’à regarder mon dressing j’avais des hauts le cœur, tout me dégouttait, je n’avais envie de rien, je n’arrivais même pas à me réjouir de cette grossesse et surtout je ressentais un très profond mal être !

J’étais mal, je pleurais tout le temps, parfois en cachette, je n’avais plus gout à rien moi qui d’habitude ne reste pas en place. Je pensais ne pas être normale,  et je ne comprenais pas pourquoi j’étais comme cela.

Quelques recherches sur internet m’ont permis de voir que je n’étais pas la seule dans ce cas et que c’était lié aux hormones qui au cours du premier trimestre augmentent jusqu’à un certain point pour redescendre jusqu’à disparaitre, il fallait donc que j’attende ce pic qui était aux alentours de la 10eme SA, je n’étais qu’à la 5eme et les 5 suivantes m’ont paru une éternité.

Arrive la fin de mon premier trimestre avec la première échographie. Autant dire que je n’ai pas beaucoup dormi la veille, savoir que l’on va faire la connaissance de ce petit être à dû me perturber, on se demande si tout va bien se passer. Cette ECHO a été un grand moment pour mon conjoint et moi, nous avions devant nous sur l’écran un vrai petit bébé (pas encore totalement développé) mais ce n’était plus la petite boule que nous avions pu voir au début, là on a pu voir ses mains, ses pieds, sa tête et son petit nez, ainsi que son petit cœur battre, on devinait sa colonne vertébrale…

A ce moment on n’a pas envie que ça s’arrête et on resterait des heures à le regarder bouger dans notre corps.

Mais passé ce beau moment, reste encore l’étape des tests de la trisomie. Vu mon âge (40 ans), le gynécologue m’a dit que le premier test ressortirait surement positif, même si l’embryon a été congelé en 2019, qu’il ne fallait pas que je m’inquiète et que l’on poursuivrait pas un deuxième test plus poussé. En effet, nous venons de recevoir les résultats du premier test, qui sont intermédiaires, je viens de faire la prise de sang pour le deuxième test mais je n’aurais les résultats que dans une dizaine de jours… J’espère pouvoir clôturer ce parcours par une issue positive.

Conclusion

Dans tous les cas, il aura fallut presque 10 ans pour arriver à ce résultat, on le sait le parcours en PMA peut être très long, mais je crois que nous ne sommes jamais assez bien préparées et nous avons parfois juste envie de tout laisser tomber.

Les conseils que je pourrais donner, sont de bien choisir le(a) gynécologue qui va vous suivre, vous devez avoir confiance en lui (elle) et ne pas hésitez à changer si vous sentez que quelque chose vous gêne ou ne va pas. Ecoutez-vous et votre corps, laissez vous du temps pour encaisser tout ce qui vous arrive, et surtout dialoguer avec votre moitié, faites lui part de toutes vos émotions, doutes, craintes… c’est très important de l’avoir à vos côtés tout au long de ce parcours.

Quelque soit l’issue de votre parcours, ne fermez jamais définitivement les portes et n’hésitez surtout pas à en parler si vous en ressentez le besoin, ça fait parfois du bien.

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