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Le témoignage de Chimène, 3 FIV jusqu’à la victoire !

Introduction

Alors par où commencer ?

Si aujourd’hui j’ai le bonheur d’écrire ce témoignage sur mon smartphone, coincée dans mon canapé, un bras bloqué par un petit tigrou de 7 kilos ça n’a pas été simple.

Le désir d’enfant

J’ai rencontré mon conjoint en 2004. J’avais 15 ans et lui en avait 22.On a commencé à vivre ensemble quand je suis allé à la fac. Après avoir fini nos études nous avons commencé à travailler et c’est là qu’on a commencé à parler d’avoir des enfants.Je vais vous surprendre mais plus jeune je n’en voulais pas ! Un comble quand on sait à quel point j’ai souffert ensuite de ne pas y arriver …

Quand j’ai arrêté la pilule j’avais 24 ans. J’en ai tout de suite parlé à ma gynécologue, mon conjoint ayant eu des soucis de santé enfant nous savions qu’il était possible que nous ayons des difficultés.Sa réponse vous devez être nombreux à l’avoir entendue en début de parcours, et comme moi elle a dû vous rester en travers de la gorge : « oh mais vous êtes jeune vous avez le temps ! Alors que les plus âgées d’entre nous se font reprocher de ne pas être venues plus tôt ! »

Les premiers examens

Bien sûr moins d’un an plus tard nous étions de retour dans son cabinet.Après 10 ans de relation on avait eu des hauts et des bas, on s’est lancés confiants.Les examens ont commencé. De mon côté des cycles sont un peu longs mais une ovulation est bel et bien présente et puis un premier écueil : trompes bouchées !Ça peut s’arranger me dit-on. Bon…Et là le drame du spermogramme, des résultats catastrophiques.

Direction la PMA et la FIV

Ma gynécologue nous envoie directement en PMA et là tout s’enchaîne assez vite. Avec ces résultats pas la peine de perdre du temps avec mes trompes on part directement en FIV ICSI.

Ça aurait quand même encore pris un an tout ça. J’ai donc 26 ans et mon conjoint 33 quand on se lance dans la bataille. A ce moment là on imagine pas encore que ça ne puisse pas marcher. On nous vante les mérites de cette technique très poussée, il y a des ovules, des spermatozoïdes.  … et puis je suis encore jeune hein !

On entame donc cette première FIV avec le moral. J’ai très peur de devoir me piquer mais je me fais violence, quand on pense que sur la fin je ferai ça les yeux fermés ! On continue notre vie normalement, on sort, on boit, je fume… bref on ne change rien.

Au fur et à mesure des rendez-vous on augmente les doses d’hormones. Dans mon centre on ne m’explique pas grand-chose alors on se dit que c’est normal. A la fin on me dit que je ne suis pas loin de l’hyperstimulation (kézaco ? Ça je ne le saurai qu’à la FIV 3) mais ça ne change pas grand-chose.

 

Première ponction

Première ponction, j’avais une trouille bleue mais le personnel est super. On m’explique, on me parle, on me rassure, et on me félicite de ma super récolte !Je rentre chez moi heureuse, cette première FIV s’annonce bien.

3 jours plus tard le laboratoire m’informe qu’il n’y a que 4 embryons. Là encore je ne réalise pas. Avec un risque de 50% de perte ça en laisse 2, où est le problème ? Il en suffit d’un, on nous le rabâche suffisamment n’est ce pas ?

2 jours après, nouveau coup de fil : les embryons n’ont pas évolué, on se laisse jusqu’à demain pour voir, et vous vous doutez de la fin.

Premier échec et culpabilité

C’est là que ça a vraiment commencé à être difficile. Le problème venant de lui, monsieur se culpabilisait beaucoup. Alors qu’au centre de PMA on ne parlait que de moi !Je n’avais pas répondu comme ils l’espéraient (comme si j’y pouvais quelque chose). Et puis surtout je n’avais pas arrêté de fumer. J’avais vraiment l’impression qu’on me mettait tout sur le dos.

Deuxième essai

Donc pour le deuxième essai, j’arrête de fumer 5 mois avant (on avait voulu temporiser un peu pour régler certaines choses comme notre déménagement).Cette fois je suis à fond sur tout ce qui se passe. J’analyse chaque taux à chaque prise de sang etc… mais comme d’habitude je me heurte à un mur, on ne m’explique jamais rien.Cette fois on fera un transfert d’embryons à J3. Pourquoi ? Et bien madame on ne sait pas pourquoi mais certains embryons qui ne se développent pas in vitro vont le faire in utero … soit !

Je passe très vite sur cette FIV 2 qui a été une véritable catastrophe. Changement de doses sans arrêt, mauvaise récolte, nous avons pioché dans le stock de sperme congelé. …tout ça pour n’avoir qu’un embryon qui ne s’est pas accroché.

Troisième essai

A la troisième FIV franchement on y croyait plus. Nous étions tout près d’abandonner.  Mon conjoint m’a même proposé d’avoir recours à un donneur mais j’ai vite balayé cette idée. Cet enfant c’était avec lui que je le voulais. Je comprends les couples qui y ont recours, mais ce n’était juste pas ma vision des choses.

J’étais sur les genoux moralement et physiquement. En prenant la pilule j’avais pris beaucoup de poids. Après l’arrêt j’ai littéralement fondu. Je me suis mise au sport. J’étais en super forme et bien dans ma peau. Avec les traitements j’ai repris petit à petit tout le poids que j’avais perdu. Je continuais à faire du sport mais moins assidument, la volonté n’y était plus.

Si je parle de ça c’est parce que je pense qu’il ne faut pas nier ce problème, faire comme si ce n’était pas bien grave, après tout y a pire, etc… Certes ce n’est pas le plus dramatique dans tout ce parcours, mais ça peut vraiment empirer les choses. En ce qui me concerne ces 10 dernières années j’ai d’abord beaucoup pris, puis beaucoup perdu, puis repris à nouveau, je ne me reconnaissais plus.

C’était vraiment perturbant et mon image de moi était très dégradée. D’autant que comme je l’ai dit plus haut, en PMA j’avais vraiment le sentiment qu’on me mettait tout sur le dos, que ça ne concernait toujours que moi.

Heureusement mon conjoint n’était pas de cet avis. Il avait déjà sollicité les médecins pour savoir s’il pouvait faire quelque chose pour améliorer les résultats mais on ne l’y avait pas encouragé. Il s’est donc renseigné seul de son côté. Il a décidé de prendre des compléments alimentaires mais surtout d’arrêter de boire de l’alcool. Si ça peut aider quelqu’un notez le : on a jamais eu autant de spermatozoïdes qu’après ça ! Le chiffre avait été décuplé !

De mon côté il semblait aussi que ça se passait mieux. Je n’y croyais plus trop donc je faisais les choses plus ou moins automatiquement mais on m’a dit que mes follicules grossissaient bien de façon homogène ce qui n’était apparemment pas le cas lors des précédents essais.

A la ponction il a fallu aller rechercher du matériel en cours de route tellement j’avais été productive. Monsieur a d’ailleurs dû donner de sa personne 2 fois, histoire d’être sûr.Mais je ne me sentais pas bien après ça, et pour cause je vais y avoir droit à cette fameuse hyperstimulation qu’on me promet depuis le début.

Et… congélation de mes ovocytes

Encore une immense déception, il n’y aura pas de transfert tout de suite, on congèle les embryons. Malgré ma super récolte à J5 (oui parce que on est reparti sur des J5, on ne m’a jamais expliqué le pourquoi de ce deuxième changement) il n’en restera que 3. Bas de contention super sexy et piqûres d’anticoagulants pendant 3 semaines. J’ai le ventre super gonflé et je n’ai presque pas le droit de boire… c’est pénible !

Nous voila donc arrivés fin novembre 2015. Je retourne au centre de PMA pour contrôler mon état : tout va très bien. Tellement bien que le médecin voudrait embrayer tout de suite sur un transfert.

J’ai des doutes, je voulais laisser passer les fêtes, en terminer avec cette année pourrie et repartir sur de nouvelles bases en janvier, mais elle me dit que les conditions ne seront peut-être jamais aussi bonnes, que ça serait dommage, ok je me laisse convaincre.

Jusqu’à la victoire

Et heureusement !! Après un mois de patchs et d’ovules on fait le transfert et 2 semaines plus tard la prise de sang : mini nous est en route ! Après une grossesse (quasi) normale Alice a pointé le bout de son nez (avec 3 jours de retard) le 18 septembre 2016. Je me rends compte que j’en ai fait des caisses, comme à mon habitude, alors je vais m’arrêter là. Si je n’avais qu’un conseil à vous donner c’est : écoutez vous !

Allez au bout de ce que VOUS voulez faire. Par là je ne veux pas forcément dire « au bout des possibilités » mais vraiment de ce que VOUS aviez prévu. Comme ça vous n’aurez pas de regrets.Malgré tout ce pâté il y a des tas de choses que je n’ai pas abordé et si quelqu’un souhaite en savoir plus, me poser des questions, ou quoi que soit j’en serais ravie.J’espère avoir pu aider par ce témoignage. Je vous souhaite à toutes et à tous de connaitre notre bonheur.

Chimène (fivette du forum)

3 commentaires

  1. Agostino

    Bonjour pour ma part je viens de faire ma troisième fiv qui se termine encore par un négatif avant sa j’ai eu 4 insi mon Corp a subi de gros changement(20kg en plus) et mon moral a prend un coup de plus mon mari et m ou somme à 3 ans de pma je me dit qu’on arrive au bout de notre chance quand je lis tout ses beau commentaire sa donne espoir merci

    Réponse
  2. Jean

    Bonjour votre témoignage est encourageant je commence première fiv ce mois-ci avec beaucoup de peur, du traitement ainsi que celà ne fonctionne mais de voir que pour vous celà à fonctionné ça me rassure

    Réponse
  3. BATTAGGIA

    Très belle histoire avec beaucoup de rebondissement. Je suis d’accord avec vous sur un point en particulier : ON NE NOUS EXPLIQUE RIEN EN PMA !!! J’ai été obligé de faire énormément de recherche de mon côté car on ne sait pas si les taux sont bons si c’est correct ou pas etc… Tout comme cette fameuse hyperstimulation (que j’ai également eu) personne ne nous dit ce que s’est. Les secrétaire de la PMA nous disait même d’arrêter de les appeler car on posait trop de question ! Super quoi
    Félicitation en tout cas à vous pour ce parcours dur mais à la fin heureuse 🙂

    Réponse

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