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Le témoignage de Marion : 5 FIV 7 transferts 1 endométriose sévère et profonde 2 opérations et enfin le bébé miracle !

Mon mari et moi sommes mariés depuis 2012 et c’est en 2015 que l’on décide d’arrêter tranquillement la contraception. Après 1 an d’arrêt, rien ne se passe, je prends rendez-vous chez mon gynécologue qui me donne un petit traitement pour aider un peu à la fertilité et me prescrit une hystérosalpingographie. Résultats RAS et toujours pas de grossesse …

Le diagnostic tombe !

En Avril 2015, je me plains de douleurs dans le ventre, persuadée qu’il s’agit d’un problème intestinal, je vais voir le gastro qui me fait une échographie abdominale, tout va bien et la douleur cesse. Le mois suivant, douleur de nouveau et là je fais le rapprochement que la douleur intervient au moment de mon cycle… Du coup je contacte mon gynécologue qui me prescrit une échographie pelvienne et là, KYSTE OVARIEN DE 9CM. L’opération est programmée la même semaine. Le médecin m’explique que c’est un kyste fonctionnel que l’on va me le retirer par coelioscopie et en ambulatoire. Je n’avais jamais subi d’anesthésie générale ni d’opération auparavant. Mon mari m’accompagne et je descends au bloc à 11h comme prévu, très stressée avec des tremblements, j’aperçois mon gynécologue qui me rassure et me voilà endormie en quelques secondes. Et là, je me réveille dans une pièce allongée avec l’anesthésiste autour de moi et 5 infirmières, je ne peux pas parler mais j’entends l’agitation autour de moi et l’anesthésiste dire, elle s’enfonce, on lui met la dose ! Puis trou noir.

Je me réveille seule de nouveau à 23h dans une pièce, toute branchée de tous les côtés avec un masque respiratoire, j’ai le réflexe de toucher mon ventre tout de suite et je m’aperçois que j’ai un pansement sur tout le bas de mon ventre. Je comprends rapidement qu’il s’est passé quelque chose, je saisi la sonnette qui est dans ma main!! Arrive une infirmière, mon médecin et mon mari vêtu de blouses, que se passe-t-il ! Sachant que je suis encore sous l’effet de l’anesthésie et des calmants, je comprends qu’ils me disent que tout va bien, que l’opération a été très compliquée. Arrive ensuite mes parents à qui je demande s’ils ont tout gardé (ovaires utérus etc…) et mon père me dit oui. Sur ces mots je me rendors.

Je me réveille le lendemain matin, les idées plus claires et là on m’explique enfin où je suis et ce qui s’est passé.

Je suis aux soins intensifs, j’ai fait une grosse hémorragie interne qui a été accompagnée d’une laparotomie afin de stopper l’hémorragie, d’où les 18 agrafes au bas de mon ventre ! Le médecin m’explique que je suis atteinte d’une endométriose sévère et profonde, que le kyste est un kyste endométrieux qui s’était collé sur mon utérus emportant ma trompe en la pliant. L’hémorragie s’est déclenchée au moment il a fallu remettre la trompe en place et comme par coelioscopie la visibilité est limitée et le temps passé, il a dû m’ouvrir le bas ventre. Je me retrouve avec une belle braguette de hanche à hanche, 18 jours d’hospitalisation et au bord de la transfusion de sang. Une fois remise de ces annonces, je lui demande si je vais pouvoir avoir des enfants, il me répond que oui car il a conservé les ovaires et l’utérus mais qu’il faudra certainement passer par la PMA. A ce moment, j’entends bien le message mais je suis concentrée sur ma convalescence qui va être longue et la gestion de mon anémie sévère. En effet, mon anémie sévère me pose beaucoup de difficultés mais je tombe sur un anesthésiste en or qui me dit aller, il faut tenir !! Si vous souhaitez un jour un enfant c’est toujours mieux si on peut éviter la transfusion et là je me dis tu vas y arriver, mon mari et mes parents sont là pour m’accompagner et me soutenir et ça se passe. La transfusion est évitée mais la convalescence est  rallongée. (Petite anecdote, j’ai fêté mes 30 ans à l’hôpital)

Dans la trentaine, les annonces de grossesses fusent autour de nous, comme mes larmes de tristesse qui accompagnent ces annonces. Le sentiment d’injustice et de colère ne font que grandir.

FIV 1

En Mai 2018 nous avons notre premier rendez-vous dans un centre privé de PMA à Nice. Là, nous rencontrons le médecin avec qui le courant passe très bien et surtout je sens qu’elle va bien s’occuper de nous, de moi. Nous sortons de ce rendez-vous rassurés mais avec une sacré liste d’examens (prise de sang, spermogramme …) A ce moment je ne sais pas trop ce qui m’attend, ce qui nous attend, je sais juste que nous sommes déterminés. Une fois le délai de rétractation passé, l’accord de la sécurité sociale obtenu et les analyses effectuées, je commence mon premier traitement sur cycle naturel. Dans le même temps entre dans notre vie la « joie » des piqûres, que mon mari me fait, puis rapidement j’arrive à les faire moi-même. Traitement pas facile mais je décide de continuer à travailler et de mener ma vie comme d’habitude. Je réponds bien au traitement avec une dizaine d’ovocytes sur mes 2 ovaires dont l’ovaire touché par l’endométriose. Puis arrive le jour de la ponction et l’anesthésie générale, là je commence à me stresser ne sachant toujours pas ce qu’il m’attend. Mon mari (toujours fidèle au poste et le sera tout le long du parcours) m’accompagne dans la chambre et me rassure. Je suis d’autant plus stressée et mal à l’aise par le fait que je sois dans une chambre du service maternité de la clinique où sont effectuées les ponctions et les FIV. Autant vous dire que lorsque vous êtes au milieu de toutes ces mamans et bébés dans le couloir vos sentiments se livrent une petite guerre de contradictions. Le brancardier me descend au bloc, je fais une petite blague rapide pour me rassurer dans le bloc et hop je m’endors. Réveil en salle de réveil, je vais bien, j’ai hâte que l’on me remonte en chambre pour rejoindre mon mari et connaître le résultat de cette ponction. Résultats : 10 ovocytes ponctionnés maintenant faut attendre quelques jours pour savoir s’ils sont fécondables pour une FIV ICSI. Je rentre à la maison et J’attends avec impatience les jours qui passent pour recevoir l’appel du laboratoire FIV. Le téléphone sonne enfin et là on me dit que nous avons 2 embryons. Soulagement et larmes me submergent, je suis attendue au laboratoire dans 2 heures pour un transfert d’embryon frais à J7 (blastocyste). Le transfert se passe bien sous l’œil empathique de ma gynécologue de PMA. Elle me donne l’ordonnance pour la prise de sang de grossesse dans 15 jours et nous rentrons à 3 ! Malheureusement, ça ne sera pas le happy-end espéré, l’embryon ne s’est pas accroché. Déçus, nous nous réconfortons en se disant que ce n’est que la première tentative et qu’il nous reste un embryon. Nous voilà donc repartis pour un second transfert d’embryons congelés qui ne s’accrochera pas non plus.

FIV 2 (2019)

Après ces 2 échecs et échange avec l’ensemble du corps médical, changement de traitement et je demande à faire une matrice lab. Je et nous sommes toujours déterminés, même si ce début de parcours commence à laisser des traces morales et physiques. Retour du matrice lab, problème de balance dans 2 des 3 défenses immunitaires testées. Le médecin élabore un traitement pour accompagner le traitement de stimulation et en route pour la FIV 2 ! Cette fois ci, beaucoup moins stressée car je sais par quoi je vais passer, je pars pour cette nouvelle ponction. Le réveil se passe aussi bien. Ponction de 10 ovocytes, 3 embryons FIV ICSI mais cette fois-ci transfert sur un cycle monitoré car j’ai fait une hyper stimulation. Je suis donc en arrêt quelques jours mais j’ai la chance d’avoir un patron au fait de ma situation et qui sera compréhensif sur mes absences tout le long du parcours.

Les 3 transferts seront de nouveau des échecs avec des embryons qui n’accrochent pas ! A ce moment-là, moralement et physiquement ça devient beaucoup plus compliqué. Je commence à me couper un peu de mon cercle d’amis, à me renfermer. Honte de mon corps qui change avec tous les traitements, marre d’entendre parler les gens de leurs enfants voire même de croiser des femmes enceintes. Le tourbillon de la PMA va à ce moment-là m’emporter et par la même occasion emporter mon couple d’une certaine manière mais là encore mon mari fait preuve d’une grande patience tout en me secouant par moment.

FIV 3, la catastrophe !

On change de nouveau de traitement, qui ne se passe pas très bien. J’ai du mal à le supporter grosse hyperstimulation. Verdict de la ponction: Tous les ovocytes ont claqué au moment de la ponction. Le médecin ponctionneur me donnera un conseil qui s’avérera très utile pour la suite. Pourquoi ne pas essayer de faire des FIV plutôt que des ICSI sachant que l’endométriose altère la qualité des ovocytes.

Là le monde s’écroule sur ma tête et je me dis que l’on ne va jamais y arriver, que la vie est injuste et j’en veux à la terre entière. Personne ne peut me consoler de cet échec et puis le lendemain, sachant que je suis d’une nature tenace voire un peu têtue, je me dis : non, tu dois continuer mais au fond de moi je sens que quelque chose ne va pas physiquement … J’ai rendez-vous avec ma gynécologue, comme après chaque transfert, et je lui fais part de mon sentiment de mal être. Là encore, j’ai la chance d’être accompagnée par cette femme qui est tellement à mon écoute et qui cherche des solutions. Je lui demande si je peux faire une IRM pour vérifier l’état de mon endométriose car je sens bien qu’il y a un truc qui cloche. RDV IRM pris, les résultats tombent, mon endométriose a flambé. J’ai des micros kystes sur le ligament sacro-utérin, ovaires et trompes. Je parle alors à mon médecin que j’ai vu une émission sur le sujet à la télévision avec un professeur qui exerce sur Nice avec une nouvelle méthode ; le plasma jet. Rendez-vous pris, l’opération est inévitable si je veux me donner des chances pour la prochaine et dernière FIV en France. Opération en Octobre 2019 qui sera ambulatoire mais encore une fois, au vu de l’étendue des lésions et de la durée de l’intervention je passe la nuit à la clinique sous anti douleur. Suite à cette opération mon mari prononcera une phrase qui va devenir « l’hymne » de ce parcours, TU ES UNE PUTIN DE GUERRIERE !! Suite à cette opération je serai sous ménopause artificielle jusqu’en Février 2020.

FIV 4, le miracle ! (2021)

Motivée mais aussi pleine de doutes et de craintes, je retourne chez mon gynécologue pour la dernière FIV. Je lui fais part de mon souhait de vouloir faire le même traitement que la première FIV et de faire des FIV et FIV ICSI. Elle me dit ok si on a au minimum 10 ovocytes de ponctionnés. Deal !!

Lors de ce même rendez-vous elle me fait part de son souhait d’arrêter ce métier qu’elle adore mais trop dévorant et me laisse sous la coupelle d’un nouveau médecin avec qui le courant est aussi très bien passé. Avec elle nous décidons de refaire un matrice lab et Caryotype. Avec toutes ces nouvelles données nous voilà en route pour la ponction. Elle se déroulera sans encombre malgré le fait que mon ovaire malade ne répondra pas du tout au traitement, mais tant pis car les 10 ovocytes sont bien là sur l’autre ovaire, tous fécondables et 6 embryons J7 à l’arrivée, du jamais vu depuis notre début du parcours !! (3 embryons FIV et 3 embryons ICSI)

Un TEC est programmé qui conduira à une fausse couche précoce le lendemain de Noël. Cette fois ci je me dis ça a accroché, chose qui n’était jamais arrivé jusqu’à présent. Et oui, en PMA on apprécie les petites victoires.

La période COVID me laisse du temps pour appréhender toutes les pistes et me concentrer sur un nouvel itinéraire PMA ; vers les Etats-Unis.

En parallèle de tout ça, j’ai des rendez-vous en Visio conférence avec des centres et médecins de PMA aux États-Unis car mon âge me rappelle qu’il faut un plan B en cas d’échec. Et les Etats-Unis est le seul pays qui peut nous offrir la possibilité d’un don d’ovocyte couplé avec une GPA. Et nous savons que l’endométriose, en plus d’altérer la qualité des ovocytes, l’implantation dans un utérus inflammatoire est quasi impossible. Les médecins américains sont tous unanimes sur le fait que médicalement parlant rien de m’empêche de porter un enfant mais que peut être un don d’ovocyte serait la solution.

Un matin, je reçois un coup de fil de mon centre PMA pour me dire qu’il y a un créneau (entre 2 arrêts pour la pandémie) de faire un transfert. Sans grande conviction car prise par notre projet américain, je lui réponds : oui pas de souci ! Me voilà en Mai 2021 au centre pour le transfert où l’on me dit que la décongélation du premier embryon n’a pas marché mais que le 2ème est prêt. Pour la première fois, transfert sous échographie. Je me souviendrai toujours de cette petite bulle qui vient de se déposer au creux de mon utérus. Les yeux larmoyants je me dis, ça y est tu es avec moi et je pense (je ne sais pas pourquoi) à mes grands-mères qui sont en photo dans mon sac à main et qui viennent de vivre d’une certaine manière ce moment avec nous. Je reprends mes esprits, récupère l’ordonnance et nous rentrons. Le 31 Mai, jour de la prise de sang, nous sommes à table, je reçois la notification par mail que les résultats sont disponibles. J’ouvre et là je ne comprends rien au résultat ; 369mU/ml. Je dis à mon mari calmement, regarde je crois que je suis enceinte, ça a marché, il me confirme et nous explosons alors de joie. En larme je lui saute dessus. Je contacte tout de suite mon médecin, contrôle dans 48h, 985mU/ml. JE SUIS ENFIN ENCEINTE !! Nous courrons l’annoncer à mes parents, un tsunami de bonheur nous entoure et ne nous quittera plus dès 9 mois à venir.

J’en ai tellement rêvé de ce moment, nous décidons d’attendre 4 mois pour l’annoncer à notre famille, une fois les échographies de contrôle et tests effectués. Toute la famille sera émue aux larmes par cette nouvelle tant attendue.

La grossesse, l’accouchement

Ca sera une grossesse pleine de doute et d’appréhension mais aussi tellement précieuse. Je ne compte pas le nombre de fois où je suis allée aux toilettes voir si je perdais du sang. Les nuits à vérifier si je le sens bouger. Mais ce sera, surtout, la grossesse du bonheur partagé avec mon mari qui passera de longs instants à caresser mon ventre et parler à bébé.

A 7 jours du terme après une journée avec des petites douleurs, je demande à mon mari de me conduire à la maternité, afin de vérifier que le bébé va bien. Je tombe sur une super sage-femme qui me fait un monitoring, en effet j’ai des petites contractions mais pas de dilatation du col. Par acquis de conscience et sachant que l’on n’habite pas tout prêt de la maternité, elle nous transfert dans le service maternité et me demande de prendre 20 minutes de douche et me donne du Spasfon. Au bout de 15 minutes, je sens de plus fortes douleurs et là je sais que c’est des contractions. J’appelle la sage-femme qui me fait un nouveau monitoring, c’est bien des contractions. Elle m’ausculte et là je suis dilatée à 4.5cm, direction la salle d’accouchement pour la pause de la péridurale. La péridurale fonctionnera à merveille. 20 minutes après la pose, je sens comme une décharge électrique dans mon col. Je sonne, la sage-femme arrive et m’ausculte de nouveau, me voilà dilatée à 9.5cm, JE VAIS ACCOUCHER ! Après seulement 2h30 de travail. 3 Poussées plus tard notre amour sera posé sur moi pour un peau à peau immortalisé par le papa sous son regard plein de tendresse et de joie.

Je réaliserai ce qu’il nous arrive uniquement à la sortie de la maternité, d’où nous sortirons enfin à 3 !!

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