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Le témoignage de Loïs : 4 FIV et un bébé

Merci à Loïs fivette du forum pour son témoignage touchant . Crédit photo : Loïs.

Tout commence par un pressentiment

FIV, un mot inconnu pour mon mari et moi il y a 3 ans.

Effectivement, c’est il y a 3 ans, au milieu de l’année 2013 que, suite à une visite de routine chez mon gynécologue, où je lui parle de mon désir d’enfant avec mon mari, il me dit de demander au médecin traitant de chéri de lui prescrire un spermogramme. Il avait visiblement déjà un pressentiment, car effectivement les résultats tombent quelques semaines plus tard, chéri est oligoasthénotératozoospermie (OATS). Donc peu de chance, selon mon gynécologue, que je tombe enceinte naturellement. Il m’envoie donc chez une de ses consœurs spécialisée en infertilité.

Le début du parcours en centre de PMA

On est un peu perdu, se demandant où tout cela va nous mener… Et bien cela nous mène chez un urologue, pour chéri. Et après d’autres spermogrammes, il nous valide la possibilité, au vue des résultats, de faire des FIV ICSI. Nous choisissons donc un centre de FIV, et prenons notre premier rendez-vous là-bas. Nous sommes tout de suite pris en charge, ressortons avec pleins de papiers d’informations et d’examens à faire et finalement après avoir couru à droite et à gauche pour les avoir tous fait, nous attaquons assez vite la première fécondation in vitro.

La découverte de la FIV

C’est le flou artistique, j’avance comme sur des œufs, j’écoute et fais tout ce qu’on me dit de faire, sans trop poser de question… (Tu te piques là, tu prends ça, tu viens là, là et là pour prise de sang et échographie, tu viens pour la ponction là à cette heure là…). Nous sommes plutôt confiants et sereins, persuadé que ça marchera, que ce n’est pas possible autrement.

Et la première déconvenue

Mais le lendemain de la ponction, qui m’a permis de récolté 11 ovocytes, la gynécologue du centre FIV m’appelle.  Moi j’ai hâte de savoir ce qu’il en est, et là elle me le dit comme elle peut, que ça n’a donné aucun embryon. Coup de massue. Quoi ??? C’est possible ça ?? On ne savait même pas que ça pouvait arriver ! Moi et chéri tombons des nues…

Avant une trop longue série d’autres FIV

Il nous faut digérer, se remotiver et c’est parti pour une longue succession d’échecs puisque nous avons fait ensuite 4 autres FIV ICSI. On a donc fait la FIV 1 bis qui nous a donné 3 embryons. Un transféré mais négatif. Les 2 autres poussés au stade blasto pour être vitrifié mais un seul des 2 tient. Il me sera transféré lors d’un TEC. Résultat positif, taux à plus de 300ui, le bonheur puis l’horreur, fausse couche au début du 2ème mois de grossesse. Souvenir épouvantable, car fausse couche à la maison où j’ai vu l’embryon dans ma culotte. La fausse couche est déjà quelque chose d’horrible en soit mais en FIV c’est encore plus rageant, car on a l’impression d’avoir fait tout ça pour… rien.

Jusqu’à la toute dernière

Grande pause, et on y retourne, FIV 2 (qui est en réalité ma 3ème FIV avec ma 3ème ponction) qui nous donne 2 embryons qui me seront transférés mais négatif. Idem pour la FIV 3 (4ème FIV). Et puis vient la dernière, la der des ders, la FIV 4 (en réalité ma 5ème FIV). Je n’y crois plus trop, sauf qu’il y a toujours une part en soi qui veut y croire à fond mais on n’ose pas trop la manifester de peur de tomber de haut encore une fois. Cette dernière FIV sera un peu celle de la nouveauté car déjà c’est un nouveau protocole par rapport aux précédents, nouveau traitement, j’ai décidé de me piquer moi-même pour les piqures de stimulation au lieu de faire appel aux infirmières à domicile, et on demande à ce que les embryons soient poussés automatiquement au stade blasto au lieu de me les transférer à j3. On n’est pas sûr que l’équipe soit d’accord mais on ne veut pas lâcher. Ben oui, le seul positif que j’ai eu c’est avec un embryon de 5 jours, alors on veut tenter, puisque tous les embryons de 3 jours n’ont jamais pris. Alors on veut prendre ce risque, quitte à refaire une dernière FIV, puisque si pas d’embryon la tentative ne compte pas pour la sécurité sociale. Ponction, appel de la biologiste 2 jours après qui est confiante, 2 beaux embryons, et surprise elle est ok pour pousser les embryons à 5 jours ! Transfert donc  3jours plus tard, où les 2 embryons me sont mis au chaud dans l’utérus.

Et jusqu’à la victoire

Résultat prise de sang 15 jours après, positif, mais taux à 64ui…. J’ai un peu peur et pense à la fausse couche car taux très bas. Mais 2ème prise de sang 48h plus tard, le taux a bien doublé comme il doit faire, et pareil à la 3ème prise de sang 48h encore plus tard. Echographie 15 jours plus tard, ohhh un bébé dans mon ventre ! !! On ne réalise pas trop. On vit sur un petit nuage. On peut enfin acheter des trucs pour bébé, osé entrer dans un magasin pour bébé ! Bon, on vit la grossesse pas très sereinement car peur que tout s’arrête, et je n’ose rien faire, mais l’incroyable arriva le 14 juillet 2016, notre fils est né ! 3kg320 et 53cm de pur bonheur.

Les conseils de Loïs suite à ce parcours

Alors oui c’est un parcours difficile qu’est la procréation médicalement assistée, ce n’est pas rigolo, c’est très stressant, c’est très incertain, c’est très fragile, c’est très frustrant, mais le bonheur est au bout. Il faut être fort mentalement, (même si on pleure beaucoup !!), et il ne faut pas culpabiliser de quoique ce soit. On a la chance d’avoir ce recours à la science, à la médecine, donc prenons cela comme un coup de pouce et n’écoutez pas forcément les critiques négatives que vous aurez de votre entourage qui n’y connaît certainement rien. Car oui, au début on n’en parlait pas, mais petit à petit on en a parlé à nos familles et nos proches et cela nous a fait un bien fou. On s’est senti libéré. Et on a eu la chance d’avoir des proches bienveillants et compréhensifs qui nous on soutenu et toujours encouragé. Bien-sûr, il y en a toujours pour critiquer mais on passait outre. A la fin, on en parlait même très librement, même a des gens que l’on venait de rencontrer. Et on s’est aperçu que beaucoup connaisse déjà un couple qui est passé par là. L’entourage peut aussi vous sembler gêné face à vous quand vous en parlez mais je pense que c’est surtout qu’ils ne savent pas trouver les mots, qu’ils ne savent pas quoi dire dans ces cas là, surtout quand on accumule les échecs. Mais savoir qu’ils nous soutiennent est déjà énorme.

En tout cas, nous, on n’en revient toujours pas quand on voit notre fils, j’en pleure encore quand je le regarde (surtout quand il me regarde dans les yeux et qu’il me sourit), mais surtout, surtout, ne baissez pas les bras, battez-vous jusqu’au bout, restez soudé dans votre couple, dialoguez, ne vous perdez pas, accordez-vous des pauses et des bons moments à 2, il faut y croire. L’espoir… l’espoir fait vivre !

5 commentaires

  1. Hope

    Merci pour votre témoignage. 8 ans que l’on se bat, nous allons faire notre dernier tec, le dernier après 5 fiv et 14 transferts. J’ai très peur… J’espère avoir la même finom que la vôtre.

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  2. Marina

    Merci du fond du cœur pour votre témoignage ci magique ! Ça fait du bien de vous lire quand nous rentrons à peine dans ce dure combat (enfin déjà plus de deux ans tout de même).

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  3. Bouvier

    C est une véritable bataille qui vaut le coup j ai 2 beaux enfants (une fille de 17 ans et un garçon de 11 ans) nés grâce à la PMA ICSI. Et je suis très fière d avoir gagner ces 2 batailles avec mon mari. Parcours parfois difficile. Encouragée par le gynécologue. N écoutez pas les méchancetés de certaines personnes autour de vous il y en a toujours. Écoutez ce qui vous encourage. Au début j en parlais et apres on ne disait plus rien jusqu à ce que nous sachions que j étais enceinte. Il faut y croire. Maëva 4 tentatives et Jérémy 2.

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  4. Dragan

    Je relis le témoignage de ma femme et repense à ces mois/années de peur/doutes/stress/pleures et au bout de ces émotions négatives enfin la joie et le bonheur. Je viens poster juste un petit mot pour vous dire à tous qui êtes confronté à ce parcours, garder espoir et accrocher vous, cela en vaut la peine. Rester soudé, ce parcours ce fait à deux de bout en bout et les couples sont mis à rudes épreuves, donc il faut absolument vous accorder du temps ensemble entre les échecs, pour vous retrouver et vous recentrez sur votre couple et faire que cette épreuve le rendent encore plus solides.

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  5. otter

    Merci ! tes mots sont encourageants surtout quand comme vous nous enchainons les échecs….

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