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Le témoignage d’Eve , 3 FIV, 9 transferts,Matrice-Lab et un petit garçon

Le désir d’un deuxième enfant

J’ai eu mon premier enfant à 29 ans, après 18 longs mois d’essais …. Elle a fini par arriver, naturellement, le cycle qui a suivi mon hystérosalpingographie.

Déjà, je savais que mon terrain n’était pas des plus « fertiles ». Mais peu importe, puisque je m’étais promis de ne plus faire d’enfant, surtout après le divorce compliqué que j’avais du vivre lorsque ma fille avait 3 ans.

Puis la vie étant pleine de surprises, j’ai rencontré mon nouveau conjoint en 2016. Très vite, mes certitudes ont été balayées et l’envie d’agrandir la famille s’est faite ressentir.

En 2018, je décide donc d’enlever mon stérilet. J’ai alors 35 ans. Je sais qu’il faudra être patiente. Mais un an plus tard, toujours rien. Je décide alors de consulter un centre de PMA.

Direction la PMA : la 1ère FIV et l’opération

Le contact est très bon et le Docteur nous donne une batterie de tests à effectuer pendant l’été 2019. En septembre, notre dossier est complet et nous retournons au centre.

Les résultats sont mitigés : rien d’alarmant, mais des trompes peu perméables, et un âge qui avance malgré tout. La gynéco est directe : le temps joue contre nous, passons directement par une FIV pour pallier ces trompes un peu fatiguées.

La 1ère FIV de novembre 2019 se déroule super bien : je réponds bien au protocole, et nous réussissons à obtenir 6 beaux blastocystes : le 1er TEF donnera une grossesse biochimique. Les 5 autres ne donneront rien.… Entre temps, nous faisons appel à Matrice LAB, qui détectera un profil « mixte », le plus contraignant, et nous adaptons le protocole. Cortisone, scratching à chaque cycle (Ouille !), toujours sans succès !

6 échecs plus tard et autant de protocoles différents mis en place, le centre nous propose alors de faire une coelioscopie pour regarder un peu ce qu’il se passe. On nous prévient que de nombreuses grossesses se déclenchent suite à une coelioscopie. J’aurais aimé ne pas attendre 6 échecs pour le savoir, mais je garde le sourire et j’accepte de passer sur le billard.

Au réveil, on m’annonce que j’avais une endométriose de niveau 3 et que tout mon utérus était « collé ». Le chirurgien a tout bien nettoyé : « reposez-vous pendant 3 mois, faites l’amour à fond, je suis sûr que vous allez tomber enceinte naturellement à présent ». Bon. On se dit qu’on a perdu 1 an mais que cette fois, c’est sûr, on va y arriver.

La 2ème FIV

4 mois plus tard, toujours rien.

On décide alors de passer en FIV 2. On change le protocole. Tout se passe bien mais la gynéco tarde à me donner le fyremadel, qui est censé retarder l’ovulation et permettre aux follicules de bien se développer. Je l’en informe et là :« ah oui en effet vous auriez dû déjà le prendre depuis quelques jours, bon on passe au bloc car il se passe des choses et je ne veux pas que vous ovuliez avant la ponction ». On programme la FIV2. Et ce qui devait arriver arriva : j’avais ovulé quelques heures avant de passer au bloc. Tout ça pour ça !!!! J’étais tellement en colère, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, une fois de plus …

Deux jours plus tard, le labo m’appelle : c’est incroyable mais ils ont réussi à sauver un ovocyte devenu embryon de cette FIV loupée ! Et en plus, il est de top qualité ! C’est un signe ! C’est un survivor, un warrior, c’est mon petit gagnant je le sens !

Ce sera un 7è échec ….

Nous décidons alors de laisser passer l’été 2021 sans protocoles. Se recentrer sur nous 3. Partir en vacances. Souffler.

La 3ème FIV

En octobre, rebelote. La gynéco me confirme y croire encore, et me propose de procéder à une 3ème FIV. J’y vais, mais je n’y crois plus. 3 ans d’essais naturels, 2 ans de FIV, tous les protocoles imaginables mis en place, un utérus tout neuf et aucun résultat.

Avant de démarrer cette 3ème FIV, nous refaisons appel à Matrice Lab (nos portefeuilles ne sont plus à ça près !) : mon profil a évolué. Nous adaptons alors le protocole : je dois faire des perfusions d’intralipides pendant 1/2 journée à l’hôpital à J8 du cycle, et si grossesse on la refait à 5SA et 9SA. C’est tellement contraignant ! Mais il parait que c’est un nouveau protocole qui porte ses fruits. Je pose donc des jours de congés, et je fonce, tête baissée.

Le 1er TEF de ma FIV3 est de nouveau un échec. Pour changer, nous avions essayé de transférer l’embryon à J3 et non J5 comme habituellement, en espérant que mes embryons préfèrent se développer dans mon utérus. Que nenni ! Nous en sommes donc à notre 8è échec de transfert …

Néanmoins, il me reste 3J5 de cette 3ème FIV. Et un cycle avant Noël. Je fais mes calculs : si je fais un énième transfert avant les fêtes, j’aurais le résultat pile pour le 15/20 décembre, et donc je pourrai profiter du champagne et du foie gras (puisque ce sera une 9è fois négatif). Pour moi, il était hors de question de procéder à un TEC et de gâcher un bon moment en famille avec un faux espoir.

Nous faisons donc notre 9ème transfert.

Mon protocole m’astreint à des petites piqures d’Ovitrelle tous les 2 jours. Ce qui peut donc fausser les résultats. Une semaine après le transfert, je commence les test pipis qui sont positifs, mais très faibles. Je sais que ce sont des restes d’Ovitrelle. J’ai l’habitude. Je connais les tests mieux que ma poche, j’en ai fait tellement depuis ces 3 dernières années …

Bizarrement néanmoins, les tests foncent de jour en jour, alors qu’ils auraient dû éclaircir, l’Ovitrelle disparaissant peu à peu …

Je me décide à faire un test à J13 après ovulation, sans ordonnance. 144 ui. Je n’en reviens pas ! J’envoie un SMS à ma gynéco en lui demandant si ce sont les restes d’Ovitrelle qui peuvent être si élevés. Elle me répond dans la minute « non 144 ui, ce ne sont pas des restes d’Ovitrelle, c’est bel et bien un début de grossesse ! Je suis si heureuse pour vous ! »

Evidemment je fonds en larmes avec mon conjoint. On n’en revient pas. 3 jours plus tard, je refais un test : 341 ui. Deux jours plus tard :1021 ui …. Je suis enceinte. Ce n’est pas possible. C’est enfin notre tour !!!

Conclusion

Plus de 18 mois plus tard, en écrivant cette histoire, avec mon bébé qui cavale à 4 pattes partout dans la maison, j’en tremble encore …

Mon fils a 10 mois, il est absolument merveilleux, évidemment, et fait de nous et de sa sœur une famille comblée.

Le neuvième transfert fût le bon. Après un enchainement d’échecs. Aucune accroche. Mon souci n’était pas les fausses-couches, mais une absence totale d’accroche. Malgré des feux au vert et des protocoles adaptés à chaque fois. Comme quoi. Il a « juste » suffit que cette fois-là, les planètes s’alignent enfin. La gynéco me l’avait dit maintes fois : « il suffit de tomber sur le bon, j’y crois, il va venir »

Dans mon parcours chaotique, j’ai rarement rencontré mon cas dans les centaines de lectures que j’ai pu chercher. Il me semble que nous avons toutes des parcours si différents. 8 échecs pour au final enfin y arriver. Il faut toujours y croire. Ne jamais baisser les bras.

J’ai eu mon bébé juste avant mes 40 ans, en commençant les essais à 35.

C’était long, mais qu’est-ce que ça valait le coup ! Je serais capable de tout reprendre à zéro : les larmes, les douleurs, les RDV, les piqures, …. Juste pour revivre cet immense bonheur.

La PMA est une aventure hors norme, qui apporte souffrance et joie, et qui nous marque toutes au fer rouge … Je serai toujours là pour échanger avec des Fivettes et pour essayer de leur redonner un peu d’espoir … Même si mon parcours est à présent terminé, je resterai à jamais une FIVETTE de coeur <3

 

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