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Jumeaux : témoignages croisés de 2 fivettes

Témoignage 1 : PMA et adversité

Mon parcours PMA a été très fort émotionnellement et très difficile.

Au début, l’incompréhension et le regard des autres, dire qu’on a besoin d’aide pour avoir un enfant, la chose la plus simple et vieille du monde, c’est un peu s’avouer faible et vulnérable face à la famille, et aux amies qui enchaînent les grossesses autour de nous d’une façon tout à fait surprenante.

Il ne s’agit plus d’être plus intelligent ou plus fort, et la seule question est pourquoi nous ?

La banalisation de certains, les regards de pitié, les naissances, tout est perçu comme une agression. Mais la vérité, c’est que personne ne sait quoi nous dire.

La culpabilité guide ce parcours : est-ce ma faute, est-ce la sienne, oui mais le médecin a dit que… la faute à personne, mais tellement essentiel de chercher un coupable ou une raison. Ce sentiment peut mettre en péril l’équilibre fragilisé du couple face à une incompréhension mutuelle.

Lorsque vous décidez d’avoir un enfant, la PMA n’apparaît pas dans les plans. Et c’est une déception de voir que le temps passe, l’âge s’avance et les chances s’amenuisent. Une course contre la montre se met en place et peut obliger à enchaîner les tentatives sans même prendre le temps d’écouter son corps, sa fatigue physique et mentale.

Ce que j’ai pu retenir des heures passées dans les salles d’attente, et des enchaînements de rdv, c’est le manque de soutien psychologique et la froideur de certains soignants. Certaines patientes sont dans une profonde détresse comme j’ai pu l’être, et très peu de choses sont proposées aux couples (en tout cas dans les deux PMA où je suis passée).

Au final, il y a quand même du positif car mon histoire se termine bien : on a rencontré un médecin extraordinaire qui a pris les choses en main et a su adapter les traitements à notre problème, tout en restant humain et surtout très disponible pour calmer mes angoisses et mes doutes.

Lors d’une ponction d’ovocytes, ma copine de chambre dans la même situation que moi est devenue une amie.

Et puis lorsque je regarde nos jumeaux, et que la fierté m’envahie, je sais que je n’ai pas fait tout ça pour rien. Suis-je une maman moins légitime parce qu’on s’est fait aider ? certainement pas. Je suis fière de mon parcours car je méritais encore plus mes enfants et je suis heureuse qu’ils me réveillent tous les matins (enfin peut-être pas tous les matins je mentirais…)

Je vous souhaite beaucoup de courage à toutes et surtout n’abandonnez pas.

  

Témoignage 2 : PMA et Persévérance

Après 3 ans d’essais bébé et des gynécologues qui me disent que tout va bien et que le blocage est dans ma tête, je me décide à voir une nouvelle gynécologue.

Elle trouve bizarre aussi qu’au bout d’autant de temps qu’il n’y ait pas eu une seule grossesse, elle nous oriente vers la PMA pour faire davantage de tests, après avoir pris RDV à l’hôpital et appris que les délais étaient hyper longs, nous sommes allés en clinique privé.

Ils nous ont fait faire des tests, le verdict est tombé : mon conjoint n’a pas assez de spermatozoïdes, les médecins nous conseil la FIV ICSI, les médecins sont rassurants je suis jeune (29 ans à l’époque) ça va fonctionner vite, nous reprenons espoir d’être un jour parents grâce à la science même si mon conjoint culpabilise beaucoup et il veut que personne ne soit au courant sauf nos parents.

Après la réunion d’informations, et la visite obligatoire chez le psy nous voilà près pour notre 1ère FIV. En septembre 2015, nous commençons les piqûres et allons 1 jour sur 2 à la clinique pour prise de sang et échographie, puis vient la ponction nous obtenons 10 follicules et finalement 4 embryons seulement, on en implante 2 et 2 sont congelés.

1er échec, 1er doute, 1ers pleurs, les 2 tec ne fonctionneront pas non plus.

2ème FIV en juin 2016 avec un nouveau traitement qui me donne la nausée, on recommence piqûres, prises de sang, échographies et ponction de 12 follicules cette fois-ci mais toujours que 4 embryons, on en implante toujours 2 et 2 congelés et nouvel échec, nous faisons 1 tec en septembre 2016 qui sera encore un échec.

Je n’y crois plus du tout et je n’ai plus envie de subir les traitements, nous décidons donc d’arrêter et de profiter de la vie à deux.

Un an après nous reprenons RDV, il faut refaire tous les tests et le médecin me conseille de faire des tests complémentaires pour moi mais qui ne sont pas remboursé par la CPAM, c’est 400 euros le test et il y en a 2 à faire.

Nous commençons par faire les tests basiques pour une FIV et là on s’aperçoit que j’ai des polypes à l’utérus sans doute liés au traitement, donc il faut les enlever et c’est sans doute pour ça que les embryons ne se sont pas accrochés.

Suite à l’enlèvement des polypes je refuse de faire les tests non remboursés par la CPAM et nous voulions alors faire le dernier tec qui nous restait mais il n’a pas survécu à la décongélation.

Nous prévoyons alors de faire une nouvelle FIV en mai 2018, pour celle-ci je décide de faire de l’ostéopathie et de l’acupuncture. Par hasard quelques semaines avant de voir le médecin pour une nouvelle FIV je tombe sur un reportage « le journal d’une FIV », ce reportage m’a redonné espoir, à la fin la dame prend un traitement que je n’ai jamais eu, je me dis que ça doit être d’anciens traitement puisque le reportage date de 2012 et à la fin elle est enceinte de jumelles.

Le RDV avec le médecin se passe bien, elle me donne le même traitement que dans le reportage, je me dis que c’est un signe, que c’est notre tour enfin !!

Cette 3ème FIV, j’y ai cru à fond, persuadée que ça allait fonctionner même si j’étais stressée, on recommence les RDV, les piqûres, prise de sang et échographies, puis ponction de 13 ovocytes et toujours que 4 embryons.

On en transfère 2 et on y croit car c’est un vendredi et je vais pouvoir me reposer pendant le week-end (d’habitude je reprends le travail le lendemain).

Quatre jours avant la prise de sang pour savoir si ça a enfin fonctionné, mes règles sont là, c’est foutu, je déprime mais je vais quand même à la prise de sang puisqu’on nous oblige et là le résultat est positif et en plus j’ai un super taux, 2 jours après on y retourne et c’est confirmé je suis vraiment enceinte.

J’ai RDV une semaine après avec mon médecin, nous faisons une échographie, nous voyons 2 poches, je suis enceinte de jumeaux.

Après une grossesse sans problème et même sans contraction nos jumeaux sont nés en février 2019 à 37+6 SA accouchement par voie basse.

Nous avions gardé le secret des sexes jusqu’à la fin et nous avons eu un petit garçon 3kg8 et une petite fille 2kg9.

Nous sommes super heureux même si je n’oublie pas la galère de la PMA. J’en retiens que ça a rendu notre couple plus fort, (mon conjoint a assisté à tous les RDV et il m’a fait toutes les piqûres) et qu’il faut garder espoir.

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