Le témoignage d’Hélène : 3 IAC, 2 FIV, des fausses couches et 2 bébés couette
Notre désir d’enfant et le RV gynécologue
Avec mon mari nous avons toujours voulu des enfants. Et quand nous nous sommes mariés en 2013, le mois avant notre union, j’ai arrêté ma contraception. J’ai vite pressenti que quelques choses n’allait pas.
Alors par mes propres moyens et par une amie qui était déjà en PMA, j’ai pris rendez-vous dans un hôpital réputé de la région lilloise.
Le jour du rendez-vous, nous avons vite déchanté, la gynécologue qui nous a reçu nous a littéralement cassé, moi j’étais trop grosse, je devais perdre du poids quant à mon mari il devait arrêter la cigarette, car d’après elle sans avoir fait aucun examen c’était notre problème.
Je suis ressortie de ce rendez-vous anéantie, car pour avoir l’accès à la PMA c’était par chantage : si au prochain rendez-vous j’avais perdu 5 kilos alors j’aurais une ordonnance pour commencer un protocole.
Les examens
Nous avons également eu une batterie d’examens à faire.
Je me souviens qu’au fond de moi j’en voulais à mon mari car j’étais persuadée que si je n’arrivais pas à avoir ce bébé, c’était à cause de la cigarette.
Quand je suis allée faire l’hystérosalpingographie, j’ai vite compris dans son langage de professionnel que quelque chose n’allait pas.
Je l’entends encore me dire, « vous avez un demi- utérus »
Dans la salle d’attente, j’ai été directement sur internet et j’ai fondu en larme, mon mari ne comprenait pas ce qu’il se passait.
Alors j’ai envoyé mes résultats tout de suite à l’hôpital est j’ai eu un rendez-vous rapidement.
Là aussi ces mots ont résonné dans ma tête très longtemps. Il m’a dit » vous avez la moitié d’un utérus, j’ai une femme sur un million qui a ça, autant dire que vos chances d’avoir un enfant naturellement sont proches de zéro »
Direction la PMA
Après ça il m’a fallu un temps pour digérer la nouvelle. J’ai perdu du poids et j’ai pris rendez-vous dans un centre de PMA privé sur Lille.
Cette doctoresse nous a compris directement, a été douce et bien vaillante avec nous, elle croyait au bébé couette. Mon mari lui n’avait rien au contraire des superbes résultats.
Après cela nous avons rapidement commencer les IAC, la 1ère a fonctionné mais j’ai fait une fausse couche précoce, j’ai enchaîné avec 2 autres IAC négatives.
Nous sommes rentrés en FIV, protocole assez long car mes follicules n’en faisaient qu’à leur tête, au lieu d’avoir 10/12 jours de protocole j’étais à 15/20 jours de piqûres dans le ventre de prise de sang et d’échographies. Mais malgré tout le moral était là.
La première FIV nous avons eu 1 embryon J3, un transfert puis une fausse couche précoce.
J’ai enchainé directement avec la seconde, mais les deux fausses couches, les médicaments, l’espoir puis la déception m’anéantissaient. La FIV 2 nous avons eu 8 embryons 2 transferts et 2 résultats négatifs.
Le dur impact psychologique des échecs
Là j’ai pété les plombs, j’ai mis la PMA de côté, j’ai fait une grosse dépression, je ne m’alimentais plus.
Je pleurais tout le temps, je ne voyais que du noir autour de moi au point de faire des crises de panique dès que j’étais dehors. J’avais des envies de suicide.
J’ai eu un traitement de suivi psychologique et j’ai commencé doucement à reprendre le dessus mais concernant la PMA, je n’étais pas prête à revoir les mêmes visages pleins d’espoir dans cette salle d’attente.
Les protocoles, l’odeur des produits c’était trop. Sans compter l’entourage qui te pose les mêmes questions :
-Alors le bébé c’est pour quand,
-Vous approchez les 30 ans,
-Faut arrêter d’y penser etc.
Il faut dire que nous ne l’avons pas crié sur les toits, j’avais honte de mon problème.
Et puis fin juin ont m’a annoncé une grossesse qui m’a anéantie, j’ai fait bonne figure devant cette annonce mais une fois dans ma voiture, j’ai fondu en larmes, je m’arrêtais plus, j’ai appelé ma sœur et j’ai pleuré 2h au téléphone, je ne comprenais pas pourquoi c’était toujours les autres et pas moi. Et puis après je m’en voulais de réagir comme ça. Je suis rentrée j’ai chez moi et j’ai dit à mon mari, » on arrête tout, on ne reprend pas la PMA, nous n’aurons jamais d’enfant, ont gâtera ceux de nos familles et amis » il m’a dit d’accord c’est ton choix je le respecte et je te suis.
Le bébé surprise
J’ai vécu un mois de juillet libérée, puis en août, j’attendais mes règles mais rien, pas d’affolement ça m’était arrivé tellement de fois. Et le 11 août au matin je ne sais pas pourquoi j’ai décidé de faire un test de grossesse qui été positif.
Le choc, j’ai appelé mon mari en panique, lui ne comprenait pas non plus.
J’étais enceinte ❤️
J’ai vécu une grossesse de stress et de peur de la perdre.
J’y ai cru 15 minutes avant qu’elle ne sorte de mon ventre ou j’ai fondu en larme avec les sages-femmes.
Ma fille a vu le jour le 15 avril 2019.
Après sa naissance je n’ai pas repris de contraception car j’avais peur de ne pas savoir avoir de second bébé. Et en janvier 2020 j’ai appris que j’étais enceinte de nouveau, soit 9 mois après sa naissance.
J’ai compris avec le temps que c’est la vie qui décide, on a beau tout mettre en œuvre pour avoir ce que l’on souhaite, mais nous ne sommes pas maîtres.
J’ai mis 5 ans pour avoir ma fille naturellement et 9 mois pour avoir bébé 2.
La vie fait de vrai miracles ❤️