Notre désir d’enfant

Il y a 5 ans, nous décidons de nous lancer dans ce qui devait être le plus beau projet d’une vie, de notre vie !

Le jour de mes 30 ans, on est prêts ! c’est le moment ! Zou à la poubelle la pilule et go go go!

En parallèle je décide d’aller voir ma gynécologue et de l’informer de ma décision. Elle me prescrit une prise de sang et me dit de ne pas m’inquiéter si je ne tombe pas enceinte de suite, après des années de pilule cela peut prendre du temps. No problemo !

Les mois passent … au début je ne m’inquiète pas, après tout elle m’a averti !

Les premiers examens, j’ai besoin d’être opérée

Puis l’année passe et je reprends rendez-vous. Elle me prescrit tout d’abord une échographie à faire, le compte rendu est sans appel je suis atteinte du syndrome des ovaires polykystiques. Kézako ce truc ?

Je fais des recherches sur internet et c’est le drame, je ne suis pas du tout rassurée. Ma gynécologue m’envoie vers une spécialiste à l’hôpital Joseph D. de Toulouse.

Après des mois d’attente, me voilà dans son cabinet et elle me dit : « le compte rendu est FAUX » vous n’avez pas du tout ce syndrome ! RAS sur vos ovaires, je tombe de haut car je passe des mois à me morfondre… pour rien !

Elle me demande d’aller faire une hystérosalpingographie (examen désagréable qui permet de vérifier les trompes) et deuxième coup dur : « vos trompes sont totalement bouchées ; il n’y a rien à faire » !! je resterai avec ce commentaire sans aucune autre explication, les fesses à l’air sur la table ! Sympa le monsieur, plus de tact tu meurs !

Je sors du rendez-vous un peu paniquée et j’appelle ma gynécologue qui m’annonce qu’il faut opérer, que j’ai certainement eu une infection. Ok super !!!! je raccroche et m’effondre.

Je vous passe les détails psychologiques liés à cette annonce, quoi ? Comment ? Pourquoi ?

Sachant que pour la petite parenthèse, je me plains de douleurs au ventre depuis mes 17 /18 ans, j’ai fait des séjours à l’hôpital et personne n’a su détecter que c’était un souci gynécologique, donc à ce moment-là j’en veux à la terre entière.

Donc me voilà partie au bloc opératoire, une cœlioscopie plus tard …et espérant avoir des trompes débouchées toutes neuves prêtent à m’aider à tomber enceinte, ma gynécologue m’annonce que malgré l’intervention mes trompes sont très abîmées mais qu’on peut tenter une grossesse naturelle pendant 6 mois mais qu’ensuite il faudra partir en FIV…Elle m’annonce par la même occasion qu’elle a dû remonter jusqu’au foie pour enlever des adhérences liées à l’infection. (2eme parenthèse : depuis ce jour mes problèmes de ventre ont disparu…on remerciera les nombreux médecins que j’ai consulté hein !!).

 

L’entourage et les copines qui tombent enceintes

Entre temps, plusieurs de mes amies proches tombent enceintes… la douleur est indescriptible… bien sûr, c’est un heureux événement mais seules les personnes dans ce parcours comprendront que cela nous ramène tellement à nos problèmes, et au fait que nous bah on galère !

Évidemment au début on garde ce lourd secret pour nous, donc les copines/amies parlent sans soucis de bébé, de leur grossesse, je me retrouve même à préparer une babyshower chez moi. Si c’était à refaire … je ne le ferais pas.

Avec du recul, j’en parlerais plus rapidement car on a eu beaucoup de questions et réflexions : Et vous c’est pour quand ? Dépêchez-vous, vous êtes plus si jeune que ça ! Et j’en passe… en 5 ans vous vous doutez qu’on en a pris à la pelle des réflexions !

 

Je suis enceinte…mais c’est une GEU

Les mois passent, puis on arrive au 6ème mois (le fameux dernier mois pour tomber enceinte naturellement) puis petit retard de règles … je n’y crois pas trop, mais je vais acheter un test de grossesse et la tadammm POSITIF ! Larmes de joie c’est enfin notre tour youhouuuuu !

J’appelle ma gynécologue pour l’informer et elle est très contente pour nous et me demande de venir passer rapidement une échographie pour vérifier que tout va bien.

Nous arrivons à l’hôpital souriant et heureux jusqu’à ce qu’elle nous dise « je suis désolée, c’est une grossesse extra utérine » il va falloir tout arrêter.

Je repars avec une piqûre dans la fesse, des prises de sang à faire et je reste quelques jours à la maison pliée en deux clouée sur mes toilettes à pleurer…. Glamour glamour !

 

Direction la PMA

Quelques mois après nous arrivons en PMA pour faire notre 1ère FIV.

Personnellement je n’ai pas aimé ce centre, peu humain, nous étions des numéros et aucune réponse à nos questions (pourtant on est loin d’être des patients chiants !)

Malgré tout, on se dit que c’est la solution MIRACLE, on nous dit que je tomberai enceinte très vite car on a aucun autre problème donc on y croit ! C’est eux les médecins, s’ils le disent c’est VRAI !

1ère ponction : on récolte 5 beaux embryons, on est super contents !

1^er, 2ème, 3ème, 4ème transferts : Échec

Je tombe du 10ème étage à chaque annonce, torrent de larmes, fatigue morale et physique et on nous dit « désolée la chance n’est pas avec vous » !

Très réconfortant comme réponse venant du corps médicale…

J’ai honte, mais j’en viens à haïr mon corps, mon ventre et je le déteste de ne pas arriver à nous offrir ce bébé.

Il nous reste un dernier embryon, on mise tout sur lui. Je prends un jour de repos après le transfert pour optimiser un maximum les chances, puis après je décide de vivre normalement, shopping avec les copines, je pars même à un concert, bref je ne m’arrête pas de vivre.

 

Je suis à nouveau enceinte… œuf clair

Et surprise …. Prise de sang positive !!

Cette fois ci c’est sûr, je suis enceinte, pas de GEU car très peu de risque donc torrent de larmes mais de joie cette fois ci ! On est tellement heureux, les prises de sang s’enchaînent et les taux montent tout comme mes nausées et mes vomissements qui ont été d’une violence extrême au passage !

Arrive le jour de la 1ere échographie, je suis très stressée… je m’allonge et regarde l’écran et demande de suite à la gynécologue « ou est le bébé je ne vois rien !!! on devrait voir un petit point non ?? »

Un gros blanc s’installe… elle me dit vous avez fait vos prises de sang ? Tout était ok ? Je réponds oui. Et elle me dit je suis désolée je ne vois rien, il y a un sac oui mais il est vide… je lui répond « comment ça il est vide ?? », elle me répond « je suis désolée c’est un œuf clair, l’embryon a cessé de se développer ». Elle ira tout de même appeler un second gynécologue qui me refera une échographie pour confirmer.

Je n’ai pas de mot…je reste muette et mon chéri aussi… les larmes coulent et la colère m’envahit. Merci l’ascenseur émotionnel… mon cœur va lâcher…c’est trop là !

Il faudra donc passer par l’étape « cachets » pour expulser le sac (qui n’auront aucun effet sur moi à part me rendre très malade) donc je serais hospitalisée pour un curetage.

 

Une pause d’un an et un changement de centre

Après tout cela nous décidons de faire une pause d’un an pour partir en voyage se ressourcer et recommencer à vivre normalement sans la contrainte des examens et des piqûres ! Et évidemment digérer un peu ces années de M**** !

Un an après, nous retournons dans ce même centre pour entamer notre seconde FIV.

Je ne donnerai pas suite… je me sens oppressée en arrivant, la boule au ventre, on ne nous propose rien de différent et je n’ai pas un très bon ressenti. J’annulerai donc le second rdv prévu.

En discutant avec les Fivettes du forum, j’entends parler d’une clinique sur Montpellier qui me semble être très à l’écoute de ses patients.

Je convaincs tant bien que mal mon conjoint de prendre rdv (ok c’est à 3 h de route mais je veux tenter)

On obtient un rdv rapidement et coup de cœur pour cette gynécologue si gentille, bienveillante et qui cherchera réellement à solutionner le problème.

On obtiendra 5 embryons J5 de très bonne qualité mais malheureusement pour nous et avec toute l’aide nécessaire de ce centre, tous se solderont par des échecs.

L’incompréhension totale…. 10 transferts de beaux embryons et aucune grossesse cela reste un mystère pour nous mais aussi pour eux. Mais ils ne nous lâchent pas et on fera encore des examens pour tout écarter ou pour trouver un autre soucis.

Mon conjoint a donc fait un test de fragmentation et moi un examen de l’utérus avec biopsie.

Les résultats sont tout à fait normaux, RAS.

 

Conclusion

Durant ces 5 années de parcours, j’ai tout essayé : méditation, hypnose, osthéopathie, chiropracteur, ne pas bouger après les transferts, ou au contraire continuer à vivre… mais rien à faire… échec sur échec.

Mon chéri est d’un soutien sans faille, ma famille et mes amis sont aussi présents (car maintenant ils sont au courant) on est dans un centre TOP avec des médecins hyper humains et disponibles mais rien à faire.

Après un énième appel avec ma gynécologue (de Montpellier) elle m’a demandé comment je me sentais moralement et je lui ai dit « bof bof et mon travail ça devient très compliqué… »

Et on s’est mis à parler de l’impact négatif sur les FIV quand on se sent « mal ».

Elle m’a encouragé à changer de travail et prendre un peu de temps pour moi.

J’ai eu des moments difficile à gérer aussi ces dernières années (décès dans ma famille et une chef au travail tyrannique qui m’a fait beaucoup de reproches vis à vis de mes absences)

J’ai donc décidé de quitter mon emploi récemment et j’ai trouvé un nouveau travail dans lequel je me sens déjà bien plus épanouie, avec des personnes saines et bienveillantes. Une réelle bouffée d’oxygène !

Je vais régler les problèmes les uns après les autres car il paraît que l’impact psychologique est très important… et puis de toute façon c’est ma dernière carte à jouer.

Nous avons fait tous les examens possible en France, et nous n’avons rien mis à part ce soucis de trompes abîmées. Donc je vais laisser passer plusieurs mois, et nous redémarrerons une 3ème FIV….

En espérant que celle-ci soit la bonne…Good luck à toutes les Fivettes !