Le témoignage de Maeva, une AMH très basse, une FIV et un bébé miracle
Bonjour,
Je m’appelle Maeva, aujourd’hui j’ai 30 ans mais mon parcours a débuté début 2017. Nous décidons, avec Y, d’avoir un bébé, oh joie ! J’arrête donc la pilule, mais au fond de moi, sans raison apparente, je me dis que ça va être compliqué.
Premiers Examens et Stimulation
Une année passe et toujours pas de bébé… Nous prenons rendez-vous chez un gynécologue. Il nous donne plusieurs examens à passer : spermogramme pour monsieur et bilan sanguin hormonal pour moi. Une fois les résultats en main, il les regarde en 5 secondes chrono (oui oui, vraiment 5 secondes) et nous dit que tout va bien, mais qu’il nous proposera quand même une stimulation pour nous aider.
Nous partons donc sur une stimulation par injection de Gonal F à 35 UI par jour, avec un suivi échographique pour déterminer quand me faire ovuler avec Ovitrelle et nous donner le feu vert pour les dates de câlins nécessaires. Cela dure à peu près 6 mois, mais toujours pas de bébé… Bon, cela fait seulement un an et demi, mais le temps paraît long. Le médecin ne veut pas approfondir les recherches et nous ne connaissions pas la PMA.
Une Pause Nécessaire
Nous décidons de faire une pause, car cela affecte notre couple. Notre quotidien est rythmé par ça, et même les câlins sont devenus programmés, ce qui n’est pas le but. On se prend donc une pause. Entre-temps, je change de travail et je rencontre une collègue qui va devenir mon déclencheur, ma sauveuse.
En discutant, elle me demande si j’ai demandé un deuxième avis. Étant dans un désert médical et ayant mis deux ans à trouver un gynécologue, je n’y avais pas pensé (oh comme c’est bête, lol).
Nouveau Gynécologue et Diagnostic
Je me mets donc en quête d’un nouveau gynécologue, et deux mois plus tard, me voilà dans le cabinet du Dr D, spécialiste en infertilité et chef du centre de PMA de la région. Il examine nos résultats, prescrit à nouveau un spermogramme à monsieur, et me refait un bilan sanguin, en y ajoutant une hormone que nous n’avions pas mesurée : l’AMH.
Les résultats tombent. Il m’appelle et me dit clairement, sans détour : « Madame, votre AMH est très basse pour une jeune femme de 24 ans, 0.9, c’est très peu. Cela explique vos difficultés. De plus, les médicaments que votre mari prend pour ses crises de goutte annihilent ses spermatozoïdes pendant une période de 1 à 3 mois. » (À l’époque, il était mal soigné et faisait beaucoup de crises, ce qui, effectivement, compliquait la situation.)
Je lui demande donc, sans détour, ce qu’on peut faire. Il me dit directement : « Une FIV, car naturellement, vous n’avez qu’1 % de chances. »
L’Annonce et la Douleur
Je m’en doutais, mais l’entendre dire a été très dur, surtout qu’il a fallu que je l’annonce à mon mari. J’ai donc pleuré, crié, hurlé de douleur chez moi. Je ne comprenais pas. Dans ma famille, on est hyper fertile, il a fallu que ça tombe sur moi, celle qui rêve d’avoir des enfants, un petit garçon, depuis mes 5 ans…
Le Début du Parcours PMA
Nous prenons quelques jours pour encaisser, puis nous recontactons le gynécologue. Il nous fait une lettre de recommandation et prescrit tous les examens nécessaires à présenter pour la PMA, afin que tout soit prêt dès le premier rendez-vous au centre.
Mais voilà, notre rendez-vous approche, et on commence à entendre parler du Covid. Le jour de notre rendez-vous tombe pile le jour du confinement… Un autre coup dur. Tout ferme, la PMA est décalée, le temps de voir comment la situation va évoluer avec le Covid. Tous les rendez-vous non urgents et les dossiers non pris en charge sont repoussés pour le moment.
Reprise et Miracle de l’Été 2020
MAIS ! Dans notre malheur, nous avons eu la chance inouïe (oui, c’est un comble) d’être finalement pris en priorité. En raison de mon AMH basse, le temps est compté pour moi : plus on recule, moins j’ai de chances que cela fonctionne. Nous entamons donc le protocole en été 2020 : Gonal F à dose maximale, ponction ovarienne et spermatique. Par chance, monsieur donne son meilleur échantillon ce jour-là, et ma ponction permet de recueillir 14 ovules ! Du jamais vu pour une insuffisance ovarienne précoce dans mon cas.
Sur ces 14 ovules, nous obtiendrons 4 embryons, tous de bonne qualité. Nous avons notre première implantation en octobre, qui donnera malheureusement lieu à une fausse couche précoce. Encore un coup dur. Mais sans attendre, nous procédons directement à la deuxième implantation en novembre 2020.
La Naissance de Notre Petit Garçon
Ça prend, et très bien même ! La grossesse est un peu compliquée, mais en juillet 2021, nous accueillons un joli petit garçon que nous aimons à la folie !
Un Miracle Naturel pour le Deuxième
En 2023, nous reprenons les démarches pour tenter d’avoir un deuxième enfant. Et là, miracle ! Après deux ans sans contraception, car nous nous étions dit que ça ne servait à rien, je tombe enceinte naturellement. En 2024, nous accueillons notre deuxième petit garçon, en pleine forme !
Reconnaissance et Gratitude
Oui, ça n’a pas été facile : erreurs de prescription, lenteur et incompréhension du premier gynécologue, coups durs… Mais nous avons eu de la chance. Nous avons eu droit à une FIV, et nous avons eu 4 embryons, dont 2 restent encore à ce jour. Nous avons décidé de les céder pour aider d’autres familles (une décision difficile, mais il nous était impensable de les détruire, autant aider des couples qui en auront besoin).
J’ai vu la FIV, non comme une punition, mais comme une solution. Aujourd’hui, grâce à la science, nous avons énormément de chance, surtout en France où nous sommes pris en charge. Ce n’est pas le cas partout dans le monde. Nous avons traversé des épreuves, de la tristesse, de l’injustice, mais aussi une joie et un bonheur immenses.
Alors ne lâchez rien, restez positifs, tout arrive pour une raison, et il faut de la patience.
Conclusion
Merci à mon gynécologue, merci à mon centre de PMA, et merci à mon chéri d’avoir continué la bataille avec moi.
Je vous souhaite à toutes et à tous un dénouement comme le nôtre. Oui, nous avons eu recours à la PMA, nous avons galéré, j’ai pris 50 kg à cause des traitements, mais rien ne vaut l’amour que je porte à mes enfants ! Il faut toujours y croire.