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Bonjour à tous,

J’ai décidé de témoigner pour aider les autres car j’ai moi-même lu des témoignages pour me réconforter ainsi qu’un livre, un « GPS pour la cigogne » d’Amandine Forgali qui m’a aidée ainsi que le carnet FIV colibri conçu par fiv.fr. Il m’a beaucoup aidé et je le garde comme trace de ce parcours.

Notre désir d’enfant

J’ai rencontré mon conjoint à 36 ans, après une longue période de célibat. Lui en avait 56, nous avons vingt ans d’écart. Il approuve mon désir d’enfant. Je commence à lire des livres sur la joie d’être maman pour me mettre dans le bain. Jusqu’à présent j’avais une vie professionnelle qui m’empêchait d’être maman mais là j’avais obtenu du télétravail et j’étais ancienne à mon travail.

Ne voyant rien venir au fil des mois, je commence à faire des tests d’ovulation. On plaisante avec mon conjoint sur la meilleure heure propice pour concevoir.

Je suis enceinte à la veille de mon 37ème anniversaire. Mon conjoint prépare déjà la chambre même si je pense que c’est trop tôt. On le dit aussi à la famille sans attendre le fameux délai des trois mois.

Mais je commençais à me sentir mal au travail mais sans avoir de nausée. J’avais froid. En vacances, je n’avais pas d’énergie. Un jour en rentrant des transports en commun, je sens du liquide qui s ‘écoule. Le lendemain, je perds le fœtus aux urgences médicales et le médecin constate la fausse couche. Je demande une semaine d’arrêt à mon médecin. Il neige dehors…

On continue les essais avec mon conjoint. Je refais une fausse couche quelques mois plus tard puis une autre durant l’été. Je continue toujours les tests d’ovulation. C’est en refaisant une dernière fausse couche à Noël que je prends un rendez-vous avec la gynécologue de mon adolescence et de ma jeunesse. Elle me prescrit des examens ainsi qu’à mon conjoint et me donne l’adresse d’un centre de PMA.

Direction la PMA

Les examens pour moi se suivent (hystérosalpingographie…), j’ai l’impression de montrer mon intimité constamment. Mon conjoint fait juste l’examen du spermogramme. On me dit qu’en me débouchant une trompe un peu fatiguée j’ai deux fois plus de chance de concevoir. On nous fait des examens sanguins.

Arrivés au centre de PMA, ce qui me frappe, c’est l’attente de toutes ses femmes, et quelques couples. Je commence un traitement, au début je supporte les aiguilles, mon conjoint me pique. Je sens la fatigue, la prise de poids et le goût de médicaments dans la bouche. Mes collègues ne se doutent encore une fois pas du tout de ce que je traverse, comme durant les épisodes de fausse couche où seule ma cheffe est mise au courant pour l’arrêt maladie.

Je fais une sur-stimulation. Ce qui fait que la ponction que j’ai subie où on m’avait recueilli des ovocytes et où mon conjoint avait pris sur lui pour produire des « paillettes », a été faite en vain. Mon conjoint n’avait pas réussi du premier coup à cause de la gêne que ça occasionne.

La 2ème FIV

On est parti ensuite pour un deuxième protocole de FIV, toujours les mêmes piqûres que je supporte moins. On a subi aussi une pénurie de médicaments à la pharmacie où le pharmacien me dit : « ah mais madame, vous êtes peu nombreuses à nous demander ce type de médicaments ». Il ne comprend pas que la piqûre ne peut pas attendre demain. Obligés d’aller à la pharmacie de garde, heureusement que nous habitions alors la capitale.

On suit tout le protocole en temps et en heure. Même si les professionnels du centre de PMA m’ont appelée pour me dire que le spermogramme de mon conjoint n’était pas du tout bon.

On arrive à me transférer deux embryons. Le docteur qui procède au transfert me regarde et là j’ai su que c’était bon.

Dans la chambre de récupération après ponction, la jeune femme qui partage ma chambre me prête un peu de parfum pour masquer l’odeur d’hormones qu’on a l’impression de dégager. Je suis très très touchée mais je la plains car elle me dit reprendre les transports en commun avec son mari après la ponction alors que mon conjoint me ramène en voiture.

La grossesse

Après beaucoup de vérifications prudentes et tous les examens de grossesse qui encore une fois me donnent l’impression que tout le personnel médical a accès à mon intimité, je suis enceinte et le bébé tient. J’ai alors la fameuse nausée de début de grossesse mais cette fois je me sens bien dans les premiers mois. Fatiguée dans les derniers comme cela est normal.

Le bébé est né en bonne santé. Il avait juste la jaunisse à cause d’une incompatibilité sanguine avec mon conjoint. Il avait aussi de petites excroissances aux oreilles mais bénignes qu’on lui a retiré à un an. Il va bientôt avoir trois ans et il fait notre bonheur à son père et moi. Il parle, rit, joue, nous appelle maman et papa !

Conclusion

Nous avons désormais la quarantaine et la soixantaine. Notre parcours a duré environs trois ans. Le covid de mon côté m’a aidé, il m’a permis de rester à la maison pour protéger ma grossesse. Je plains toutes les femmes qui ont dû décaler leur FIV à cause du covid, je suis passée juste avant.

Les proches nous avaient dissuadé à nos âges d’avoir un enfant, nous ne regrettons pas notre choix. En lisant de nouveau les témoignages sur le site fiv.fr, je m’aperçois combien ce parcours m’a marqué et mon conjoint aussi je pense. Je pense que cela passera avec le temps et le bonheur chaque année de voir grandir notre enfant. Les proches et le reste de la société ne se rendent pas compte de ce que c’est. Ils sont maladroits, pire certains nous ont tourné le dos et sont médisants. (par exemple reproche de ne pas annoncer la grossesse après le fameux délai de trois mois et d’avoir voulu attendre un peu plus longtemps). Ma petite famille préfère profiter de la vie plutôt que perdre encore une fois du temps avec des personnes qui ne comprennent pas (pourtant parents).

J’espère que mon témoignage vous aidera et je vous souhaite la même issue heureuse que nous.

Olivia

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