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Le témoignage d’Adeline atteinte d’endométriose : un petit garçon à la 1ère FIV

Un sentiment profond que quelque chose ne va pas

Pour moi, le parcours PMA ne démarre pas vraiment à l’hôpital mais au fond de moi : depuis que j’étais jeune j’ai senti qu’il y avait quelque chose qui clochait mais personne ne voulait m’écouter.

J’ai vu un gynécologue annuellement depuis mes 15 ans sans que personne ne trouve rien de particulier malgré les craintes et les sentiments que j’exprimais. On me disait : « c’est dans ta tête, peut-être parce que tu as une mère malade tu penses que tu as forcément quelque chose ! ».

Quand nous nous sommes mis en couple avec mon mari j’ai aussi tenté de le prévenir, je lui disais « tu sais si on veut faire un bébé ça risque de ne pas marcher facilement ». Il m’écoutait mais ne pouvait pas non plus y faire grand-chose.

Après presque 3 ans à tenter d’avoir un bébé couette et après avoir insisté auprès de ma gynécologue, qui ne m’avait donné que des compléments, j’ai craqué et j’ai commencé à chercher PMA sur internet.

Me voilà alors ici, avec vous tous ! Tant de gens qui ont des difficultés à avoir un bébé et des diagnostiques pour l’expliquer. J’étais triste pour chacune d’entre nous, parce que tout cela n’a rien de juste. Mais j’ai fait comme tout le monde sur ce site : je me suis armée de courage, de patience et de force.

Nous avons appelé un centre de PMA pour avoir un rendez-vous et là a débuté l’attente excitante du démarrage pleine d’espoir et de rêves.

Direction la PMA

J’hallucine encore quand j’y repense mais lorsque nous avons eu le rendez-vous de PMA avec la gynécologue il ne lui a fallu que quelques questions et un examen rapide pour me diagnostiquer ! J’ai pleuré d’avoir enfin une réponse : endométriose et adénomyose ! Je l’avais tellement attendu, savoir le quoi, le pourquoi de ces douleurs, de ces difficultés à avoir mon bébé !

Bien sûr mon mari a dû faire des examens également, le résultat : OATS et là où je craignais la réaction de l’homme touché dans sa virilité j’ai pu voir sa détermination à être père, sa volonté de trouver des solutions et de relativiser.

L’avantage des « torts » partagés, c’était facile de dire à la famille qu’on avait tous les deux nos difficultés et qu’aucun n’avait la responsabilité à porter seul.

On commence notre 1ère FIV

Début du protocole : la FIV longue ! On pensait devoir tenter étape par étape, d’abord insémination etc. Mais la gynécologue n’a pas voulu perdre de temps avec des procédures qui, pour nous, n’avait pas vraiment de chance.

Alors on rentre à la maison avec un plan de bataille, le moral boosté et on y croit !

Les piqûres, les échographies pour surveiller le développement, tout ça c’est de la science mais ça a aussi un côté magique ! On est déjà en train de faire un bébé dans notre tête même en sachant pertinemment que ce n’est pas garanti de fonctionner du premier coup.

On nous annonce alors la date de la ponction ovarienne et ça mesdames c’est déjà une grosse étape ! Passer dans un bloc, consciente avec une rachianesthésie dans mon cas, c’est impressionnant. Pendant ce temps-là, monsieur est allé faire son recueil de sperme afin que les laborantins puissent trouver « les meilleurs sportifs » de ses spermatozoïdes.

Résultat de la FIV

Après ça on se dit jackpot : 21 ovocytes waouh ! Sauf que sur les 21 ovocytes, seuls 10 ont pu être fécondés et sur les 10 seulement 5 se sont bien développés au cours des 3 jours qui ont suivi la fécondation.

Ça fait tout de suite revenir sur terre, on pensait presque que tout était trop facile.

Alors on demande à en avoir deux d’un coup, histoire d’augmenter les chances, mais au vu de notre « jeune âge » et que c’est la toute première : c’est non.

A ce moment-là, j’ai perdu un peu espoir, je me suis dit que peut-être c’était ainsi et qu’il y avait une chance que je ne doive pas avoir d’enfant ! Le destin peut-être.

Alors on me l’a implanté, ma petite cacahuète et je me suis dit : c’est une sorte de crash test pour moi et pour mon corps, on verra ce que ça donne.

Et cette attente n’était pas du tout la même qu’avant le premier rendez-vous, c’était du stress, de l’angoisse et un peu de désespoir entre coupé d’espoir. Un mélange de tout et n’importe quoi…

Le laborantin avait dit que sur les 5, un serait implanté mais les 4 autres devraient se développer et potentiellement de ne pas être congelable alors quand on a reçu la lettre qui nous disait : 4 embryons congelés, ça nous a donné de l’espoir, se dire qu’on pourrait retenter sans avoir tout à refaire.

Le résultat tant espéré

Le jour de prise de sang est arrivé finalement ! Mon mari m’a accompagnée pour aller chercher les résultats et j’ai pleuré (j’en pleure encore en écrivant ces lignes) de voir que c’était positif ! Pour la première fois, des tests de grossesse et la prise de sang était POSITIVE ! C’est une émotion indescriptible !

Le jour de l’échographie précoce à l’hôpital j’avais un doute, j’avais saigné un peu mais elle était bien là : ma cacahuète !

Aujourd’hui, elle va avoir 3 ans cette cacahuète, c’est un petit garçon complètement accro à son chat qui n’est pas fan des câlins mais qui le fait pour faire plaisir à sa maman. Je vous épargne ma grossesse, personnellement ce n’était pas mon moment favori (on n’est pas toutes obligées d’apprécier).

Conclusion

Enfin voilà, on est en août et je prépare sa première rentrée scolaire, être maman ce n’est pas facile tous les jours, même avec un seul. J’ai toujours les 4 embryons congelés mais pour l’instant nous n’avons pas envie d’un autre enfant.

Je profite de tous les instants magiques de la maternité (malgré une bonne dépression post-partum) et je le dis : toutes ces épreuves pour mon bébé ça valait tellement le coup !

Adeline

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