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Le témoignage de Léa : 5 ans d’essais, 3 IAC, 1 FIV et une petite fille

Bonjour,

Je m’appelle Léa et je voudrais partager avec vous mon parcours PMA.

Au commencement

Je pense que j’ai fait une énorme erreur dès le début : avec mon mari nous avons attendu d’être stables financièrement et d’avoir une maison pour se lancer dans l’aventure « bébé ». Alors un 31 décembre j’ai bu ma dernière coupe de champagne et… j’ai tout arrêté : pilule, alcool, sel, fête etc. Je me suis mise en mode « je vais tomber enceinte » et bien sûr il ne s’est rien passé !

Les mois filaient, puis 1 an, 2 ans. Je ne tombais pas enceinte. J’ai essayé de lâcher prise mais visiblement c’était trop tard. Alors timidement on a commencé à poser des questions à notre médecin généraliste (qui m’a prescrit des hormones sans aucune analyse), puis cherché de l’aide auprès des spécialistes.

Difficile d’être orientés vers le bon service

On ne savait pas faire, avec du recul je regrette d’avoir perdu autant de temps juste parce qu’on ne savait pas qu’un des seuls services où on peut venir sans prescription c’est le service de PMA. Aucun spécialiste ne nous a dirigés vers ce service, alors j’ai subi tous les examens possibles et imaginables pour savoir pourquoi je ne tombais pas enceinte. Je me rappelle qu’après une ultime vérification quand la sagefemme m’a dit que tout allait bien chez moi, j’ai fondu en larmes. Elle a cru que je n’avais pas compris, mais en fait pour moi, « tout va bien » signifiait : nous n’avons pas trouvé la cause, donc il n’y a pas de solution.

C’était une période très difficile pour moi. Je ne peux pas dire que j’ai passé chaque jour de ces 5 ans en détresse, mais mon état se dégradait de plus en plus. Mon mari a tout fait pour me soutenir, il y a toujours cru. Moi je lui en voulais, je le soupçonnais d’être moins affecté que moi parce qu’il avait déjà 2 enfants d’une précédente union et que moi je n’arrivais pas à en avoir. Cette période a failli briser mon couple, on a tenu grâce à la patience et la compréhension de mon mari.

Direction la PMA

Puis un couple d’amis qui ont eu recours à la PMA nous ont dit que l’on pouvait aller consulter directement à l’hôpital.

Mon nouveau gynécologue n’a évidemment pas compris pourquoi on a attendu aussi longtemps (comment lui expliquer que tous les mois je pensais être enceinte, j’avais tous les « symptômes », je vous le jure !). Mais il m’a également dit que si on passait directement à la FIV (dernier recours, on le sait tous) et que c’était un échec, psychologiquement ça allait être encore plus dur pour moi.

Les inséminations artificielles

J’ai donc fait 3 essais d’insémination artificielle.

A chacun de ces essais j’avais 2-3 parfaites follicules, je réagissais très bien au protocole mais rien ne tenait. Le résultat était exactement le même que depuis 5 ans, je ne tombais pas enceinte. Mon moral était en lambeaux, c’est usant et douloureux de subir des piqures, vivre avec des changements d’humeur dus aux hormones, mais le pire c’était l’espoir à chaque tentative et la chute quelques   semaines plus tard… J’en ai encore des larmes aux yeux rien qu’en y pensant.

Au bout de 3 tentatives, mon médecin m’a proposé de continuer (c’était 5 remboursées je crois), mais je n’en avais plus le courage. On a décidé de prendre quelques mois de répit (pas plus, j’avais 35 ans !) et puis de se lancer dans l’aventure « FIV ».

La FIV et un accident de voiture

Franchement, je n’y croyais pas une seconde. Qu’est-ce qu’on pouvait faire de plus que j’ai déjà tenté pendant ces 5 ans (j’ai même fait de l’acupuncture !). Mais je devais tenter et on s’est soumis au protocole strict comme on avait déjà « l’habitude » de faire.

Quelques jours après l’intervention, l’hôpital m’a appelée en disant qu’ils ont 2 embryons et m’a fixé le jour de transfert. Le souci c’est que le jour J en allant à l’hôpital j’ai eu un accident, ma voiture était bien amochée, j’étais à 20 km de l’hôpital en plein milieu des champs (on habitait à la campagne) et quand j’ai appelé l’hôpital ils m’ont dit : ce n’est pas grave, on ne peut pas le garder mais on refera le protocole (prélèvement, injections… Nooon).

Mon mari était parti en déplacement en Italie juste ce jour-là. Vu ma détresse (due à au choc d’accident et à l’idée que j’ai fait tout ça pour rien, une des personnes présentes et que je ne connaissais pas du tout (la belle fille du papi qui m’est rentré dedans) m’a proposé de m’amener à l’hôpital et de me ramener chez moi… je décris tout ça pour vous montrer dans quel état j’étais sur le lit d’hôpital, tremblante et stressée, ne comprenant pas très bien comment je suis arrivée là.

L’attente et le résultat positif

Evidemment, je ne suis pas restée allongée les 20 min protocolaires et partie vite parce qu’une personne inconnue et très gentille m’attendait sur le parking.

Je pense sincèrement que tout ça m’a permis de débrancher (enfin !) ma tête. J’ai passé les jours de repos à régler les questions d’assurance et à chercher une nouvelle voiture.

Au bout de 15 jours je devais faire le test. Bizarrement, même avec aucun signe de grossesse j’étais sûre d’être enceinte. J’avais raison ! Le premier positif depuis 5 ans !

La grossesse et la naissance

Et là mon cerveau s’est remis en route et j’ai eu la plus grande peur de ma vie : 9 mois (9 mois et 3 jours finalement) à trembler que ça ne marche pas, que je perde ce précieux cadeau. Ce qui m’impressionne c’est qu’une fois enceinte, mon corps a tout fait pour mener à bien cette grossesse. A croire qu’il n’attendait que ça, j’ai eu zéro problèmes enceinte, alors que je ne me suis pas ménagée : mariage à 1.5 mois (la robe commandée 6 mois avant m’allait toujours, ouf !), déménagement, changement de poste de travail, voyages en avion et j’en passe !

Je suis devenue maman d’une petite fille en parfaite santé en 2018 et je serai toujours éternellement reconnaissante pour ce bonheur à la PMA !

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