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Le témoignage de Marie-Anne : 4 ans de PMA, de l’endométriose, 6 IAC et une FIV

Notre désir d’enfant

Youen et moi sommes ensemble depuis août 2013. Nous emménageons ensemble un an plus tard et on commence à parler bébé. Nous avons alors tous les deux 28 ans.

J’arrête la pilule en février 2015 mais on se laisse 2 mois avant de commencer les essais, le temps que mon corps évacue cette contraception prise depuis pas mal d’années déjà.

Les premiers mois passent, je suis déçue à chaque retour de règles mais je me dis qu’il n’y a pas de temps de perdu.

J’enchaîne les tests de grossesse, même parfois pendant mes règles car je me sens « bizarre » mais mon ventre reste désespérément vide !

Je teste les tests d’ovulation, la prise de température et fais des courbes de température et je suis rassurée de voir que tout semble bien fonctionner de ce côté-là !

Mais alors où est le « problème » ?

Je teste le gel pour faciliter la montée des spermatozoïdes avant les rapports mais ça ne change rien.

En mars 2016, je perds mon papa. Il est parti en quelques mois… La terre s’écroule mais je suis là pour ma maman qui perd l’homme avec qui elle vit depuis plus de 40 ans. Quelques mois passent encore puis on décide de consulter. Je veux donner un peu de bonheur à ma mère en lui offrant le petit enfant dont elle rêve tant.

La 1ère consultation

Je consulte donc mon gynécologue avec mes courbes de température pour gagner du temps. Il me prescrit un bilan sanguin et une hystérosalpingographie (au passage, je n’ai ressenti que des douleurs de règles). RAS…

Je lui parle d’une douleur que j’ai depuis quelques mois, dans le creux claviculaire. A l’époque il m’était difficile de mettre des mots sur cette douleur. J’ai comme des ganglions avec l’impression qu’ils appuient sur mes veines ou artères au moment des règles. Il ne voit pas d’où cela peut venir et me prescrit une échographie du cou. RAS…

Mais ces douleurs sont de plus en plus fortes, elles m’empêchent de dormir la nuit et je me rends compte qu’elles commencent quelques jours avant le début de mes règles pour finir peu avant l’ovulation. Quand je fais des recherches sur internet, je tombe tout de suite sur des sujets d’endométriose. Une forme rare qui toucherait le diaphragme et qui irradierait dans l’épaule. Les témoignages ressemblent tellement à mes douleurs.

J’en parle à mon médecin traitant également mais personne ne semble informé de cela et je tourne en rond avec la sensation que nos difficultés à procréer sont liées à ça…

Entre-temps mon gynéco me prescrit un test post coïtal, le fameux test de Hühner.

Youen rentre de nuit à 6h30, je commence à 8h, on doit faire un câlin à ce moment-là pour que j’aille faire le test à 12h chez mon gynécologue. On rentre dans la médicalisation des rapports ça y est…

Et le verdict tombe, les spermatozoïdes sont tous morts, ma glaire cervicale est trop acide. On refait le test quelques temps plus tard mais même constat.

 

Direction les inséminations artificielles

Une seule solution : les inséminations artificielles qui permettront de passer cette barrière.

Nous voilà reboostés. En attendant que tout se mette en place, j’essaie les méthodes de grand-mère pour rendre la glaire moins acide mais rien ne change.

On commence donc les inséminations sans traitement puisque j’ovule correctement.

A côté de cela, le spermogramme de Youen montre seulement 4 % de formes typiques mais le gynécologue nous rassure en nous disant que les « meilleurs » seront inséminés.

Le temps nous semble long entre les examens, la paperasse, etc…

En mars 2017, ma maman décède 3 jours avant la date anniversaire du décès de mon papa. Plus cette date approchait et plus elle était mal. La maladie l’a emportée très rapidement aussi.

Mon monde s’écroule de nouveau, je n’ai plus personne, je suis orpheline à 30 ans. Et mon ventre est toujours vide.

Mes parents sont partis sans être au courant de nos essais et de nos difficultés.

Heureusement Youen est là et me soutient !

La première insémination a finalement eu lieu en septembre 2017.

Un premier échec puis un 2ème, un 3ème mais le gynéco reste positif.

Changement de gynécologue

Puis il m’annonce qu’il quitte la ville, que je dois trouver un autre gynécologue. Il m’en cite quelques-uns mais je n’en retiens qu’un : le chef de la PMA ou je suis suivie. Ce sera lui !

On repart donc à zéro, heureusement nous avons un premier Rdv rapidement en couple.

Nous ramenons tous nos examens. Il tique sur le spermogramme et fait comprendre à Youen que son métier (la chimie en usine pharmaceutique) et le tabac peuvent y être pour beaucoup. Il nous dit qu’on doit y mettre du nôtre sinon la PMA ne nous aidera pas ! Je ressors un peu chamboulée de ce rdv mais Youen va à la pharmacie chercher des gommes à mâcher pour tenter de diminuer le tabac.

Je nous prends également des compléments alimentaires pour faciliter la conception.

(En 2019, le taux de formes typiques est passé de 4 à 6 % avec de biens meilleurs résultats, on est contents et on positive de nouveau).

Les dernières IAC se font sous traitement pour mieux contrôler mon cycle. Mais les 6 tentatives sont finalement toutes négatives.

La découverte de mon endométriose, on commence les FIV

La prochaine étape c’est la FIV mais avant de gaspiller toutes nos chances, je parle à mon nouveau gynécologue de mes douleurs. Il me prend au sérieux enfin et ne me regarde pas avec de grands yeux ! Il me fait passer un IRM et début 2019 j’apprends que je souffre d’endométriose diaphragmatique avec quelques lésions sur un ovaire.

Je suis soulagée car je ne suis pas folle. Pas d’opération car les lésions sur l’ovaire sont petites et pas gênantes. Et pour le diaphragme, ce serait trop risqué car sur une partie très très fine…

Je dois donc prendre la pilule en continu en attendant la première FIV.

La dernière insémination a eu lieu en février 2019 et la première FIV en juillet 2019, 5 mois seulement mais un temps qui nous a paru horriblement long entre nouveaux examens, rendez-vous et réunion d’information.

Le traitement fonctionne du premier coup.

Ma ponction a lieu le 17 juillet et nous offre une belle récolte de 18 ovocytes.

Mais un seul embryon sortira de cette première tentative. On me le transfère le 22 juillet.

S’en suit encore une longue attente surtout qu’on devra tout recommencer si le résultat est négatif et qu’on aura déjà perdu une FIV.

Les résultats des tests de grossesse

Je fais un 1er test à J10 post ponction car une amie avait eu un résultat positif à partir de J10.Négatif mais je ne me laisse pas abattre. Je suis consciente que c’est tôt !

J’en refais un à J12, négatif, et là je commence à ne plus y croire.

Puis arrive J14, le 31 juillet, je fais mon test bandelette, le pose et prépare mon petit-déjeuner. Je n’y crois plus vraiment et pourtant quelques minutes après j’aperçois une 2ème barre !

Je suis seule à la maison, je crie, je pleure, je ris.

Puis je réfléchis… Mes tests bandelettes sont périmés, c’est peut-être un faux positif.

Je rachète donc un « vrai » test de grossesse le midi et refais un test en rentrant du travail : c’est toujours positif !

La prise de sang est prévue pour le lendemain mais je ne peux pas attendre et je décide de l’annoncer à Youen en rentrant du travail le soir.

Je lui ai écrit une lettre d’amour dans laquelle je lui annonçais à la fin que nous serions bientôt trois !

Suite à mes tests négatifs, il ne s’y attendait pas vraiment non plus, ce fût donc un grand moment de bonheur !

J’ai eu une grossesse et un accouchement de rêve (en plein confinement quand même).

Hugo est né le 12 avril 2020 après 4 ans et demi d’essais.

Au final, nous ne savons pas ce qui clochait mais s’il le faut, nous sommes prêts à repasser par tout cela pour BB2 !

Marie Anne

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