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Le témoignage de Noémie : 3 inséminations, 2 FIV, 2 dons d’ovocytes et un bébé confinement

Notre rencontre

J’ai rencontré Rémi il y a 12 ans sur les bancs de l’IUFM, l’école des profs. Après un an d’amitié, nous nous rapprochons et rapidement nous emménageons ensemble. Moi je veux des enfants rapidement, j’en veux cinq ! Lui n’est pas sûr d’en vouloir. Mais après 6 ans de relation je trouve un cadeau sous le sapin de noël : bon pour un bébé. J’en pleure de joie !

Les premiers essais

2015 :

La première année d’essai est loin d’être la plus facile. Je suis très impatiente mais j’ai l’intuition que quelque chose ne va pas. Très rapidement j’essaie les tests d’ovulation, les rapports programmés… Ce n’est pas facile pour notre couple. Mes cycles sont réguliers et pourtant tous les mois mes règles reviennent, ça me désespère

2016 :

Au bout d’un an, nous prenons rendez-vous avec ma gynécologue qui nous prescrit quelques examens et nous oriente vers le service de fertilité de l’hôpital le plus proche. Nous continuons la série d’examens (je crois que je n’ai jamais fait autant de prises de sang de ma vie mais toutes celles qui sont passées par la PMA connaissent ça).  Tout va bien du coté de Rémi, de mon coté tout va bien aussi même si j’ai une légère insuffisance ovarienne, pas grand-chose selon le spécialiste.

Nous commençons les inséminations et les FIV

Nous commençons donc les inséminations, trois à la suite dont je ne garde qu’un souvenir flou. Je suis soulagée que la médecine nous prenne en charge et pleine d’espoir mais les relations avec le « professeur » qui s’occupe de nous ne sont pas bonnes. Il est très gentil avec mon conjoint mais dur avec moi, il m’oublie pendant plus d’une heure en position gynéco après une insémination, invite un collège à une écho endovaginale sans me demander mon avis… Avec du recul j’aurais dû aller voir ailleurs tout de suite ! Les trois inséminations sont un échec, nous passons aux FIV.

2017 :

Je ne réponds pas bien aux traitements pour la FIV, le spécialiste (toujours le même !) me dit que je suis une mauvaise élève. A partir de ce moment j’ai mal au ventre quand j’arrive sur le parking de l’hôpital. Je m’arrange avec les secrétaires pour avoir rendez-vous avec d’autres médecins du service. La première ponction se passe bien, nous obtenons deux ovocytes mais malheureusement aucun n’est fécondé, pas d’embryon. Cette année-là, je reprends mes études pour devenir enseignante spécialisée, c’est beaucoup de travail, ce n’est pas facile de mener études et PMA en même temps mais avoir un but en dehors de la PMA m’aide beaucoup psychologiquement. Nous enchainons rapidement sur la deuxième FIV. Comme pour la première je ne réponds pas bien aux traitements, nous obtenons un seul ovocyte et miracle : un embryon ! Le transfert a lieu dans un autre hôpital, c’est un moment de grâce, avec des personnes bienveillantes, ça change tout ! Je suis pleine d’espoir mais le résultat est négatif. Nous nous orientons vers le don d’ovocyte.

Nous allons faire un don d’ovocytes en France

2018 :

Après des recherches, je vois que dans l’hôpital de la région, le délai d’attente pour le don est d’un an, si on emmène une donneuse. Comme financièrement nous ne pouvons pas aller à l’étranger on se lance. En réalité il faut déjà un an pour obtenir les rendez-vous, monter le dossier… Puis ma cousine donne ses ovocytes à un autre couple pour nous faire avancer sur la liste d’attente. Une autre année passe, durant laquelle Rémi me demande en mariage ! Lui ça n’est pas vraiment son truc mais il sait que j’ai deux rêves : me marier et avoir des enfants : puisqu’on ne sait pas si un jour on aura des enfants, il peut au moins réaliser mon rêve de porter une belle robe blanche ! En septembre nous recevons le coup de téléphone de l’hôpital, ils ont une donneuse pour nous ! Si ça marche j’accoucherai le jour prévu de notre mariage ! Tant pis on reportera ! J’y crois à fond c’est un signe ! Je me prépare du mieux que je peux : ostéopathie, médecine douce… Deux beaux embryons me sont transférés mais pas d’accroche. Je ne comprends pas pourquoi ça ne fonctionne pas, je ne vois pas ce que je peux faire de mieux pour que ça marche. Je me console en me concentrant sur les préparatifs du mariage à venir.

2019-2020 :

Après le mariage (le plus beau jour de notre vie et ce n’est pas une expression !) l’attente pour un deuxième don continue. Pour le moment nous n’avons pas encore assez d’argent de coté pour aller à l’étranger mais si ce deuxième don en France ne fonctionne pas, nous savons que c’est la suite du programme. Cette attente de don est très longue et difficile, je n’arrive plus à faire de projets professionnels ou personnels, tout ce que je veux c’est un bébé et c’est long ! Après un an et demi d’attente on me transfère deux embryons en février, un troisième embryon est congelé. Pendant l’attente des résultats mon cœur balance entre espoir et appréhension, mon mari qui jusque là y croyait à fond, n’y croit plus, il a été trop déçu. Le résultat est encore une fois négatif ! Mais je me sens sur une bonne dynamique, je prends contact avec une clinique en République Tchèque : en avril nous ferons le transfert de l’embryon congelé en France puis nous irons à l’étranger au mois d’août, et cette fois vu les taux de réussite indiqués, je suis sûre que ça marchera !

Pause imposée par le confinement : un bébé confinement

Mais nous sommes en mars 2020 et le confinement commence, cela remet tout mes projets en cause ! En même temps, comme pour beaucoup de monde cela m’oblige à me calmer, à ralentir le rythme, à profiter avec mon chéri. Après le dernier transfert d’embryon, mon cycle est complément déréglé, j’ai plusieurs semaines de retard, je fais deux tests sanguins mais ils sont négatifs. J’ai rendez-vous début juin pour programmer le transfert de l’embryon congelé. J’espère pouvoir enchaîner avec le don à l’étranger cet été, comme prévu, je suis très stressée car les délais sont courts. L’avant-veille du rendez-vous, mes règles ne sont toujours pas là je fais un test pour pouvoir dire à la spécialiste qui me suis que non je ne suis pas enceinte et qu’on peut vite me transférer l’embryon. Mais le test est positif !!! Je n’y crois pas du tout, je suis tremblante, je pleure, nous sommes certains que c’est un faux positif. On attend fébrilement les résultats de la prise de sang du lendemain. Le taux est à plus de 5000, je suis enceinte d’un mois ! Les tests précédents avaient été effectués trop tôt. Ce bébé miracle s’est installé sans qu’on s’en rende compte pendant le confinement. Peut-être parce qu’on était au calme (même si j’étais stressée par la suite de la PMA), peut-être parce que je ne pouvais pas savoir où j’en étais dans mon cycle, peut être parce que j’étais encore sous les effets des hormones du transfert précédent, certainement tout ça à la fois et beaucoup de chance !

Aujourd’hui je suis à 5 mois de grossesse, ce matin mon mari a senti le bébé bouger pour la première fois. Les débuts ont été angoissants, j’avais tellement peur que tout s’arrête ! Maintenant ça va mieux, on commence à préparer la chambre de notre petite fille ou de notre petit garçon. Plus qu’une semaine avant de savoir le sexe !

Ajout de Noémie : nous avons eu le sexe ce matin c’est un petit garçon ! Nous avons demandé à ma cousine qui avait donné ses ovocytes d’être la marraine.

Conclusion

La PMA est une épreuve terrible, pendant ces 5 longues années j’ai été suivie par une psychologue, cela m’a beaucoup aidée. J’ai aussi lu beaucoup de témoignages, je recherchais surtout ceux qui se terminaient bien pour garder espoir, c’est pour ça que j’ai eu envie de témoigner aujourd’hui. Ce que j’ai envie de dire à celle (et ceux !) qui liront ce témoignage c’est : vous êtes des warriors, vous avez en vous toutes les ressources pour continuer à avancer, courage on va y arriver !

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