Sélectionner une page

Le témoignage d’Apolline : un bébé à la 1ère FIV et en parcours pour le deuxième

Ma 1ère FIV et mon 1er enfant

En 2019, après environ 2 ans d’essais infructueux, je me décide à en parler à ma gynécologue. Les premiers résultats tombent : nous allons devoir passer par la PMA. Je reçois la nouvelle comme l’effet d’une bombe et je retiens mes larmes car j’imagine que le chemin risque d’être long et qu’il sera semé d’embuches. Dans le même temps, je suis aussi soulagée de comprendre ce pourquoi nous n’arrivions pas à avoir d’enfant et d’être enfin accompagnés et pris en charge par une équipe médicale. S’ensuit un an d’examens : spermogrammes, bilans sanguins pour mon conjoint, bilans sanguins, frottis, hystérosalpingographie pour moi. Le temps nous semble long mais nous savons que nous sommes entre de bonnes mains. Le soutien du gynécologue qui nous suit est précieux. Nous avons établi une relation de confiance et je suis certaine que cela nous a aidé à rester optimistes tout du long de ce parcours.

Le verdict tombe : ce sera une FIV ICSI.  Tout va ensuite très vite. Arrive les premières injections : j’ai une peur bleue des aiguilles ! Une infirmière adorable et patiente me les fait car j’en suis bien incapable. Je n’ai pas de désagréments si ce n’est quelques ballonnements et la sensation de me trainer deux énormes balles de golf juste avant la ponction ! La ponction se déroule parfaitement : le gynécologue a prélevé 26 ovocytes ! Nous sommes confiants. Quelques jours plus tard, la biologiste nous annonce que nous avons deux embryons de 5 jours. Je tombe de haut et m’effondre : où sont passés les 24 autres ovocytes ? J’espérais tellement en avoir plus…

Le premier transfert a lieu un mois plus tard car j’avais fait une hyperstimulation. Nous sommes heureux et on y croit ! Les premiers jours d’attente se passent bien mais très vite, l’envie de faire un test de grossesse ne cesse de croitre ! Je finis par succomber et me décide à en faire un une semaine après le transfert : le test est blanc… mais quelques secondes plus tard, une ligne rose se dessine. Je pleure. Le lendemain, j’en fais un autre et la ligne a foncé. La prise de sang confirme la grossesse ! Nous n’en revenons pas et estimons notre chance que le premier transfert ait été un succès ! Tout est possible !

La grossesse se déroule parfaitement et notre petit bonheur pointe le bout de son nez en juillet 2020. Si la grossesse s’est merveilleusement déroulée, l’arrivée de notre petit bout est difficile pour moi. Je comprends que je ne suis pas bien et la sage-femme qui me suit m’annonce que je traverse une dépression post-partum. Je m’en veux terriblement car je ne suis pas en mesure d’accueillir dans de bonnes conditions mon petit bonhomme que j’attends depuis si longtemps. Ce n’est évidemment pas ce que je m’étais imaginée : l’amour maternel, le bonheur à l’accouchement, les premiers moments partagés avec lui et mon conjoint. Tout était très loin de tout ce que je m’étais représentée. En lieu et place de cela, j’étais présente physiquement mais je n’arrivais pas à apprécier le moment présent et j’avais régulièrement des crises d’angoisse, au point de parfois me sentir partir. Par chance, j’ai pu compter sur le soutien infaillible de ma famille et mon conjoint. S’ensuit une année de thérapie. Je me relève doucement et je construis peu à peu une relation avec mon petit garçon. Je l’aime plus que tout aujourd’hui !

Je reprends la PMA pour un 2ème

En mars 2022, nous décidons de reprendre le parcours PMA. Il nous reste un embryon de la ponction précédente. Malheureusement, il ne s’accrochera pas. Nous devons faire une nouvelle ponction. Après quelques jours de traitement, la ponction arrive en juillet. Tout se passe très bien malgré de nouveau une hyperstimulation. 24 ovocytes sont prélevés et 17 ont été fécondés ! Quelques jours plus tard, la biologiste nous annonce que nous avons 7 J5 et 3 J6 donc 10 chances d’y arriver : j’en pleure. On se dit que parmi ces 10 embryons se trouve le petit frère ou la petite sœur de notre petit garçon. Au deuxième transfert, je retrouve les signes que j’avais ressenti lors de ma première grossesse… je fais un test de grossesse et il est positif ! On se projette déjà … Malheureusement, le taux à la prise de sang est trop bas et nous apprenons qu’il s’agit d’une fausse couche précoce. Je mets du temps à m’en remettre et m’en veux de m’être projetée et d’y avoir cru.

Les transferts s’enchainent tout comme les échecs. Cela devient difficile car j’ai 35 ans et je sais que les chances d’y arriver s’amenuisent au fil des ans. On discute avec mon conjoint et nous nous rendons compte que nous ne sommes plus tout à fait sur la même longueur d’onde : si cela est difficile pour moi, je suis prête à passer par une autre FIV et à essayer jusqu’à l’aube de mes 37 ans. Mon conjoint m’annonce qu’il s’est déjà fait à l’idée que nous n’ayons « qu’un » enfant. S’il n’est pas contre une nouvelle FIV, il ne souhaite pas s’acharner par la suite. C’est difficile à encaisser, mais je crois que ça nous a fait du bien d’en parler et ça m’a aussi permis d’accepter l’éventualité d’avoir un enfant et non deux.

Voilà donc où nous en sommes aujourd’hui : nous avons eu la chance incroyable d’avoir un enfant qui nous couvre littéralement de bonheur. Nous essayons depuis deux ans d’avoir un autre enfant. Nous avons essuyé 7 échecs mais il nous reste encore 4 embryons et nous sommes d’accord pour passer par une dernière FIV si nécessaire. C’est un peu la loterie sauf qu’au bout, ça vaut bien plus que tout l’or du monde. On reste confiants !

 

Conclusion

Si je devais donner quelques conseils pour ceux et celles passant par la PMA :

  • Faire confiance à l’équipe médicale : ils savent ce qu’ils font et cela fait du bien de se faire aider après des années d’échecs
  • Poser toutes les questions dont vous avez besoin quitte à passer pour un/une neuneu !
  • Eviter dans la mesure du possible de faire des tests de grossesse. Je sais que je suis évidemment mal placée pour vous donner ce conseil mais ça peut éviter de mauvaises surprises…
  • Discuter avec son conjoint, parler de son ressenti et vérifier de temps en temps si vous êtes toujours sur la même longueur d’onde. Le dialogue est primordial. Ce que je prenais pour une évidence ne l’était pas pour mon conjoint.
  • Ne pas hésiter à se faire suivre par un psychologue quand on n’arrive plus à gérer ses angoisses.

Je vous souhaite à tous d’y arriver. Tout est possible !

Apolline

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Share This