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Le témoignage d’Aurélie : endométriose, 3 FIV, 4 transferts et une petite fille

Présentation : une endométriose au plus jeune âge

Je m’appelle Aurélie, j’ai 35 ans mon mari Stéphane en a 39.

J’ai une endométriose de stade 3 découverte lors d’examens plus poussés par la gynécologue après 7 ans de douleurs, pleurs et critiques sur le fait que j’étais « vraiment douillette quand même ».

En fait, à 19 ans on me dit voilà mademoiselle, vous avez une endométriose, c’est une anomalie sur le papier peint que recouvre votre utérus, on va vous mettre en ménopause forcée pour 3 mois et ça sera guéri.

Un peu honteuse, étonnée et désarmée, je suis les protocoles du gynécologue, je ne sais pas ce que c’est, je n’ai pas tout compris, mais soit.

Pendant 3 mois je suis donc … ménopausée… A 19 ans…Je reprends mon traintrain.

Les douleurs reviennent de plus belles, les relation intimes ne se font que dans le noir, je prétexte toujours quelque chose pour que jamais au grand jamais il ne se rende compte que je pleure… Oui je pleure de douleur.

Le désir de bébé

A mes 24 ans, nous sommes prêts, nous allons faire un bébé. Mais la ma gynécologue me dit : attention si vous avez une endométriose peut être que ça mettra plus de temps. C’est normal… Ah bon ? Ok… C’est elle le médecin.

Les années passent, la douleur physique qui s’ajoutent à un moral au plus bas : mais pourquoi ça prend autant de temps.

Mon conjoint ne me comprend pas, il dit laisser le temps au temps que peut être que je ne suis pas prête. Les bébés se multiplient autour de moi, mon cœur se meurt, je pleure de plus en plus. Ce vide me fait tellement de mal.

Nos débuts en PMA

A mes 28 ans c est décider nous irons en PMA. Mon mari refuse. Après 2 ans de négociation il cède. Premier rdv avec un gynécologue réputé, que l’on m’a présenté comme le dieu des bébés (je suis confiante).

Il nous envoie voir un biologiste qui nous fait remplir une montagne de papiers, nous pose des questions auxquelles nous n’avions même pas pensé. Tout se mélange.

Nous rentrons chez nous avec tous ces papiers, l’air hagards.

Tous ces papiers sont là, nous ne comprenons pas grand-chose, des mots apparaissent biopsie, spermogramme, fiv, pma, icsi, imsi…et même hysterbalblatographie Quoi ???

Nous remplissons tous les papiers ensemble, entamons de longues discutions.

Je retourne voir le gynécologue, celui-ci me dit que mon endométriose est probablement la cause de cette infertilité.

PARDON ???!!! Je n’arrive pas à avoir de bébé à cause d’une maladie que l’on m’a décelée il y a presque 15 ans et dont on ne m’a pas expliqué les risques.

 

Notre moral est au plus bas, mais on se reprend

Je suis abattue. Tout s’embrouille dans ma tête, nous n’aurons pas de bébé et tout ça est de ma faute. Je rentre, je demande à mon conjoint de partir, de me quitter, qu’il pourra s’il part maintenant rencontrer quelqu’un qui pourra elle lui donner un enfant.

Il refuse.

Je fini par me relever, avec lui nous allons la traverser cette mer déchaînée qui va nous mener jusqu’ a notre bébé.

Les examens commencent.

Les prises de sang, les spermogrammes, les examens de l’utérus et les premières échographies.

Les semaines passent, les examens s’enchaînent mécaniquement.

Nous nous retrouvons seules faces à tout cela, nos proches sont là, mais ils sont impuissants, nous seuls subissons tous ces traitements enfin….  Moi seule. Le problème dans le parcours PMA c’est que les examens dans 90% des cas, c’est la femme qui les passe. L’homme lui bah il doit les subir par les retombées hormonales de sa partenaire.

Les premiers résultats tombent, l’endométriose est une des causes mais pas la seule, il y a plusieurs facteurs inconnus et ça c’est terrible à entendre car lorsque il y a une cause précise, on sait quoi faire, quand il n’y en a pas, on se bat contre des moulins à vent.

Les FIV classiques

Une réunion PMA nous est proposée. Nous nous y rendons tous les deux et là le choc, nous sommes une quarantaine de couple. Nous ne sommes pas seuls dans cette situation. Nous échangeons avec des couples, apprenons des choses, nous sommes plus sereins.

Les piqûres, cachets me donne la possibilité d’ovuler comme il faut à l’heure et au jour où il le faut, je passe au bloc, on me ponctionne.

Je me réveille, la ponction était blanche. Je pleure. On laisse reposer mon utérus.

On retente quelques mois plus tard.

C’est bon là, on va pouvoir faire la FIV….

Le téléphone sonne aucun embryon désolé.

Nouveau protocole, des nouveaux médicaments, piqures, disputes, nouvelle ponction.

Cette fois encore aucun embryon.

Les FIV ICSI, un positif et une fausse couche

Cette fois nous changerons de FIV, nous passerons en ICSI, c’est à dire qu’au lieu de mettre les spermatozoïdes et ovule dans une éprouvette en les laissant se rencontrer, là un spermatozoïde va directement être injecté dans chaque ovule.

Cette fois ça y est nous avons 6 embryons… Ouf.

1er transfert : 1 embryon, 12 jours d’attente, une prise de sang. Résultat négatif.

2eme transfert : 1 embryon, 12 jours d’attente, une prise de sang. Résultat négatif.

3ème transfert :2 embryons 12 jours d’attente, 1 positif. Ça y est nous sommes heureux, ça y est je suis enceinte c’est la joie nous pleurons.

Arrivée la première échographie, je tremble ça y est je vais enfin voir à quoi ressemble mon presque bébé.

Le gynécologue me fait l’écho pelvienne, je suis désolé madame le cœur du bébé s’est arrêté. Le monde s’effondre. Impossible de parler je pars, j’envoie un message à mon mari… C’est fini.

Nous n’en avions parlé à personne, Noël se passe dans notre cœur, un être cher s’est envolé.

Le transfert de la dernière chance : victoire

Les fêtes passent, je dois retourner au centre de PMA, je rencontre des filles formidables dans la salle d’attente elles me proposent d’échanger sur internet afin de se soutenir.

Mon tour arrive, je parle longuement avec mon gynécologue, la dernière chance aura lieu le 17 mars. Les deux derniers embryons sont déposés. Nous croisons les doigts. Je n’ose même plus respirer.

12 jours : dring prise de sang. Positif ouiiii nous sommes contents, mais notre cœur est en pause. Et si. Nous referons une autre prise de sang. Ça augmente. Super. Nous partons en vacances et faisons une dernière prise de sang pour vraiment être surs… Oui c’est bon…

Là au creux de mon ventre une petite graine plantée un fameux matin de mars s’est mise à grandir. Mon souffle se coupa, maintes fois, un hoquet, un virage trop serré en voiture, la moindre petite chose nous fait frissonner de peur de perdre ce petit être. Mais non il est bien accroché.

Et malgré 1 gros accident de voiture à 7 mois de grossesse qui aurait pu nous coûter la vie a toutes les deux, à 36 semaine et 5 jours naît la plus chère petite fille à nos yeux.

A jamais le plus dur combat avec un résultat à la hauteur de la difficulté…. La FIV est un combat, qu’il ne faut pas traverser seul, des couples volent en éclats, les gynécologues ne sont parfois par trop délicats, certainement blindés par toutes ces femmes en désir d’enfants, des gens qui vous jugerons , des paroles qui vous blesserons (des hormones qui vous secouerons) des psy, des groupes existent,  n’hésitez pas.

1 commentaire

  1. eLISE

    Bonjour Aurélie,

    Je vous remercie pour votre témoignage. Vous avez surmonté cette épreuve très difficile avec votre mari. Je suis heureuse pour vous. Je vous écris car je traverse la même épreuve (endométriose, fausse couches à répétition,…). Aujourd’hui notre couple se fragilise car comme vous le dites on se sent responsable de la situation.
    Pouvez vous me conseiller ? Je souhaiterai savoir si pouvez également me donner les contacts des spécialistes médicaux qui vont on suivi (notamment votre gynécologue). Je vous en remercie.

    Réponse

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