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Le témoignage d’Alexia : 3 inséminations, un diagnostic tardif, 1 FIV et une petite fille

Quelques mots en introduction

Voici notre histoire, semée d’embûches. C’est un témoignage qui, j’espère, vous apportera du soutien, du réconfort… Alors bien sûr, il y a des déconvenues, vous en avez peut-être fait les frais mais ce n’est pas pour vous faire peur. Seulement vous dire que vous n’êtes pas seuls. Qu’il existe des réussites, des miracles, du bonheur. La chose que je garde en mémoire, (mais j’ai été aidé car seule, enfin en couple, nous n’y arrivions plus et nous avons pris l’aide qu’on nous a proposé, l’aide qui nous était adapté), est qu’il faut savoir se relever quand on est au plus bas. C’est cette remontée la plus difficile. A chacun de trouver sa force car nous en avons tous.

Le début des essais

Notre parcours de conception a commencé en 2014 après presque 6 ans de relation. Nous avions 25 ans et aucun problème connu à ce sujet.

Après 1 an d’essai, direction ma gynéco de ville. Et là, vous ne serez pas surpris de la réponse « Vous êtes jeunes, aucune raison, vous y pensez trop, laissez passer les vacances ». Oui mais je suis « jeune » et sans enfant donc mes vacances, je ne les prends pas en été.

De plus, en 1 an sans contraception, de recherche sur internet, de test d’ovulation, je connais parfaitement mon corps et je sens que quelque chose ne prend pas. Je ne me sens pas prise au sérieux et je me cache dans ma solitude. Peut-être est-ce dans ma tête finalement ? J’ai plein de soucis, cela doit être ça… Mais je n’y crois pas ! Et mon instinct va m’aider BEAUCOUP de fois dans ce parcours compliqué où la médecine n’a pas été toujours mon allié. Un comble pour une infirmière !

Six mois plus tard soit un an et demi d’essai, je mets mon ego de côté et j’y retourne convaincue « Non, quelque chose ne va pas, j’ai besoin d’aide »

Les premiers examens

Elle y songe un peu mieux. Elle me donne 2 adresses : une dans le privé, une dans le public. J’appelle et je prends celle qui me donne le plus rapidement un rendez-vous : le gynéco du privé.

(Je fais la distinction du privé et du public pour comprendre et suivre nos péripéties, pas pour dire celui qui est le mieux ou pas.)

Et on part pour d’autre rendez-vous, d’autres examens, d’autres prises de sang. On est toujours pressés mais on dépend de notre cycle, souvent un examen par cycle et les mois passent mais lentement pour nous…

Mon conjoint évoque un problème qui pourrait peut-être être lié avec nos soucis. On passe pour des fous, et on évite le problème. Mais cela aura bien des conséquences plus tard…

Toujours suivre son instinct, mais on dépend des médecins.

Bref, les résultats évoquent des ovaires polykystiques sans plus de précisions. D’ailleurs après toutes ces années, on ne m’apprendra rien sur ça. Pourtant, j’entends beaucoup de problème de fertilité liés à cela. En revanche, on voit une glaire acide qui détruit les spermatozoïdes au passage du col de l’utérus. Mr a un spermogramme assez bas mais qui n’inquiète personne puisque de toute manière même avec des spermatozoïdes de compétitions, je les détruis tous.

Conclusion : Insémination artificielle.

Les inséminations

Donc au bout de 2 ans d’essai, nous faisons la première insémination.

Je ne souhaite pas rentrer dans ma vie professionnelle qui est privée mais c’est un autre sujet tout aussi important qui est la difficulté d’aller au rendez-vous (avec son conjoint). Alors oui, il existe une loi. Malheureusement, on fait pour certains des métiers opérationnels où ce n’est pas compatible, des horaires décalés qui nous empêchent de pouvoir réaliser tout ça. Mais cela a été très compliqué pour nous dans ce parcours et a mis à mal ma santé et mes rendez-vous.

Bref, 1ère insémination : ÉCHEC.

Je m’étonne, je réponds super bien voire trop bien. Alors pourquoi cela ne fonctionne pas ?

On part sur une deuxième insémination artificielle. Là, les difficultés dans ce secteur privé commencent à se faire sentir. Oubli de la secrétaire de m’appeler pour me dire le dosage du soir, erreur du dosage que je devais faire, secrétaire injoignable qui vous dit que vous partez sur un protocole puis le jour du démarrage, vous stoppe tout. Les hormones OK, mais je commence à perdre patience.

2ème insémination artificielle : ÉCHEC.

Idem, je ne comprends pas, je réponds plus que bien. Je souffre tellement j’ovule bien.

Un peu plus tard, on repart sur une troisième insémination artificielle. : ÉCHEC.

Entre ma stimulation ovarienne assez importante, ce que je ressens, le gynéco qui change au pif le protocole, le dosage, parfois même selon nos dires, je sens que quelque chose ne va pas. Je sens qu’il y a un problème que l’on n’a pas trouvé et qui empêche la réussite. Je ne sais pas quoi mais au fond de moi, je suis persuadé qu’il manque une donnée. Je n’ai presque plus confiance en ce gynéco, cette secrétaire, le fonctionnement de cette PMA. En parallèle, je prends rdv dans le public. Pas mal d’attente mais mon moral ne suit pas et il me faut un autre avis.

Après ma 3ème IA, consultation avec mon gynéco du privé. Je vois les échecs, je suggère la FIV qui avait été évoquée en cas d’échec. Il me dit que le temps que les accords soient donnés de la sécurité sociale, on tente la 4ème. Facile à dire pour lui mais moi, je suis persuadée que ce sera un échec, je suis au bord de la dépression, je ne supporte plus de faire des prises de sang BHCG négatives, je galère à faire tout ça avec mon travail et je devrai tenter une 4ème IA « parce que j’y est droit, et en attendant la FIV ». NON !!!!! Je suis prête à tout mais je sais que ça ne sert à rien. Tant pis, je suis mon instinct et j’attends mon rdv dans le public.

Changement de centre, direction le public

1er rdv public : C’est bref, clair et concis. Tu pleures ==> adresse de psy.

Mr est un peu costaud ==> rdv diététicien.

Mr vient d’arrêter de fumer ==> OK, sinon rdv addictologue.

Mr ==> rdv urologue + tous les tests spermogrammes.

Mme : Quelques examens (encore ???, vous n’avez donc pas tous le même protocole).

Mr et Mme : réunion obligatoire pour expliquer toutes les démarches, les procédures, les lois qui nous aident.

OK, c’est direct et elle est connue pour ça. Mais, c’est efficace. Et à la fin « Dans moins de 1 an, vous êtes enceinte. Pour que je dise ça… Si je ne me trompe pas, vous me devez un kilo de chocolat »

Mouais, c’est toi qui vas me les devoir car après 2 ans et demi, on est au même stade. Je sors donc pas très convaincue de son assurance mais totalement conquise de sa manière de travailler. De plus cette PMA est exceptionnelle, à part dans le hall d’entrée, pas de contact avec des femmes enceintes. Une salle d’attente exprès pour les échos et prise de sang pour la PMA. Pour aller au bloc et les chambres, pareil, tout est du côté PMA, aucun mélange.

Et oui, croiser les mamans qui viennent d’accoucher, c’est une torture. Ce n’est pas de l’égoïsme, on leur souhaite tout le bonheur du monde mais moi, je ne préfère pas qu’on rajoute une couche à ma détresse.

Conclusion des tests : varicocèle pour Mr avec mauvais résultat du spermogramme bien sûr qui fait qu’il est impossible de tomber enceinte par IA, et FIV très peu d’espoir mais un peu quand même.

QUOI ????? 1 an de perdu !!!!! Choquée ! Vous vous rappelez quand Mr disait au 1er rdv dans le privé « je pense avoir un soucis » et que Dr Gygy privée s’en fichait et pensait qu’on exagérait. Et bien ce problème sans intérêt est la cause de ces 2 ans et demi dans le vent !

Bon, cela prend quelques lignes mais les mois ont passé et on va arriver à 3 ans et toujours rien.

La 1ère FIV

1ère FIV. Bon, non début de traitement FIV qui se transforme en hyperstimulation ovarienne. Je vous avais dit que j’ovulais trop. Et bien là, avec la stimulation, c’est beaucoup trop. On stoppe tout, antidote, plus de règle pour 3 mois. Vous imaginez bien que j’étais au bout de ma vie. Je n’imaginais même pas l’arrêt de protocole. Je voyais l’échec mais pas cela. Le ciel me tombe sur la tête mais bon, oui, il faut relativiser, on ne va pas continuer et mettre ma vie en danger.

Quelques semaines plus tard, nouveau protocole.

En effet, les échecs, c’est des pleurs, de la tristesse, de l’effondrement mais c’est aussi pour la médecine, une idée de réussite ou pas sur les protocoles, voir comment on réajuste et on apprend de ces échecs.

Dans l’idée pour la varicocèle, certains préfèrent opérer puis attendre quelques mois que le spermogramme s’améliore et tenter la FIV (ou l’IA) après. Dans notre cas, avec l’erreur médicale faite dans une autre PMA, le temps (presque 3 ans d’essai), ils ont tenté une FIV avant l’opération.

Donc me voilà partie pour le bloc, avec ma phobie de l’anesthésie générale mais dans un chouchoutage de l’équipe médicale juste merveilleux.

Je reviens avec un résultat où je pouvais me la péter : 19 follicules ! Trop fière (sans raison). Après presque 3 ans d’échec, on peut se la péter 2 minutes. Bon, on verra par la suite qu’il ne fallait pas se la péter plus de 2 minutes effectivement.

Il y a 2 méthodes, la FIV « normale » où on laisse le spermatozoïde rentrer dans le follicule et la FIV « ICSI » où on booste un peu tout ça en mettant directement le spermatozoïde dans le follicule. Le tout doit faire un embryon qu’on met à J2, J3… en fonction de ses problèmes, son âge, l’avis du gynéco…

Pour nous, il a été décidé de mettre un J5 et un seul vu notre « jeune âge ». Moi, je serais bien partie sur 2.

Bref, ce sera moitié FIV normale et moitié FIV ICSI, enfin 10 et 9 quoi.

Ma post-ponction se passe très mal. On ne développera pas, pas besoin d’effrayer, c’est très rare mais dans cette histoire, c’est pour dire que cela avait été tellement traumatisant que je ne voulais plus faire de FIV. Un peu compliqué dans notre cas. En tout cas, 5 jours plus tard après mon score de 19 follicules, rendez-vous pour le transfert. Je voulais en mettre 2 ???? Ce sera fichu (même s’il ne voulait pas) car il n’en est resté qu’un seul. Quoi ???? Je n’ai pas compris. Il y a 5 jours, je faisais la danse de la joie avec mes 19 follicules et là, vous me dîtes que c’est le seul et l’unique ? Que je devrais repasser par la FIV, la ponction ??? Ce n’est pas possible, c’est un cauchemar ? Tout le monde mise sur nous, on parie des chocolats mais les résultats sont catastrophiques !

Et là, on me dit « il suffit d’un, concentrez-vous sur l’accueil de celui-ci, prenez en soin ». Je m’en rappellerai toute ma vie.

Le test est positif

15 jours après, j’apprenais que j’étais enceinte. Bon, 2 jours après, on me parlait de probable fausse-couche aux urgences. Je suis sortie et j’ai dit : « non, dans 9 mois, j’ai mon bébé dans les bras »

Et 9 mois, plus tard, j’ai eu mon bébé dans les bras. Elle a deux ans et c’est ma merveille.

On recommence le protocole pour un deuxième enfant

1 an et demi plus tard, on a commencé un protocole pour un autre enfant. On repart à zéro puisqu’il n’y avait aucun autre embryon. Nous sommes dans une autre PMA car j’ai été mutée.

Mon mari a été opéré de son varicocèle qui nous laisse un espoir de faire des IA et plus des FIV. En effet, je suis traumatisée de la ponction et mon cerveau ne peut pas.

Mais la conclusion tombe : peu de chance à l’IA, il faut tenter la FIV, vu notre parcours et l’erreur à la toute première PMA, elle me dit qu’on aura la même conclusion avec plein d’IA pour rien mais que c’est moi qui voit.

Je me fais aider pour surpasser la ponction.

Une PMA quand on a déjà un enfant, c’est complètement différent. Mais c’est un autre sujet.

1ere FIV : 12 ou 13 follicules, je ne sais plus… Il en restera 3. Transfert d’un à J5. Comme ma première, j’y crois à fond. Test de grossesse urinaire la veille de ma prise de sang car je quitte mon mari pour 15 jours. Je sens que je suis enceinte alors on fait ça à deux avant de partir : NÉGATIF. J’y crois encore car pour ma fille, cela se voyait à peine sur le test.

Le lendemain, il y a du sang, je perds tout espoir. La PMA me dit de faire quand même la prise de sang. Pfff, j’y vais le lendemain. Et j’envoie le résultat sans regarder. J’en ai assez de voir du négatif sur la feuille. On me contacte 5 mn après l’envoie.

On m’annonce que je suis enceinte. Je n’ai donc pas rêvé. Mais le résultat est très bas et il y a eu le sang. Prise de sang dans 48h. Le taux monte beaucoup, quadruple en 48h mais il est bas. Cela va durer 2 semaines entre les prises de sang, les échos en urgences. 2 semaines, c’est long après un protocole de FIV de presque 2 mois.

Le résultat tombe : FAUSSE-COUCHE.

Je m’absente de la PMA pour d’autres raisons personnelles. C’était l’année dernière et nous reprendrons dans l’année pour tenter les 2 embryons restants.

Conclusion

J’ai toujours suivi mon instinct, dans mon désespoir, j’ai tenté ce qui me semblait bien. On ne peut pas tout raconter et ce serait trop long. Mais je retiendrais l’importance de l’implication du conjoint, savoir se dire ce qui va, ce qui ne va pas, dire ses besoins, penser qu’on fait ce bébé à 2.

Nous l’avons vécu différemment entre le fait de le dire à ses proches ou pas mais on a respecté chacun les choix de l’autre.

Je m’investis auprès des couples dans mon cas dans une association. J’ai eu besoin d’être aidé alors j’aide ce qui en ont besoin.

Courage à tous.

Alexia

 

 

2 commentaires

  1. Lolia

    Bonjour,
    Pouvez vous me dire dans quel centre de PMA vous étiez ? Je suis actuellement en parcours de PMA à Nancy en lorraine. Nous avons fait tous les examens il n’y a rien qui bloque. Aucun problème. Sauf que j’ai fait 3 insémination qui n’ont pas fonctionnes. C’est comme si la terre s’écroulait pour moi. Je me suis tellement donné du mal à faire attention à tout. Tout le monde me dit de me détendre que c’est lié au stress mais je ne suis pas quelqu’un qui stresse tant que ça. Mais moi je pense sincèrement qu’il y a autre chose qui bloque. Je me demande ce que je peux faire d’autres pour aboutir enfin à une réussite.

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  2. Nirina

    Merci beaucoup pour votre partage. J’ai eu une petite fille aussi il y a 3 ans grace a l’IA. Actuellement, nous souhaitons avoir un deuxieme enfant mais je suis actuellement a ma 3ieme IA, test urinaire negatif a J18 et toujours pas de regles a J19 apres insemination… votre temoignage me fait revivre l’espoir

    Réponse

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