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Témoignage de Sophie : des inséminations, des FIV, des complications et une petite fille

Je suis entrée en PMA relativement facilement par rapport à d’autres. Le cabinet de gynécologie où je consultais annuellement depuis quelques années était une association de 3 médecins dont une qui intervenait en PMA.

Lors du RV annuel, j’ai parlé de mon désir d’enfant et du fait que depuis 9 mois rien ne se passait. Une batterie d’examens commençait alors : prise de sang, spermogramme, radio des trompes et utérus, cœlioscopie diagnostic. Pas évident d’entrer volontairement à l’hôpital afin de réaliser une opération « juste pour voir »

Résultat, rien de bien concluant : une trompe atrophiée et quelques nodules, on ne peut pas parler d’endométriose. Je ne comprends toujours pas mes douleurs atroces pendant les cycles.

Avantage pour le couple : nous sommes en torts partagés ! Lui a selon les périodes des zozos pas très nombreux et faibles, moi une trompe en moins ! Ça nous évitera pendant tout le parcours d’avoir un jour à en vouloir à l’autre.

Ce n’est pas du tout mon domaine et je pose très peu de questions lors des rendez-vous, commence alors d’interminables recherches sur internet. Sur tout, sur rien, sur des termes utilisés par le corps médical afin d’essayer de comprendre.

1ère Insémination Artificielle

Je dois maintenant m’injecter des produits avec une seringue ! Aïe, vais-je réussir ? Le désir d’enfant est plus fort et de toute façon mon chéri ne pourra pas me les faire de peur de me faire mal et parce qu’il est absent pour le travail régulièrement.

Prise de sang négative.

2ème Insémination Artificielle

Un cycle passe et on enchaîne, injections, contrôle, prise de sang et mince mon corps réagit beaucoup moins bien, on prolonge en augmentant les doses.

Prise de sang négative.

3ème Insémination Artificielle

J’ai besoin de faire une pause « psychologique » de pouvoir sortir le soir sans penser à mon traitement, de flâner en terrasse si j’en ai envie sans m’inquiéter d’être en retard pour l’injection. Je décide un peu unilatéralement de laisser un peu de temps au temps.

Le traitement est légèrement augmenté, j’ai mal. A l’échographie, elle me regarde et me dit que ce serait bien pour une FIV mais pas pour une Insémination Artificielle.

Elle m’imprime également une image de l’échographie et me dit de la garder précieusement pour mettre à son dossier au prochain RV.

Je sais maintenant pourquoi j’ai mal depuis des années ! Je fais de l’adénomyose !

On attend le résultat de la prise de sang pour savoir si on continue ou pas. C’est angoissant, tout ça pour arrêter en cours de route ! Je suis énervée, frustrée et enfin arrive l’appel du centre PMA, on continue ! ouf ! Je pause ma journée, pas envie de repartir au boulot ensuite et après c’est le week-end ! Je suis dans ma cuisine en train de boire mon fameux litre d’eau quand mon téléphone sonne ! C’est le centre PMA, je décroche un peu inquiète ! Cette fois ci le spermogramme n’est pas bon ! On arrête ! C’est ma gynécologue qui m’a appelée directement, on discute ce samedi matin-là de la suite. Elle me dit de fixer un RV au centre, on va passer en FIV.

FIV 1

Je suis en vacances c’est l’été, mes médocs m’ont accompagné encore une fois ! J’ai mal et au contrôle d’échographie, je suis en hyperstimulation !

On arrête.

Décidément, le sort s’acharne, je suis au plus faible dosage ou presque !

Le cycle fut encore plus douloureux que d’habitude, j’ai du mal à m’en remettre physiquement et moralement.

FIV 1 bis

Cette fois on ira au bout !

J’ai choisi l’anesthésie générale, je ne veux pas compter mes ovocytes avec la gynécologue en salle d’opération !

Au réveil, la douleur est intense et je fais 2 malaises vagaux ! Ce n’est pas grave, elle en a récupéré 10 !

Le transfert d’embryon frais se fait 3 jours plus tard.

Je n’ai pas encore fait la prise de sang mais je sais que je suis enceinte…

Prise de sang positive

RV pour l’écho précoce est fixé.

Les fêtes de Noël passent, nous sommes début janvier l’échographie est dans 6 jours mais je sens que tout s’arrête. Je ne veux pas porter la poisse, je ne dis rien. Arrive le jour J, il m’accompagne et c’est bien normal. Dans la voiture je lui explique les différentes hypothèses afin de le préparer. C’est notre tour, elle cherche encore et encore. La sentence tombe, il y a bien un problème.

Pas de sac visible, mon adénomyose complique la tâche, certains nodules ressemblent à un sac.

Prise de sang, je suis à plus de 7000. Nous sommes à la recherche d’une grossesse extra utérine ou d’une fausse couche. L’une de mes gynécologues verra une grossesse extra utérine à gauche, l’autre une fausse couche. Je me refuse à réfléchir, je suis un robot et je suis les instructions.

Prise de sang tous les 2 jours et contrôle tous les lendemains de prise de sang. L’une veut m’injecter du méthotrexate, l’autre veut me suivre de près et me laisser une chance de ne pas devoir laisser 6 mois à mon organisme pour se remettre de cette injection. Au final, grossesse extra utérine à droite, opérée en urgence de nuit, j’ai percé à l’hôpital. J’avais été admise pour douleurs en vue de fausse couche par le médecin de garde suite à l’échographie.

Et oui ce n’est pas une science exacte ! 2 diagnostics de FC, 1 de GEU à gauche et au final GEU à droite.

TEC 1

Je ne veux pas attendre, je recommence rapidement malgré mon médecin généraliste et la famille qui me disent qu’il faut laisser passer du temps. Je n’ai pas envie, je ne veux pas baisser les bras et j’ai peur d’abandonner si j’attends.

Traitement moins contraignant pour TEC, ouf soulagée !

On calcule la période, cette fois ci je poserai congés pour la semaine ! Je ne veux pas que les gens comprennent ! Les résultats sont bofs, on est obligé de prolonger et comme le centre fiv est fermé une semaine, on décale de 8 jours ! Je ne peux pas décaler mes congés. Je suis déçue, stressée, en colère mais surtout les résultats me font penser à ma deuxième insémination artificielle. Je me rends au transfert sans grande conviction, les dés sont jetés !

Vomissement au 3ème jour, je sais que je suis enceinte !

Je suis maintenant maman d’une magnifique petite fille de 26 mois ! 

Ma grande sœur n’a malheureusement pas eu cette chance…

La médecine est en constante évolution et si elle permet à certaines de réaliser ce rêve, ce n’est malheureusement pas une science exacte et j’en avais conscience.

Pendant tout mon parcours le forum de fiv.fr a été mon compagnon d’insomnies. Les échecs sont durs à encaisser, j’avais l’impression d’être moins « seule au monde ».

Si aujourd’hui, avec les évolutions réglementaires, la PMA est un sujet moins « tabou » il n’en reste pas moins difficile de parler de tout ça ! Chaque naissance autour de moi enfonçait encore un peu plus le clou. Difficile de parler à des personnes qui n’ont eu aucunes difficultés ! Difficile de répondre à la sempiternelle question et vous c’est pour quand ?

Avec du recul, je n’aurai quasi rien changé au fait de ne pas en parler. Par contre, j’aurai répondu beaucoup plus tôt « on ne fait pas toujours ce que l’on veut dans la vie ».

Chacun gère à sa manière, un groupe de parole m’aurait par contre peut-être aidé à certains moments. 

Je ne peux pas vous apporter le témoignage de mon conjoint car les ressentis sont propres à chacun et parler en son nom serait forcément tronqué par mes propres émotions et sentiments.

 

Bien à vous les fivettes,

Sophie

2 commentaires

  1. Denis

    Bonjour,
    Votre témoignage donne espoir.
    Nous on essayait depuis 6 ans à avoir un bébé, tout le monde vous dit oh tu stresses, arrêtes dit penser, tu es jeune tu as le temps.
    Mais je sentais que quelque chose allait pas du coup je décide d’aller dans un centre PMA et le verdicte tombe: vous ovuler pas mademoiselle bon très bien donc piqûre tous les jours+ prise d’en sang et échographie tous les 2 jours
    Quand enfin il y a un follicule assez gros hop piqure ovitrelle pour booster tout sa… on est à la troisième tentative et rien… j’essaye de rester forte mais à chaque moi c’est un coup de massue 😔
    Du coup rdv le 4 juin avec le médecin en chef pour adopter un autre plan d’attaque on nous dit sûrement insémination on verra

    Réponse
  2. Sonia75

    Beau parcours et merci pour ce témoignage.

    Par contre petit bémol : les vomissements 3 jours après un transfert d’un J+3 pour cause de grossesse, c’est juste impossible. La nidation commence à peine à ce moment là (J+6), et si il n’y pas de nidation, il n’y a pas de grossesse.
    Les nausées/vomissements comment à la 2eme semaine de grossesse minimum et plus généralement vers la 6ème.
    Attention, des jeunes femmes en cours de PMA pourraient voir comme une évidence, et bien avant la prise de sang, que si elles vomissent, elles sont enceintes. Faux. Les chamboulements hormonaux, le stress, ou la forte envie de l’être peuvent suffire à vomir…

    Merci encore en tous cas, ça donne beaucoup d’espoir !

    Réponse

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