Sélectionner une page

Le témoignage d’Emilie : 1 FIV, 4 TEC et une petite fille

Je vais essayer de vous raconter le plus fidèlement notre histoire et celle de notre petite famille. Oui, car je tiens à encourager toutes celles et ceux qui traversent cette douloureuse épreuve.

Après un parcours de 4 ans d’essais, nous avons réussi à avoir une jolie et merveilleuse petite fille.

Notre désir d’enfant

Mon mari et moi nous nous sommes rencontrés en 2010. Au bout de quelques années de vie commune, je me décide à arrêter la pilule. On est alors en 2018.

Rapidement au bout d’un an, il ne se passe rien et j’ai déjà très peur. Nous avions à l’époque 33 ans et 42 ans pour lui.

A cette époque je connaissais déjà plusieurs personnes ayant traversé un parcours PMA. J’étais donc sensibilisée sur le fait qu’en cas de doute il ne fallait pas tarder à consulter.

Heureusement ma gynécologue de ville, détachée du centre PMA de ma ville, a été à mon écoute et nous a fait rapidement passer quelques examens. Un spermogramme pour lui et une hystérosalpingographie pour moi.

De mon côté, aucun souci médical. Du sien, les spermatozoïdes étaient peu nombreux et mobiles, mais ce n’était pas non plus une catastrophe selon les médecins.

Notre gynécologue, qui sait déjà au combien les souffrances psychiques et physiques sont difficiles dans le cadre d’une FIV, préfère faire les choses dans l’ordre.

On commence par deux stimulations en 2018, suivies d’une IAC en 2019. Que des échecs.

C’est déjà compliqué pour nous. Je suis une grande émotive et lui supporte mal les rapports programmés.

La FIV

A ma demande, nous décidons avec notre gynécologue de tenter une première FIV.Nos âges avançaient et j’avais peur de perdre trop de temps et en qualité d’embryon(s).

Je ne regrette pas du tout ce choix.J’ai eu beaucoup de chance que ma gynécologue entende ce souhait et ces inquiétudes car je sais que tous n’acceptent pas de passer aux FIV avant d’avoir « écoulé » toutes les tentatives de IAC.

On réalise très vite que dans ce parcours il est primordial de se faire accompagner par un gynécologue spécialisé, à l’écoute et assez disponible.

A la réunion d’information de notre centre, on se prend une claque. Autant de monde réuni dans un amphithéâtre ? Autant de monde concerné par la PMA ?

Ma ponction a eu lieu en novembre 2019. J’étais très stressée, à fleur de peau et à bout de nerfs. Allongée sur la table d’opération, je craque. Heureusement, l’équipe est aux petits soins.

A la sortie, étant très réceptive aux hormones, j’ai 35 ovocytes ponctionnés ! Quelques jours plus tard, je fais une hyperstimulation et c’est très douloureux. Je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie.

L’équipe médicale ne m’avait pas informée de ce risque et ne m’avait pas donné d’arrêt maladie (ponction réalisée un samedi avec moins d’effectif présent).

On est retournés en urgences au centre. Je craque ; il va falloir encore me piquer. Encore et encore.

L’une des choses que j’ai le plus mal vécu a été de me piquer autant, aussi longtemps. Vers la fin, je demandais juste à mon mari de me soutenir et de venir préparer les médicaments avec moi dans la salle de bain ; juste pour ne pas être seule.

Quelques jours plus tard, on m’annonce avec bonheur que nous avons 4 beaux embryons.

Le ratio nombre d’ovocytes / nombre d’embryons était très peu satisfaisant mais qu’importe, on avait 4 embryons qui nous attendaient ! On était hyper heureux !

On enchaîne les transferts d’embryons en 2020 dont un annulé la veille à cause du covid ….

Tous des échecs.

Mentalement, c’est très difficile. A ce moment-là, je peine encore à y croire, je pleure tous les jours mais je m’accroche. Je ne veux pas abandonner et mon mari me suit. On souffre beaucoup, lui d’une autre manière, mais on se soutient. On parle beaucoup ; de nos angoisses, de nos inquiétudes, de ce qui nous pèse. C’une épreuve très difficile pour un couple. Je ne peux que conseiller de beaucoup parler, échanger, d’essayer de se changer les idées, de pardonner les moments de doutes, de relâchement de l’autre.

Le dernier TEC de notre 1ère FIV, je fais appel aux médecines douces

En mars 2021, c’est notre dernier embryon et je suis à bout de souffle.

Je prends enfin conscience qu’il ne faut pas seulement prendre soin de son corps mais aussi et surtout de son esprit.

Je prends les choses à bras le corps et décide de prendre RDV pour nous deux chez une psychologue et un hypnotiseur.

Ces personnes m’ont sauvée. Grâce à eux, à leur écoute, et aux séances, j’ai mieux compris mon mari, notre histoire et je me suis autorisée à accueillir ce petit bébé, à oser y croire à nouveau et à me projeter. Le transfert se passe très bien mais difficile d’y croire. Je m’accroche.

15 jours plus tard, on pleure de joie, c’est positif !

La grossesse

La grossesse s’est extrêmement bien déroulée mais pour ne rien vous cacher, j’ai été stressée tout du long. Seules les échographies et la sentir bouger dans mon ventre me rassuraient.

J’ai été véritablement soulagée lorsque la sage-femme me l’a délicatement posée sur moi. Là, oui, j’étais heureuse et détendue !

J’ai eu l’accouchement de mes rêves, par voie basse et en retardant le plus possible la péridurale. Je l’ai vécu à fond cet accouchement !

Conclusion

Mon parcours PMA me marquera à vie et marquera à jamais notre histoire de couple.

C’est un parcours souvent très long et douloureux. Je crois malheureusement qu’il m’a retiré ce je ne sais quoi d’insouciance mais je ne regrette pas du tout.

Il ne faut surtout pas hésiter à se faire accompagner. Pour soigner son corps et son esprit.

Sans ce soutien extérieur et sans ce forum (https://forum.fiv.fr), je n’aurais pas tenu. Je m’étais inscrite dès le début du parcours. Je l’ai lu en long, en large et en travers. Je me suis nourrie et informée de tous les témoignages. Ce forum et les échanges avec les filles m’ont permis de comprendre les différentes étapes, les complications possibles, les difficultés rencontrées et de me sentir comprise.

Je garderai à jamais en mémoire le lien qui m’unit aux filles du forum, à ma gynécologue, ma psy, mon hypnotiseur et les sage-femmes qui m’ont aidée à donner la vie et à prendre soin de ma fille.

Un jour, je serais heureuse et émue de pouvoir expliquer à notre fille, cette histoire, son histoire.

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Share This