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Le témoignage de Tianasoa : un petit garçon après 5 années de PMA

Notre rencontre et le cancer

Je m’appelle Tianasoa, j’ai 32 ans et mon mari 35 ans.Nous nous sommes rencontrés jeunes, pendant nos études et on a fini par emménager ensemble. Puis Il est tombé malade d’un cancer. A la fin de ses traitements on nous avait déjà avertis, qu’ il y avait de fortes chances qu’il ne puisse plus faire d’enfant naturellement et qu’on aille en PMA.

Notre désir d’enfant

Après notre mariage en 2012, on avait envie de fonder notre famille mais nous ne voulions pas nous mettre la pression et donc nous avons tout de même tenté naturellement pendant 2 ans mais sans surprise cela n’a rien donné.

A partir de là, nous avons décidé de contacter un centre de PMA.
Le verdict est tombé assez vite et avait bien confirmé nos craintes, nous étions bien obligés de passer par une assistance.
Tristes et déçus mais cela ne nous avait pas démotivés pour la suite.

Mon ressenti sur mon parcours PMA

Avant tout, il faut contacter un centre PMA et à partir de là, on vous donne un rendez-vous avec un spécialiste.
Lorsque le dossier est complet, il faut subir une série d’examens pas très agréables à faire surtout pour nous les femmes, puisque même si c’est un « blocage masculin », c’est le protocole.
Enfin si tous les examens sont ok, on peut continuer.
Dans notre cas, nous sommes passé directement en protocole FIV.

LA FIV

Comment s’est déroulé notre FIV ?
Tous les soirs à la même heure, je devais m’injecter des hormones pour stimuler mes ovaires.
Toutes les 48 heures, voire 24 heures, je devais revenir au centre, le matin très tôt, avant d’aller au travail pour la prise de sang et l’échographie.
En fonction des résultats, le gynécologue définissait le jour de la ponction d’ovocytes.
On pouvait annuler cette opération si mon corps n’était pas assez stimulé ou au contraire hyperstimulé (mon cas à plusieurs reprises) puisque cela représentait un danger certain pour ma santé.

Apres la sortie du bloc opératoire pour la ponction sous anesthésie, le laboratoire nous contactait pour nous annoncer le nombre d’embryons obtenus via la  Fécondation In Vitro grâce à mes ovocytes ponctionnés et aux paillettes de sperme congelés de mon mari avant ses traitements de chimiothérapie.

Quelques jours après la culture des embryons, le gynécologue définissait le jour du transfert et les autres embryons étaient congelés pour d’autres tentatives.

Pour chaque transfert d’embryon, chaque tentative donc, il pouvait y avoir des protocoles différents (stimulation, déclenchement ovulation, etc…) mais quoiqu’il en soit c’était toujours avec des traitements par piqûres et/ou médicamenteux.

Lorsqu’il n’y avait plus d’embryon congelés, il fallait refaire une ponction.

L’aspect financier de la FIV en France

Même si la Sécurité sociale prenait tout en charge à 100% dans la limite de 4 FIV, nous avons quand même déboursé pas mal d’argent car toutes les nouveautés qui se pratiquaient n’étaient pas prises en charge.

Et puis surtout du temps car entre le travail et tous les protocoles, il fallait placer les rendez-vous.

Mon ressenti suite à ce parcours en PMA

Ces 5 ans passés en PMA ont été vraiment difficiles pour moi :
-la multitude de piqûres d’hormones ;
-les prises de sang presque tous les jours ;
-les échographies dans mon intimité :
« Pour la petite histoire, au départ, j’étais très timide mais en quelques mois, à peine le médecin me disaient bonjour et voilà que j’étais déjà prête sur la table pour les contrôles du matin !  » Et d’ailleurs, le ou les médecins avec leurs internes dans la même pièce !
-les prises de médicaments ;
-les opérations…….;
et les effets secondaires qui sont les mêmes que ceux de la grossesse, fatiguée en permanence, prise de poids, etc ;

Mais en plus de ces actes, le plus dur pour moi c’était cette sensation de ne plus maîtriser son propre corps, l’impression de ne devenir qu’un outil comme si je n’étais qu’un rat de laboratoire !
Plus le temps passait et avec les échecs, socialement, je commençais à de moins en moins accepter le déphasage surtout avec mes amies. Non pas que je sois jalouse d’elles mais plutôt de me sentir isolée de les voir une par une tomber enceinte ou agrandir leurs familles et avoir des discussions de maman.
Avec la famille moins proche, aussi car à chaque fois on avait droit aux fameuses questions…Au départ, ce n’était pas dérangeant mais à force de répétition (et des fois aux mêmes), cela blessait. Et même après des explications claires sur la situation, les gens pouvaient persister après plusieurs années d’acharnement en PMA !!!

Par exemple :
-Alors c’est pour quand le bébé, tu as un petit bidon!!!
Moi : Euh non je ne suis pas enceinte…
-Ah bon, on dirait !!!
Ou sinon :
-Mais qu’est-ce que tu attends pour faire un bébé, tout le monde a un bébé il ne reste plus que toi !!!!
Ah oui aussi,
– Une femme peut grossir sans forcément être enceinte !!!
Certains sont spécialistes pour deviner ou supposer sans attendre ou entendre ce qui est annoncé en vérité. Mais quand on est en parcours de PMA, c’est encore plus douloureux ces réflexions.

Les montages russes des émotions

Je suis passée par plusieurs phases psychologiques dans ce parcours :
Le déni – la tristesse- la colère et enfin l’acceptation. Et c’est à partir de ce dernier, que cela a commencé à s’améliorer, car je suis persuadée que cela a participé au beau résultat final.

Conclusion

Je remercie mon mari qui était plus que présent, il a été mon pilier et était sur tout les fronts dans ce combat.
Et aussi le soutien et les encouragements de ma mère, ma sœur et mes amis proches.

Tout s’était bien passé, c’était une belle grossesse avec tous les effets secondaires des futures maman mais j’étais épanouie malgré tout et très chouchoutée par mes proches.
En fait, je n’arrivais pas à réaliser et même souvent je disais à mon mari que je me croyais encore dans un rêve.

Différente je ne crois pas mais par contre maintenant un peu plus soucieuse que d’autres pour mon bébé.

Quoiqu’il en soit, ne baissez pas les bras !
Chaque histoire en PMA est totalement différente et d’ailleurs beaucoup réussissent dès les premiers essais.

Vous allez rencontrer des gens qui ne comprendront pas ou qui ne voudront pas comprendre, qui vont peut-être vous blesser par ignorance, par honte ou fierté.
Pour les autres, c’est facile de dire que c’est la faute à lui ou à elle (souvent). Ici la question ne se pose pas, c’est un combat à deux !
Et c’est le plus beau combat pour une vie.

Donc a toutes les pmettes et fivettes, courage les filles car cela vaut vraiment la peine !
Mon enfant est la plus belle chose qui me soit arrivée dans notre vie !

 

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