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Le témoignage de Gaëlle : 2 FIV et une petite fille

Le début de notre histoire

Tout a commencé en février 2016, cela fait trois ans que nous sommes en couple et presque un an que nous habitons ensemble. Donc, pour nous, il est évident que la prochaine étape est d’avoir un enfant, nous avons tous les deux 32 ans, cela nous parait être l’âge idéal. C’est donc tout naturellement que j’ai arrêté de prendre la pilule. Je me dis que je vais peut-être mettre un peu de temps à tomber enceinte vu que cela fait des années que je la prends.

Les mois passent, nous ne parlons à personne de ce projet bébé car il n’y a pas d’urgence et nous n’en parlons pas tellement entre nous car nous sommes bien occupés, cela n’est pas encore un besoin mais juste une envie. En fin d’année, je commence à me dire que ça met un certain temps quand même…Je n’ose pas encore en parler à mon conjoint. Et finalement, le 1er janvier c’est lui qui va aborder le « problème », on se souhaite une bonne année, on se prend dans les bras, on se fait un bisou et je lui demande son vœu pour l’année 2017 et il me répond « un bébé » ! A ce moment-là, je me dis que finalement je ne suis peut-être pas la seule à me poser des questions.

Les rendez-vous médicaux

La décision est donc prise de prendre rendez-vous avec notre médecin traitant pour voir si d’après lui notre situation lui semble normale ou non. Il me prescrit une échographie et à tous les deux un bilan sanguin pour commencer. Il nous donne également les coordonnées d’une spécialiste de la PMA au CHU.

La galère des rendez-vous avec les spécialistes vient de commencer !

Nous faisons les analyses de sang et je passe mon échographie et tout me semble normal.  Pour obtenir un premier rendez-vous PMA, c’est une catastrophe ! Mes appels restent toujours sans réponse, le téléphone sonne sonne sonne ! Sans que personne ne décroche, je désespère. Mon conjoint prend donc le relais lors d’un jour de congé et arrive enfin à avoir un rendez-vous au CHU, il faut attendre environ 3 mois.

Lors de notre premier rendez-vous, il ne se passe rien d’exceptionnel, le médecin nous pose beaucoup de questions sur nos habitudes de vies et nous avons des examens à faire : bilan hormonal complet pour moi, bilan sanguin « classique » pour mon conjoint. J’ai une hystérographie (radio des trompes) à faire et mon conjoint un spermogramme. J’ai du mal à obtenir un rendez-vous pour mon hystérographie, je le fais donc dans une autre commune que la mienne où les délais sont moins importants… Mon conjoint a un rendez-vous pour son spermogramme mais il faut patienter car il y a beaucoup d’attente. Nous patientons donc encore !

La PMA est vraiment un parcours dans lequel il faut être très patient…Nous allons nous en rendre compte à de nombres reprises au cours de notre parcours.

Nous avons fait la première série d’examens et nous avons notre deuxième rendez-vous avec notre médecin au CHU. Le verdict tombe : aucun souci particulier pour moi mais le spermogramme de mon conjoint est mauvais, les spermatozoïdes ne sont pas très mobiles et ont un fort taux d’anormalité. Il faut qu’il en réalise un deuxième pour confirmer les résultats. Mais le médecin nous prévient tout de même que si le deuxième donne les mêmes résultats il faudra faire une FIV ICSI. Elle nous explique que c’est ce qui est préconisé dans les cas d’anomalies de ce type car une insémination ne serait pas concluante.

Avoir ce résultat me réconforte étonnamment, je pense qu’il y a beaucoup de personnes qui seraient déçues d’avoir ce genre de nouvelles mais moi cela m’a réconforté car j’avais enfin une explication a cet échec de conception.

Le deuxième spermogramme confirme les premiers résultats. En réalité, les seconds résultats sont encore moins bons que les premiers… Le médecin nous inscrit donc dans le parcours de FIV. Avant de pouvoir commencer, il faut effectuer une réunion d’information en groupe, un rendez-vous avec un biologiste et un rendez-vous avec un andrologue pour mon conjoint.

Mon conjoint effectue son rendez-vous avec l’andrologue et il lui diagnostique une varicocèle, il doit donc subir une petite intervention, cela permettra peut-être d’améliorer la qualité de son sperme.

Il a donc cette opération et effectue ensuite un nouveau spermogramme pour voir si l’opération a été efficace. Eh bien non, il n’y a aucun changement ! Nous sommes dégoutés, nous avons l’impression que cela n’a servi à rien à part nous faire perdre du temps. Nous sommes déjà arrivés en juin 2018, un peu plus d’un an s’est écoulé depuis le premier rendez-vous PMA et nous n’avons finalement pas avancé. Je pensais sincèrement qu’à cette date-là nous aurions au moins fait un essai en FIV…

On commence la FIV

L’été se passe et enfin cela avance, nous avons le feu vert pour commencer la FIV. Je dois commencer le traitement à mes prochaines règles. Le médecin nous explique la procédure, me fait toutes les ordonnances et c’est à moi d’appeler les sage-femmes le premier jour de mes règles. En sortant de la consultation je vais donc à la pharmacie pour commander mes produits car il n’y a pas de stock (les produits coûtants très cher). Quelques jours plus tard je vais donc rechercher les produits à la pharmacie.

Le premier jour de mes règles est arrivé, j’appelle donc les sage-femmes qui me donnent les consignes pour les piqûres. J’ai choisi de me les faire toutes seule, je ne veux pas être dépendante d’une infirmière. Une heure avant la première piqure je regarde la notice du produit à injecter et là c’est la panique : je me rends compte que le pharmacien a considéré mon ordonnance comme un renouvellement car je n’ai pas le stylo pour effectuer les piqures ! Je m’en veux de ne pas avoir vérifié juste après être revenue de la pharmacie. J’appelle donc la pharmacie (il est 19h15) et par chance elle est encore ouverte et la pharmacienne d’une extrême gentillesse me dit de venir tout de suite chercher le stylo.

Ce fut un moment très stressant, j’ai culpabilisé comme une folle, j’ai même explosé en pleurs, mon conjoint a essayé de me rassurer en disant que ça allait le faire mais je m’en voulais trop. De retour à la maison, j’ai enfin pu effectuer mon injection… La procédure est enfin lancée, tous les soirs je fais mes injections, j’ai mes échographies de contrôle tous les deux ou trois jours et je suis les consignes des sage-femmes à la lettre. Arrive le jour où la sage-femme me rappelle pour m’informer que l’ovulation va pouvoir être déclenchée. Nous devons avoir un rapport avec mon conjoint le jour de la dernière injection. Cette étape est assez compliquée car c’est avoir un rapport pour avoir un rapport, il n’y a pas grand-chose de spontané. J’ai donc ma ponction qui se passe très bien, le médecin arrive à récupérer pas mal d’ovocytes et au final nous avons trois embryons.

1er transfert, 1er échec

Le premier transfert a eu lieu quelques jours après la ponction mais ce fut un échec, deux jours avant ma prise de sang mes règles sont arrivées, j’ai passé une bonne partie de la nuit à pleurer. Mais le pire à supporter arriva le week-end suivant, deux couples d’amis n’étant pas au courant de notre situation sont venus manger chez nous. Et à l’apéritif, un des couples nous annonce qu’ils vont être parents ! J’ai eu beaucoup de mal à cacher ma peine et ma jalousie car je trouvais cela insupportable qu’ils arrivent à concevoir un enfant aussi rapidement, ils devaient être ensemble depuis environ six mois…J’ai quand même réussi à sortir un « félicitations » du bout des lèvres. La soirée s’est passée difficilement pour moi et je voyais bien que mon conjoint me regardait régulièrement, il se doutait de ce que je ressentais à ce moment-là. J’ai encore passé une partie de la nuit à pleurer. Et finalement, pas le choix que de rebondir et de se dire que les prochains essais seront concluants, c’est obligé !

L’échec du 2ème et 3ème transfert et les séances chez la psychologue

Le transfert du deuxième embryon à lieu, c’est encore un échec, puis le troisième embryon également. Et là pour moi c’est très compliqué, je me dit qu’il faut tout recommencer, qu’il va encore falloir attendre car je ne supporte plus ce temps qui passe… Je ne dors plus, je passe deux à trois nuits par semaine à tourner en rond dans mon lit à me relever et à ne finalement dormir qu’une ou deux heures… Mon conjoint ne sait plus comment m’aider, il vient parfois me rejoindre lorsque je suis debout mais il n’a pas de solution, n’a pas les mots… Il me dit que s’il le faut on pourra faire appel à un donneur de sperme ou bien que l’on pourra adopter, qu’il y a des solutions mais je n’arrive plus à y croire. Je me sens désespérée et tellement seule.

Je décide donc d’avoir recours à des séances avec la psychologue du service PMA et de faire des séances d’acupuncture.

Ces séances me font beaucoup de bien, j’arrive à exprimer ma colère car il s’agit réellement de colère. Je trouve cela tellement injuste, je suis jalouse de toutes ces femmes qui arrivent à tomber enceinte sans aucune difficulté. Les séances chez la psychologue me permettent de relativiser et de me dire qu’après tout nous n’avons fait qu’un seul essai, ce n’est pas comme si nous étions arrivés au bout du parcours.

La 2ème FIV

La deuxième FIV est donc lancée, je reprends les injections, les contrôles par échographie, une nouvelle ponction à lieu et la première insémination. Nous avons décidé de nous donner un peu plus de chance avec mon conjoint et demandons au médecin de m’implanter deux embryons. Les deux semaines d’attentes me paraissent interminables comme à chaque fois, mais au moins je me dis que ça y’est nous sommes dans une nouvelle dynamique que même si cela est encore un échec il y a d’autres embryons qui sont congelés et que nous aurons d’autres essais. Je préfère l’action. Le jour de ma prise de sang, je n’arrive pas à me connecter à mon espace de laboratoire pour consulter mes résultats, j’essaie plusieurs fois mais en vain, je me dis que de toute façon une des sage-femmes m’appellera et qu’elle m’annoncera les résultats. Le téléphone sonne, la sage-femme me demande si j’ai les résultats et je lui dis que non que j’ai un souci d’accès et là elle m’annonce que le résultat est positif ! Je suis tellement ravie, quand je raccroche je saute de joie et pleure de soulagement !

Une nouvelle aventure commence, la grossesse, les rendez-vous de contrôle, la préparation de la chambre et enfin ma fille tant espérée arrive le mars 2020, la veille du premier confinement. Tout le monde ne parle que du Covid mais je m’en fiche il n’y a qu’une chose qui compte, c’est l’arrivée de ma puce.

Conclusion

Nous avons tellement souffert pour avoir cette enfant que nous avons pris la décision avec mon conjoint de ne pas nous lancer dans une nouvelle procédure de FIV, s’il doit y avoir un deuxième enfant il viendra naturellement ou il ne viendra pas. Cette épreuve a été tellement compliquée à vivre que nous ne souhaitons pas la revivre, les deux embryons congelés sont conservés actuellement mais nous allons certainement en faire don pour qu’un autre couple puisse à son tour éprouver la joie de construire une famille.

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