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Ayurvéda et PMA

Depuis toujours l’Ayurvéda a pris en considération la période de procréation : conception, grossesse, accouchement, post-partum. Il accompagne le couple, et plus particulièrement la femme, pendant cette étape de vie. En apprenant à développer les forces et à minimiser ou dédramatiser les faiblesses, en adaptant l’alimentation et l’hygiène de vie, l’Ayurvéda va aussi aider les couples qui n’arrive pas à combler leur désir d’enfant.

Par Amélie Clergues-Vaures, praticienne en Ayurvéda certifiée et validée par le réseau Medoucine.

L’ayurvéda qu’est-ce que c’est ?

L’Ayurvéda est le plus ancien système de santé au monde. Depuis plus de 5000 ans cette médecine traditionnelle indienne a pour but d’instaurer une harmonie entre le corps et l’esprit, gage de santé. Elle s’appuie sur l’observation de la nature et de ces cycles. Elle est holistique, c’est à dire qu’elle considère l’être humain dans sa globalité, aspect physique et psychique, et dans son milieu environnemental. C’est un art de vivre complet. Chaque individu possède une combinaison unique des trois doshas, eux-mêmes mélange des cinq éléments. Le dosha Kapha est la structure qui crée, le dosha Vata est le fluide qui distribue tandis que le dosha Pitta est l’énergie qui transforme. L’équilibre entre ces trois doshas est la clé de la santé et d’une vie harmonieuse.

 

 

Un plan pour affronter l’infertilité avec l’Ayurvéda :

Chasser les déséquilibres

Un des premiers objectifs de l’Ayurvéda est de lutter contre les déséquilibres. S’il existe un déséquilibre, la nidation va échouer donc on va commencer par repérer les déséquilibres. On pourra pour cela intervenir à plusieurs niveaux :

  • Optimiser l’énergie vitale en améliorant une mauvaise digestion ou un microbiote appauvri. Il faut que l’alimentation apporte de l’énergie au corps, pas qu’elle lui en coûte à cause de digestions difficiles. Elle ne doit pas lui nuire en apportant des toxines. Il faut privilégier les produits naturels, biologiques, non transformés, bruts, locaux et de saison en les adaptant au dosha de chacun et en respectant l’équilibre des saveurs.
  • Réduire le stress car il bloque l’énergie au niveau mental au détriment du corps.
  • Débarrasser le corps des toxines dues généralement à la mauvaise alimentation et/ou à une mauvaise élimination. On travaille sur les deux axes.
  • Combattre l’inflammation dont les causes principales sont les rythmes de vie et l’alimentation actuelle. Au sens ayurvédique, trop de feu, agni, peut nuire aux tissus reproducteurs. Il va empêcher que la vie se développe. (En Ayurvéda, agni est l’ensemble des processus chimiques du métabolisme)
  • Optimiser l’équilibre acido-basique du corps. Il est important que les muqueuses génitales aient un PH adéquat afin que les spermatozoïdes ne soient pas détruits.
  • Combler les carences en vitamines et en oligo-éléments, essentiels à la santé de nos cellules.

Stimuler la capacité d’auto-guérison du corps.

Les déséquilibres tels que troubles digestifs, problèmes d’assimilation, carences, fatigue chronique, manque d’ancrage, stress important, sommeil perturbé, tendance aux excès, problèmes de poids, etc, sont améliorés par l’Ayurvéda qui va aider à les contrôler. L’Ayurvéda va combattre les excès : surpoids ou maigreur excessive, car ce sont des facteurs défavorables à la procréation. Il va aider à atteindre le poids de forme, le poids idéal pour procréer. Il va adapter individuellement une alimentation et une hygiène de vie et favoriser ainsi la procréation chez les deux membres du couple. La fertilité, la nidation et le développement de l’embryon sont influencés par l’alimentation. L’Ayurvéda ajuste l’alimentation parfaite en fonction des doshas et des besoins du corps de chacun. Il favorise ainsi la procréation, à la fois chez l’homme et chez la femme. Réduire l’acidité du corps, limiter la production de radicaux libres et fluidifier la membrane des cellules vont être les principaux axes d’action.  En optimisant le fonctionnement de chaque cellule, l’Ayurvéda améliore la capacité d’autoguérison du corps, renforce l’immunité et augmente les chances de conception.

Améliorer le terrain.

L’Ayurvéda va contribuer à l’optimisation du terrain. Il va favoriser un bon équilibre de l’élément eau puisque le terrain de procréation est un terrain humide. L’élément eau en mouvement est à l’origine de la vie. Il faudra donc pratiquer régulièrement de l’exercice physique adapté à son dosha. On travaillera aussi sur l’élément feu pour le contenir. Un excès de feu surexcite l’organisme. Il se peut que les tissus reproducteurs soient consumés entravant le développement de la vie. Il faut apprendre à se relâcher, se détendre et à maîtriser son mental. En fonction de chaque dosha, on adoptera des solutions différentes :

  • Pitta dosha gère le métabolisme par l’action couplée de l’eau et du feu. Pour l’équilibrer il faudra diminuer le feu et augmenter l’eau.
  • Vata dosha représente la pulsation de la vie, il maintient le rythme des phénomènes biologiques. On devra le pacifier avant de le tonifier, le réchauffer et le nourrir.
  • Kapha dosha relie et soutient la force structurante. Il apporte la fertilité. On va le mettre en mouvement et combattre ses excès : léthargie, stagnation, lenteur pour limiter son potentiel de nuisance.

Travailler au niveau mental.

Le dernier axe d’action de l’Ayurvéda se situe au niveau mental ou émotionnel. Il aidera à libérer les angoisses et les peurs enfouies, à gérer le stress négatif et à attribuer une place de premier plan à l’amour. En augmentant le flux d’énergie positive dans le corps, on crée une meilleure connexion entre le corps et l’esprit, le bien-être émotionnel en est amélioré. Ce travail sur le mental va contribuer à la stimulation du pouvoir d’auto-guérison du corps. Pour cela, l’Ayurvéda dispose de méthodes spirituelles d’écoute de soi comme la méditation, la pratique de certains types de yoga ou celle d’exercices respiratoires (pranayama) tels que la respiration alternée ou la cohérence cardiaque. Ces pratiques permettent de détoxifier l’esprit et de mieux préparer ainsi la conception au niveau mental.

Combiner tous les moyens.

L’Ayurvéda s’insère parfaitement dans une vision de médecine intégrative. Il n’exclut aucune technique classique d’assistance à la procréation. Les bienfaits de l’Ayurvéda s’associent aussi à ceux des médecines douces, par exemple l’acupuncture. La combinaison de plusieurs approches accroît la performance dans l’action contre l’infertilité. Un des buts de l’Ayurvéda est de compléter ou de parfaire les traitements de la médecine allopathique, mais également d’accompagner le couple pour adoucir les conséquences des traitements hormonaux : prise de poids, complications hormonales et digestives, etc. Ces différentes approches sont complémentaires. Leur combinaison est un facteur de réussite particulièrement dans les parcours de PMA.

L’Ayurvéda se conçoit, de nos jours et dans notre environnement actuel, comme une médecine complémentaire à la médecine conventionnelle scientifique. Cette vision de médecine intégrative provient des États-Unis et donne d’excellents résultats par exemple dans le cas des maladies chroniques. En France la collaboration entre la médecine allopathique et les médecines douces n’est pas encore développée d’une manière générale. Cependant dans le cadre de la lutte contre l’infertilité, des médecins gynécologues ont compris la force de cette combinaison. Les meilleurs résultats s’obtiennent en coordonnant les différentes méthodes. Le but primordial étant de permettre aux couples en difficulté de concevoir et d’y réussir dans les meilleures conditions de bien-être. Dans ce domaine l’importance de l’Ayurveda n’est plus à démontrer, elle est mondialement reconnue.

Par Amélie Clergues-Vaures, praticienne en Ayurvéda certifiée et validée par le réseau Medoucine.

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