PMA Info : La stimulation ovarienne en FIV
Le laboratoire Gedeon Richter France et Fiv.fr vous présentent la série de vidéos « PMA Info », série de vidéos faites par des experts de la PMA et qui vous permettront d’y voir plus clair.
Le Docteur Vanessa Gayet, gynécologue en Médecine de la Reproduction (Paris) vous explique tout sur la stimulation ovarienne, étape indispensable et cruciale de votre FIV. Vous en saurez davantage sur les follicules, ovocytes, protocoles !
Bonjour, je suis Vanessa Gayet, je suis gynécologue obstétricien, je travaille à la clinique Cherest.
Aujourd’hui je vais vous parler donc des protocoles de stimulation et de la stimulation ovarienne.
Qu’est-ce que la stimulation ovarienne ?
La stimulation ovarienne lors d’une fécondation in vitro c’est la première étape qui va consister à stimuler les ovaires afin de faire grossir les follicules qui sont présents sur les ovaires et ensuite de pouvoir ponctionner ces follicules et de récupérer les ovocytes qu’on mettra en contact avec les spermatozoïdes du conjoint afin de réaliser la fécondation in vitro.
Quelle est l’action de la stimulation ?
Quand on est en début de cycle, si on fait une échographie on peut visualiser plusieurs petits follicules qui mesurent en général entre deux à cinq millimètres.
Quand on est dans un cycle naturel, on va avoir un seul de ces follicules qui va grossir.
En fait sous l’action de la FSH c’est la Folliculo Stimulating Hormone qui est secrétée par l’hypophyse, c’est une gonadotrophine et donc il y a un seul follicule plus sensible que les autres qui va devenir mature et qui donnera l’ovulation, c’est le follicule dominant.
Dans la stimulation ovarienne on donne des gonadotrophines exogènes qu’on va donner par des injections, ça va permettre de faire grossir tous les petits follicules, en tous cas on va essayer de tous les faire grossir afin d’en avoir un maximum.
L’idéal pour une fécondation in vitro c’est d’obtenir 8 à 15 follicules, donc de ponctionner entre 8 à 15 ovocytes.
Comment se déroule concrètement une stimulatin ovarienne ?
Pour démarrer une stimulation, on peut soit choisir de démarrer les injections de gonadotrophines en début de cycle, avant on réalise le plus souvent une échographie, une prise de sang pour vérifier qu’on est bien en début de cycle et on démarre directement les injections.
Pour des raisons parfois plus pratiques et d’organisation pour les équipes mais également pour synchroniser les follicules, c’est-à-dire que tous les follicules grossissent en même temps, on peut décider donc de synchroniser le démarrage et pour ça on utilise soit des oestrogènes qu’on va utiliser quelques jours avant les règles ou des oestroprogestatifs, ce qu’on appelle la pilule qui vont nous permettre donc de décider la date de démarrage.
Le déroulement de la stimulation c’est des gonadotrophines qu’on démarre environ pendant 10 jours donc des injections et pendant tout ce temps on va avoir des contrôles donc comme je vous ai dit précédemment au démarrage de la stimulation puis généralement de contrôle pendant la stimulation avec une prise de sang et une échographie.
Le but est d’obtenir des follicules qui vont mesurer entre 16 et 20 millimètres à peu près pour pouvoir déclencher l’ovulation et effectuer la ponction qui aura lieu environ 36 heures plus tard.
Quels sont les différents protocoles de stimulation ?
En effet, il existe différents types de protocoles de stimulation qui en fait, dont le nom généralement dépend du produit qu’on va utiliser pour bloquer l’ovulation.
Effectivement, je vous ai dit qu’on allait stimuler les ovaires pour essayer d’obtenir un maximum de follicules et d’ovocytes.
Mais en effectuant cette stimulation on a le risque d’avoir une ovulation prématurée et donc de ne pas pouvoir avoir cette synchronisation des follicules et de pouvoir nous-même choisir le moment du déclenchement.
Pour empêcher ça, on va donner, soit un antagoniste c’est qu’on appelle le protocole antagoniste ou protocole court.
Donc il y a une deuxième injection qu’on effectue tous les jours à partir du 6ème jour de la stimulation ou dès qu’un follicule a atteint au moins 14 millimètres et à risque d’ovuler.
On passe à deux injections jusq’au moment de déclenchement de l’ovulation.
Un autre type de protocole est le protocole long ou protocole agoniste long.
En fait on utilise là un agoniste de la GnRH pour bloquer l’ovulation et on parle de protocole long parce que cet agoniste doit être démarré plusieurs jours avant la stimulation et généralement on fait un contrôle pour vérifier que l’ovaire est bien bloqué, qu’on est bien sous l’effet de l’agoniste et ensuite on introduit le démarrage de la stimulation, donc vous avez deux injections par jour.
Dans ce protocole on on peut aussi remplacer l’injection par une pulvérisation nasale, ça dépend des habitudes des équipes.
Quels sont les risques de la stimulation ovarienne ?
Les risques de la stimulation ovarienne sont premièrement : l’annulation, malheureusement dans un certain nombre de cas on va annuler le cycle parce que la réponse est insuffisante et dans ces cas-là on peut réadapter un protocole en augmentant les doses et faut rediscuter avec son médecin des alternatives.
Un autre effet secondaire est l’hyperstimulation ovarienne au contraire on a trop stimulé l’ovaire.
Heureusement maintenant on a des techniques de déclenchement de l’ovulation qui permettent de limiter les effets secondaires, donc ça devient de plus en plus rare.
L’effet secondaire aussi souvent rencontré est la fatigue car ces protocoles de stimulation demandent beaucoup de temps, des contrôles, donc ça demande beaucoup de disponibilité et souvent c’est assez éprouvant pour les patientes.
On peut continuer de travailler mais il faut savoir qu’il faut que ce soit quand même une période où il faut être disponible et pouvoir se reposer.