PMA Info : infertilité, quand faut-il s’inquiéter ?
Le laboratoire Gedeon Richter France et Fiv.fr vous présentent la série de vidéos « PMA Info » , série de vidéos faites par des experts de la PMA et qui vous permettront d’y voir plus clair.
Le Docteur Charles Tibi, chirurgien gynécologue, spécialiste en AMP (Centre de fertilité de Paris) nous explique dans cette video à propos de l’infertilité, quand faut-il s’inquiéter ? :
Bonjour je m’appelle le docteur Charles Tibi, je suis gynécologue à Paris et à l’hôpital américain deNeuilly-sur-Seine, je vais vous parler de l’infertilité et en particulier quand faut-il s’inquiéter ?
L’infertilité concerne environ 15% des couples qui seront amenés à consulter pour ce motif.
Quand consulter si la grossesse n’arrive pas ?
Les taux de conception varient selon l’âge de la femme : à 25 ans il est de l’ordre de 25% par cycle, à 30 ans il va être de 20% et à 40 ans seulement de 5%. Donc on vient donc consulter après un délai d’environ 6 mois pour faire le point à la fois pour l’homme et pour la femme, ce délai serad’autant respecté que la femme est plus âgée dans le sens pour la fertilité.
Pour l’homme le bilan consistera en un spermogramme, qui va détecter la qualité et le nombre des spermatozoïdes pouvant féconder. Chez la femme le bilan comprendra un bilan anatomique pour vérifier l’intégrité de l’utérus, des trompes. Est-ce qu’il y a un blocage ? Est-ce qu’il y a un problème pour porter la grossesse ? Ce sont les facteurs importants.
Egalement il vérifiera l’état hormonal pour vérifier la qualité de la réserve ovarienne.Celle-ci est un facteur important pour le timing et la stratégie de prise en charge de l’infertilité.Certaines situations doivent être considérées comme un motif de consultation plus rapide en particulier quand il y a des antécédents connus.
Quel genre d’antécédents ? Chez la femme s’il y a des antécédents de salpingite, d’infection génitale ou de grossesse extra-utérine ou de passé de chirurgie ovarienne qui peut avoir un impact sur la fertilité ou des antécédents de chirurgie plus lourde comme des péritonites appendiculaires qui peuvent avoir aussi des impacts sur la fertilité. Egalement s’il y a eu une chimiothérapie, une radiothérapie ou s’il y a des ménopauses plus précoces dans la famille, tout ça ce sont des exemples de cas où la femme doit consulter relativement vite pour chercher s’il n’y a pas un problème lié à ce terrain particulier.
Chez l’homme il existe également des situations où il faut consulter plus rapidement dans le cas d’antécédents, d’une descente tardive d’un testicule ou de chirurgie testiculaire ou d’antécédent de chimiothérapie ou de radiothérapie par exemple ou d’expositions particulières à certains toxiques en milieu industriel.
Qui consulter et pourquoi ?
Le premier bilan chez la femme comme chez l’homme peut être fait par le gynécologue qui suit la patiente et le couple.En cas d’anomalie plus sévère détectée, il conviendra de s’orienter vers un gynécologue plus spécialisé en infertilité. Au terme de ce premier bilan il ne convient pas obligatoirement de traiter immédiatement en particulier quand le couple est jeune et que le bilan est parfaitement normal. Il faut au contraire rassurer ce couple et continuer les essais naturels en ciblant peut-être un peu
plus les périodes d’ovulation et en étant sûr que la sexualité est régulière avec plusieurs rapports en particulier dans les zones de temps où l’ovulation va survenir.
Elle survient en général à mi-cycle, ce qui est facile à détecter pour des femmes qui ont des cycles réguliers.
Pour les femmes qui ont des cycles plus irréguliers on tombe dans l’anomalie, ou la particularité qui demande quand même de cibler un peu plus avec le gynécologue. Par contre dans le cas où le bilan retrouve des anomalies qui empêchent véritablement une conception naturelle on sera amenés à médicaliser sans attendre pour traiter ces facteurs ou contourner ces facteurs pour augmenter la fertilité.
Le traitement devra être engagé d’autant plus vite que la patiente est plus âgée car on sait que la fertilité baisse nettement à partir de 35 ans et dramatiquement
après 40 ans, d’où l’importance d’essayer de faire des grossesses avant 35 ans.
Dans quels cas a t-on directement recours à la PMA ?
Certaines situations amènent d’emblée à aller à des traitements plus lourds de type Fécondation in vitro d’emblée. Quand par exemple le
sperme est extrêmement faible ou les trompes sont totalement bouchées et non réparables, ce genre de cas de figure doit entraîner une prise en charge en Assistance Médicale à la Procréation après un approfondissement du bilan bien entendu.
Les cas plus légers, peuvent-être traités différemment, soit par des inductions de l’ovulation s’il y a un problème d’ovulation avec des trompes normales et un sperme normal ou par des inséminations s’il y a un problème de col. Par exemple pour le passage, s’il y a une conisation avec un col fermé, l’insémination sera intéressante.
Qu’est-ce que c’est l’insémination ?
C’est l’injection de spermatozoïdes sélectionnés, les plus mobiles qu’on met au-delà du col directement dans les trompes pour essayer d’avoir une fécondation optimisée et avec un timing précis le jour même de l’ovulation.
Quelle est l’importance de la réserve ovarienne ?
La réserve ovarienne repose sur l’analyse de deux facteurs : le taux d’AMH et le compte des follicules antraux. AMH veut dire Hormone Anti Müllérienne cette hormone est le reflet du compte des follicules qui sont dans l’ovaire.
L’échographie est un autre moyen de retrouver ce compte des follicules. La combinaison d’une AMH faible et d’un compte folliculaire bas, les deux facteurs sont corrélés, doit faire inquiéter entre guillemets en particulier si la femme a plus de 35 ans, si la femme a moins de 35 ans les chances de grossesse restent quasiment intactes. Après 35 ans les chances de grossesse diminuent et doivent indiquer une prise en charge rapide en Assistance Médicale à la Procréation.
Par ailleurs une bonne réserve ne peut pas rattraper un âge plus âgé, c’est-à-dire qu’il vaut mieux avoir 30 ans avec une réserve ovarienne plus basse que 40 ans avec une bonne réserve, les taux de grossesse seront différents.
4.Conclusion
En conclusion, il ne faut pas hésiter à consulter après 6 mois d’essais infructueux de grossesse car cela permettra parfois de découvrir des anomalies importantes et évitera de perdre du temps avec une attente prolongée. En même temps ça pourra rassurer si toutes les conditions sont normales et pourra entraîner un essai de
grossesse plus prolongé avec souvent des résultats au bout du compte.