PMA Info : Pourquoi prendre de la progestérone en FIV ? (soutien de la phase lutéale)
Le laboratoire Gedeon Richter France et Fiv.fr vous présentent la série de vidéos « PMA Info », série de vidéos faites par des experts de la PMA et qui vous permettront d’y voir plus clair.
Le Docteur Vanessa Gayet, gynécologue en Médecine de la Reproduction (Paris) vous explique tout sur la progestérone dans le cadre du soutien de la phase lutéale et pendant une FIV.
Si vous voulez en savoir plus sur les hormones FSH, LH, HCG, œstradiol, les modes d’administration de la progestérone, vous êtes au bon endroit !
Bonjour je suis Vanessa Gayet, je suis gynécologue spécialisée en médecine de la reproduction.
Je travaille à la clinique Cherest à Neuilly près de Paris et donc aujourd’hui je vais vous parler du soutien de la phase lutéale après une stimulation pour fécondation in vitro.
Le soutien de la phase lutéale
Le cycle menstruel est divisé en plusieurs phases : la première phase c’est la phase folliculaire, c’est ce qui permet au follicule de grossir et ça se fait sous l’influence de la FSH qui est une hormone hypophysaire : la Folliculo Stimulating Hormone, qui va stimuler le follicule et donc on va avoir un grossissement du follicule pendant environ 2 semaines.
Quand ce follicule a atteint une taille suffisante, on va avoir un pic de LH, encore une hormone hypophysaire qui va permettre l’ovulation et la libération de l’ovocyte, cette phase va durer 24 à 48 heures.
Ensuite on a la fameuse phase lutéale qui dure donc environ 2 semaines s’il y a pas de grossesse et qui après va continuer en cas de grossesse et ça, ça correspond à ce qu’on appelle la lutéinisation du corps jaune, donc en fait c’est le follicule qui se transforme en corps jaune et qui va secréter donc des œstrogènes de la progestérone.
Donc il y a des hormones qui sont clés pendant cette phase : on a l’hCG, ça permet le maintien du corps jaune, c’est également l’hormone qu’on va détecter en cas de grossesse et l’œstradiol et la progestérone qui eux vont permettre le développement donc de la muqueuse pour accueillir au niveau de l’utérus donc l’embryon s’il y a eu une fécondation et ensuite maintenir la grossesse.
Phase lutéale et FIV
Lors d’une fécondation in vitro, on effectue une hyperstimulation ovarienne afin d’avoir un maximum de follicules pour lors de la ponction avoir plusieurs ovocytes.
Le problème c’est que lors de la ponction, le fait d’avoir stimulé comme ça nos follicules et de les avoir ponctionnés, on va probablement endommager en partie le follicule en ponctionnant des cellules et du coup notre nos différents corps jaunes qu’on va obtenir en phase lutéale vont avoir une sécrétion moindre de progestérone qui va être certainement inadéquate en fonction des patientes.
De plus, on a pendant notre stimulation ovarienne, on a bloqué l’hypophyse, on a bloqué en fait la LH pour éviter d’avoir une ovulation prématurée et du coup on va avoir moins de LH pour stimuler le corps jaune donc nos corps jaunes vont être de moins bonne qualité.
Donc il est recommandé de supplémenter notre phase lutéale en progestérone, c’est à cause de cette stimulation ovarienne et de cette ponction ceci est vraiment important.
Pour donner de la progestérone, on va la commencer soit le soir de la ponction ou le lendemain en fonction des équipes il y a des habitudes qui peuvent différer avec des études qui varient et il y a pas de suprématie de faire soit le soir, soit le lendemain, faut pas s’inquiéter en fonction on va écouter les consignes.
Et donc on prend cette progestérone jusqu’au test de grossesse et si le test de grossesse est positif, il faudra continuer la progestérone en fait jusqu’à temps qui il y ait un relais par le placenta.
Alors la durée de progestérone lors d’un transfert frais d’embryon va varier en fonction des équipes entre 1 mois à 3 mois mais minimum 1 mois de progestérone.
Quelle voie d’administration pour la progestérone ?
Alors en France clairement la voie la plus utilisée est la voie vaginale avec des utilisations d’ovules de progestérone, la dose varie en fonction des équipes : entre 400 mg par jour et 1200 mg.
Aux États-Unis, on va utiliser beaucoup la voie intramusculaire mais celle-ci est quasiment pas disponible en France.
Par contre depuis quelques années on a la voie sous-cutanée qui est une excellente alternative à la voie vaginale, qu’on peut combiner ou substituer à la voie vaginale.
Concernant des études récentes, de plus en plus on peut aussi utiliser la voie orale mais attention c’est pas les mêmes ovules, c’est une autre progestérone c’est pas la même qui est dans les ovules, on peut surtout pas mettre les ovules de la voie vaginale par voie orale parce que ça on sait que c’est que c’est pas suffisamment absorbé, mais par contre on a de la progestérone par voie orale et avec des résultats tout à fait satisfaisants et beaucoup moins d’inconfort pour les patients.
Conclusion
Donc on a parlé beaucoup de la progestérone aujourd’hui et on sait qu’elle est fondamentale dans la supplémentation de la phase lutéale avec notamment une méta-analyse de la Cochrane qui a montré quasiment 3 fois plus de grossesses quand on donnait de la progestérone par rapport à un placebo ou pas de traitement.
J’avais parlé dans l’introduction un petit peu de l’hCG et des œstrogènes et là on a pas de preuves scientifiques suffisantes pour dire qu’il faut supplémenter, cependant dans la majorité des cas on donne quand même des œstrogènes et de la progestérone en phase lutéale, merci.