Il y a davantage de risques de diabète gestationnel en cas de grossesse avec FIV
Selon une méta-analyse (compilation des résultats de plusieurs analyses) portant sur plus de 2 millions de grossesses uniques, les femmes qui accouchent d’un bébé unique grâce à des techniques de PMA, et notamment la FIV courent un plus grand risque de développer un diabète gestationnel.
L’analyse, présentée cette année lors de la réunion annuelle de l’Association européenne pour le diabète (EASD) à Barcelone, en Espagne (16-20 septembre), a révélé une augmentation de 53% du risque de diabète gestationnel chez les femmes devenues enceintes grâce aux techniques de PMA
Dans cette étude, le Dr Panagiotis Anagnostis de l’Université Aristote de Thessalonique en Grèce et ses collègues ont procédé à une revue systématique et à une méta-analyse d’études transversales, comparant le risque de diabète gestationnel lors de grossesses uniques réalisées par FIV et ICSI et la conception spontanée.
L’analyse de données provenant de 38 études, portant sur près de 2 millions de femmes et 163 302 cas de diabète gestationnel, a révélé que les femmes qui ont donné naissance à des bébés uniques après la procréation assistée étaient 53% plus susceptibles de développer un diabète gestationnel que celles qui a conçu naturellement.
Une analyse plus approfondie de 17 études (portant sur 21 606 femmes) dans lesquelles les femmes ont été appariées pour l’âge, la taille, le statut tabagique et l’origine ethnique a montré que les femmes ayant eu recours à des techniques de procréation assistée avaient 42% plus de risques de développer un diabète gestationnel par rapport à la conception spontanée.
« Cette évaluation rigoureuse des meilleures preuves disponibles à ce jour montre que les grossesses uniques réalisées par FIV sont liées à un risque accru de développer un diabète gestationnel par rapport aux grossesses conçues naturellement », explique le Dr Anagnostis.
« Le mécanisme exact n’est pas clair, et si ce risque est dû à l’intervention médicale ou au statut d’infertilité sous-jacent des couples subissant une procédure de PMA, n’est pas encore complètement compris et nécessite des recherches supplémentaires. »
Il ajoute: « Bien que le diabète gestationnel reste un résultat rare pour les technologies de procréation assistée, ses complications indiquent que les femmes à risque doivent être identifiées et surveillées, en s’assurant qu’elles reçoivent un dépistage précoce, ainsi qu’un soutien et des soins appropriés. »
Comme il s’agit d’une méta-analyse d’études observationnelles, aucune conclusion définitive ne peut être tirée quant à la cause et l’effet.
Source : https://eurekalert.org/pub_releases/2019-09/d-lml091719.php