Les mamans FIV sont-elles de meilleures mamans ?

Faut-il se lancer dans davantage de réflexions lorsqu’on est parent d’un enfant né par PMA ? La question du mode de conception de l’enfant peut-elle influencer la relation qu’on tisse avec lui ? Assurément, certaines décisions ou émotions propres à un parcours de FIV ne manquent pas de peser dans la balance, en particulier le choix de garder ou non le « secret » de sa conception, la douleur ressentie face à son infertilité ou l’anxiété générée par un désir d’enfant et une attente de nombreuses années.

Des recherches qui prouvent la qualité de la relation parent-enfant

Recourir à une FIV pour concevoir son enfant peut parfois être vécu comme un tabou. Si les parents en parlent quelques fois à des personnes qui leur sont très proches, le nombre est restreint et il est encore plus rare qu’ils expliquent à l’enfant la nature de sa conception. C’est encore plus vrai dans le cas de fécondation in vitro hétérologue, c’est-à-dire avec don de gamètes (du côté féminin ou masculin). En 2002, l’étude de Colpin et Soenen[1] mettait en évidence que 75 % des parents n’avaient pas l’intention de lever le secret. Dans bien d’autres recherches, comme celles de Golombok et al.[2], la grande majorité des parents gardent le secret, en particulier parce qu’ils ont peur de la réaction de l’enfant.

Pourtant, les études qui s’intéressent à la qualité de la relation parent-enfant montre qu’elle est similaire lorsque l’enfant est issu d’une FIV ou conçu naturellement, voire supérieure dans le premier cas. Les séquences de jeu entre la mère et l’enfant sont notamment plus développées, surtout dans les premières années d’existence de l’enfant. La relation est également très bonne avec les pères, qui estiment toutefois davantage que lors d’une conception naturelle que la relation de couple se trouve dégradée par l’arrivée de l’enfant. Il semble en effet que les mères ayant conçu par FIV surinvestissent leur rôle, surtout au début, avant de gagner en confiance avec le temps.

Avoir un enfant grâce à la FIV n’implique donc pas de difficultés particulières en soi. Une bonne nouvelle pour toutes celles qui se demandent en permanence comment savoir si on est une bonne mère !

L’épineuse question de la levée du secret

Ce qui peut bouleverser la relation parent-enfant après un parcours de FIV n’est bien souvent pas la nature même de la conception de l’enfant mais le sentiment de trahison qu’il peut éprouver lors de la découverte inattendue du secret. En effet, les études montrent que les parents qui n’ont pas l’intention d’expliquer l’histoire de sa conception à leur enfant en ont souvent parlé à des proches. C’est par exemple le cas dans l’étude de Leiblum et Aviv. Les trois quarts des parents ne comptaient rien révéler à leur enfant mais en avaient parlé à au moins une autre personne[3]. Par conséquent, le risque que l’enfant apprenne le secret par hasard, lorsqu’il échappe à une personne au courant ou lors d’un test ADN, de plus en plus répandu.

Que votre enfant soit né par FIV ou conçu naturellement, l’essentiel est de trouver le bon équilibre. A titre d’exemple le site Hello Maman vous accompagne dans votre quotidien de mère, pour que vous puissiez profiter de bébé tout en prenant soin de vous !

Sources

[1] Source : Colpin H, Soenen S. Parenting and psychosocial development of IVF children: a follow-up study. Human Reproduction. 2002;17(4):1116-1123.

[2] Source : https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2004/03/medsci2004203p352/medsci2004203p352.html

[3] Source : https://www.researchgate.net/publication/260182776_Enfants_PMA