Sélectionner une page

Témoignage au jour le jour d’une donneuse d’ovocytes française

Contact

Ca fait des mois que je me tâte si oui….non….peut être….je ne sais pas…bien envie mais…. finalement j’ai sauté le pas, j’ai pris mon premier rdv.
Mon premier don date d’il y a quelques années en arrière. J’ai 30 ans, je suis en recherche d’emploi, je sais que si je ne le fais pas là, maintenant, je ne le ferai jamais. Et j’aurai toujours le regret.
Alors j’ai pris mon téléphone et j’ai obtenu ce rdv, j’ai bien fait, plus d’un mois d’attente. Mais ce n’est pas grave, le pas est franchi, c’est le plus important.
On peut être rebutée par l’organisation que ça demande, ou encore la lenteur du processus (pour le premier ça m’avait pris 9 mois mais ça dépend vraiment des CECOS), mais quand on sait ce qu’il y a au bout, ça n’a pas de prix.
J’ai envoyé un message à une fille de la liste sur un forum, en espérant qu’elle soit toujours intéressée. Je n’ai pas envie de lui faire miroiter de faux espoir, mais j’ai déjà donné, je connais les difficultés qui m’attendent, les soins, etc, bref, je le sens bien.

Rendez-vous préparatoires mois 1

Et voilà, j’ai eu mon premier rdv cet après-midi, et je dois dire que l’accueil fut à la hauteur ! Ville1 est autrement plus sympathique et humain que Ville2 !
Apres avoir déposé mon enfant 1 à l’école, direction deux heures de route, une première pour moi qui ne supporte pas la conduite. Conduire sur autoroute, seule qui plus est, vachement plus angoissant qu’une ponction lol !
Mais le temps fut au beau fixe, j’ai quitté ma grisaille pour le soleil, de quoi mettre du baume au cœur !
Mon enfant 2 n’a pas bronché le temps du voyage, et je l’ai déposé chez ma mère qui vit à côté du CECOS.
Le dossier à l’accueil fut monté en anonyme, ce qui n’était pas le cas à Ville2, puis avec mon prénom, je suis arrivée face à la psy, avec qui nous avons parlé de mon parcours, du pourquoi de mon don, et d’autres choses comme…l’IVG ! Bref de tout ce qui peut concerner le choix des femmes, et j’ai été rassurée car oui, l’ivg j’y songerai sérieusement si je venais à retomber enceinte, et ce n’est pas rédhibitoire pour un don, contrairement à ce que j’ai pu lire ici pour une autre donneuse.
Sur ce, j’ai rencontré les deux docteurs, deux femmes très gentilles, qui vont tout faire pour récupérer mon premier dossier sur Ville2 et m’éviter d’interminables attentes.
Prochain rdv avec l’anesthésiste and co, fin mois 2. Si tout se goupille bien, je pourrai donner, début mois 4 !

Traitement mois 3

Direction Ville1 donc, pour dormir chez ma mère, avec les filles.
Il se trouvait que c’était l’anniversaire de maman, donc nous l’avons bien (très bien) arrosé, avec une partie de ma famille et des amis à elle.
Le lendemain, mal aux cheveux, toute la matinée à comater, en plus il faisait une chaleur caniculaire… Heureusement que ma mère et ma grand-mère (elles sont voisines) étaient là pour s’occuper des enfants !
Puis, je suis allée à l’hôpital, ou j’ai revu le Dr Docteur1, une femme très gentille qui a failli me faire sortir les mouchoirs.
En effet, après les discussions techniques d’usage, et la remise de la tonne de médoc (j’avais oublié à quel point il y en avait…!), j’ai demandé combien de couple elle préparait. Deux, m’a-t-elle répondu. J’étais heureuse, et j’ai répliqué qu’ils devaient être contents également. Elle m’a avoué ne pas les avoir encore prévenus, qu’elle attendait que je revienne, pour leur éviter une fausse joie si je m’étais désistée. Bien évidemment, je comprends, et elle a dit que le coup de fil qui allait suivre était l’un des moments qu’elle préférait, elle m’a remercié si chaleureusement, en me promettant qu’elle allait faire quelque chose de bien avec ce que j’allais donner, que je vous jure j’en avais les larmes aux yeux, et je pense qu’elle aussi. La fatigue de la veille devait y être pour quelque chose, d’habitude je ne suis pas si démonstrative ! C’est bien la première fois que j’ai hâte d’avoir mes règles.
Donc si l’on suit mon cycle un peu aléatoire mais plutôt régulier, je devrais débuter le protocole fin mois 3, pour donner début mois 4.
Étrangement, lors de ce rdv, elle m’a dit qu’elle avait récupéré mon dossier de Ville2 (moi je m’inquiétais de devoir refaire le caryotype etc). J’étais donc heureuse, puis elle a insisté sur le fait qu’elle avait également le résultat… Enfin « insisté » est un grand mot, disons qu’elle l’a juste dit, et je vous jure que un court instant, j’aurai bien voulu tourner son écran d’ordi pour jeter un coup d’œil. Ce devait être une maladresse de sa part, mais la curiosité, on a du mal à la refréner des fois !
Et puis j’ai vu la sage-femme qui ‘ma fait un looong cours théorique sur le cycle de la femme, m’expliquant ce qu’était le FSH, ce que provoquait les médoc dans mon corps, et surtout, surtout, comment faire le délicat mélange entre la poudre et le solvant. Je débuterai avec trois flacons.
Et enfin, direction l’anesthésiste, qui avait autant les yeux en face des trous que moi, et il était beau gosse, ce qui ne gâche rien Enfin quitte à avoir quelqu’un qui surveille mon sommeil pendant que j’ai les jambes en l’air, j’aimerai autant qu’il ne me plaise pas physiquement.
Avec lui ca a duré 5 minutes, aucune contre-indication sinon la cigarette, un don déjà fait sous AG qui s’est bien passé, bref, je suis sortie de l’hôpital avec le sentiment d’être tombée sur une équipe humaine, qui communique, sensible, et surtout sur le fait que je ne sois pas un numéro, sentiment malheureusement présent lors de mon don à Ville2.
Je suis super happy ! Vivement fin mois 3…

Fin mois 3

Ça fait trois jours que je m’injecte du Medoc1 en sous cutané, je deviens une pro du mélange de solvants et de poudres !
Même pas mal, par contre ça brule très légèrement quand le produit se diffuse.
Lors de mon premier don c’était Medoc2 et Medoc3, je ne me souviens pas que ca ait fait pareil.
Et puis je me sens ballonnée, soit c’est les ovaires soit c’est un léger surpoids, faut que j’accentue le régime ! Pareil pour ma poitrine légèrement douloureuse.
Vendredi matins aux aurores, première écho et pds de contrôle, au J6 !

J8
Je suis encore chez l’échographe, ça pousse !!!
4 à gauche et ….8 à droite !!!!
Yeah baby!!!! J’en suis toute émue !!
Je viens d’avoir le CECOS. Demain contrôle de nouveau, et si tout se passe bien, la ponction c’est VENDREDI J12!!!
Il y a six ans, presque jour pour jour, je donnais pour la première fois

J10
Dur dur ce matin, j’ai le ventre ballonné, j’en ai un peu marre des piqures j’avoue, et puis me lever aux aurores un jour de congés, rien de mieux pour me mettre de mauvais poil.
Mais j’ai retrouvé le sourire, j’en ai 8 « a point » de chaque côté.
Ce soir normalement Medoc4.

J13
Jeudi, après le boulot, j’embarque ma petite dernière et direction Ville1, chez ma mère.
Je suis un peu vannée du trajet, je revois ma grande en vacances la bas, avec un grand plaisir puis pouf, dodo, j’en oublie même ma douche à la B.
Le lendemain, tellement stressée par mon réveil, je me réveille quasiment toutes les heures. Puis, à 6h, douche B. express, puis direction le CHU.
A 7 heures j’arrive en même temps que les premières équipes, elles m’installent, et une infirmière me donne un cachet pour me décontracter. Un peu fatiguée par la nuit mouvementée, ça m’endort, et quand je me réveille vers 8heures, c’est l’heure d’aller au bloc.
On me balade dans mon lit à travers les couloirs, mon infirmier, un vieil homme noir, rigole avec les gens qu’ils croisent, je me sens un peu paumée mais je trouve l’ambiance sympa.
Et puis j’arrive au bloc, ou on m’installe. L’anesthésiste, une dame, me demande mon poids, je réponds ma taille Puis je cafouille, je dis mon poids, la dame rigole, me dit qu’elle devrait faire un régime, parce que elle, elle ne fait pas ma taille. Ça détend l’atmosphère.

La ponction

Puis elle m’installe le cathéter, je dis que je suis un poil stressée par l’anesthésie, elle me rassure, me place le masque, et en deux trois respirations je suis dans les bras de Morphée.
Quand je me réveille, j’ai froid, j’ai mal, je dis n’importe quoi. On me couvre, on m’injecte de quoi calmer la douleur, puis je reste dans un semi sommeil. Une main touche la mienne, j’ouvre les yeux, et je vois le Dr Docteur1, qui était censée être en vacances cette semaine-là, qui était venu spécialement me voir. J’en étais toute émue. Elle m’a remerciée, je l’ai remercié également, enfin bref un remerciement réciproque c’était rigolo, puis elle s’en va. Je me rendors.
La douleur stagne, on me ramène en chambre, je me rendors.

L’après ponction

Quand je me réveille, j’ai mal, rien de transcendant mais tout de même, du coup j’ai eu droit à divers cachets de paracétamol, spasfon et ibuprofène, mais rien à faire, entre deux phases de sommeil, j’ai toujours mal
Ça ne m’avait pas fait ça du tout la première fois !
Une doctoresse vient me voir, elle me remercie encore une fois chaleureusement, puis elle me dit que j’avais donné assez d’ovules pour satisfaire deux familles ! Ô joie !
On papote un peu, et j’apprends qu’à Ville1 ils avaient entre 12 et 15 donneuses par ans, mais qu’ils en recevaient le double, et que sur cette moitié qui, finalement, ne le fais pas, un quart se désistaient par choix, l’autre quart par contrainte (ne répond pas à la stimulation, ou contre-indication génétique..). J’étais contente d’avoir quelques chiffres.
Un couple receveur à Ville1 peut espérer un don dans les deux ans. Moi je trouve ça pas mal du tout (même si c’est long quand même).
Je me rendors.
Vers 15h, ma mère m’appelle pour venir me chercher. J’ai encore mal mais je soutiens le contraire à l’infirmière, je veux avoir mal chez moi (enfin chez ma mère).
Me voilà devant l’entrée de l’hôpital, je guette la voiture de ma mère. Ça ne va pas bien, mon corps se couvre d’une pellicule de sueur glacée. Je m’assoie. Si j’avais pu marcher à ce moment-là, je serais revenue dans ma chambre, mais là, je suis vraiment trop mal. J’ai un haut le cœur, deux, mais rien ne sort, je ferme les yeux en attendant que ça passe, et mon corps sue tout ce qu’il peut. Ma mère est en retard, c’est son habitude mais là, je l’aurai étripé !
Finalement, ca finis par passer mais je me sens aussi faible qu’un chaton nouveau-né. Ma mère arrive, je fais bonne figure, déjà qu’elle était contre le don, je ne voulais pas donner de l’eau à son moulin.
Revenue chez elle, je me fourre au lit, et je dors.
Je me réveille pour le dîner, je mange un truc, puis je dors. Je crois avoir dormis 18h presque non-stop…
Finalement ce matin, la douleur est gérable, comme des douleurs de règles. Si je bouge trop, ça fait un pic, donc je reste calme. Je n’ai plus envie de dormir (tant mieux !) du coup j’ai pu conduire pour revenir sans encombre.
Là je viens d’embaucher, mon patron dans sa grande gentillesse a très bien compris que je ne pourrai pas être là ce matin.
Il ne faut pas me demander de piquer un sprint, mais rester assise, c’est dans mes cordes, et j’ai l’esprit clair.

laisser le votre

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Share This