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Témoignage d’une receveuse d’un don d’ovocytes en France

(1) Cecos : Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains – voir page liens
(2) OATS : oligo-asthéno-tératospermie : infertilité masculine
(3) TGI : Tribunal de Grande Instance
(4) TEC : Transfert d’embryons congelés

Je suis receveuse de don et je tiens à remercier avant tout les mamans fées (je n’aime pas ce mot donneuse) car grâce à elle, le désir d’être maman nous est offert.

Pour comprendre mon parcours, je vais d’abord vous donner quelques petits renseignements qui vous aideront à voir pourquoi j’ai eu recours au don d’ovocyte.

Depuis l’âge de 11 ans, j’ai une maladie auto-immune, beaucoup de traitements lourds et puis 9 mois de chimio à faible dose pour stabiliser la maladie, mais malheureusement réfractaire aux traitements, seul la cortisone me convient mais, bien sûr ne soigne pas. J’ai dû me faire poser deux prothèses totales de genoux et donc je suis handicapée à 80% avec chaussures orthopédiques, mouvements interdits, je le gère très bien et suis complétement autonome.

A l’âge de 30 ans, j’ai eu une grossesse extra-utérine non confirmée car après une radio ils ont vu une tâche qui laissait penser à cela dans la trompe, le lendemain examen plus poussé par échographie et plus rien, une forte douleur, de fortes fièvres et pour finir des perfs et des perfs mais pas de vrai diagnostic concluant.

Puis, donc à 35 ans effondrement des plateaux tibiaux, jusqu’à ce jour, j’ai toujours eu peur de donner la maladie à un enfant, surtout transmissible pour une fille.
Mais à 36 ans ce désir a été plus fort que tout, ayant fait des analyses, on a conclu que ma PR n’est pas génétique et que donc le bébé n’avait aucun risque. Du coup, on se lance dans l’aventure bébé, arrêt de la pilule en Avril an1 et essai bébé en mai, bingo plus de règles au premier coup, puis test pipi négatif, puis PDS négative mais avec une prolactine élevée et même symptômes qu’une grossesse, ma gynécologue pense que les médocs font que cela me fausse les analyses, donc on recommence la PDS et rien.

Donc, juillet RDV à l’hôpital avec un gynécologue un peu plus spécialiste, il m’annonce que les médocs me bloquent l’hypophyse et que du coup altère mon ovulation et qu’en réduisant les médocs, tout va rentrer dans l’ordre, donc arrêt progressif des médocs mais toujours rien pas de règles. Ma gynécologue décide de m’envoyer direct chez un spécialiste en infertilité, elle pense que j’ai déjà 36 ans et un parcours lourd niveau de ma santé et qu’il ne faut pas tarder vu que de toute façon je serais une grossesse à risque. RDV donc en septembre an1, et là patatra, il m’annonce une ménopause précoce, un coup de massue me tombe dessus, et là je lui dis qu’alors je ne serais jamais maman, puis au bout d’un long silence, il me dit qu’il y a une possibilité le don d’ovocyte avec donneuse et me demande si j’ai une sœur, ouf, c’est le cas. Donc, il me donne rdv pour plus tard et un tas d’examens. Novembre, il me reçoit en PMA et toujours le même verdict, il me met sous hormones et puis dit que je dois prendre RDV au CECOS de ma ville, ça va puisque j’habite à 5 minutes.

J’ai eu rdv en janvier an2, je ne pourrais jamais oublier ce rdv, une femme inhumaine qui m’annonce 7 ans de délais, je lui dis que j’ai une donneuse et elle dit qu’elle ne pratique pas le remontage de liste et que c’est du pareil au même, puis elle m’annonce que je ne suis pas mariée, que nous avons deux domiciles (ce qui veut dire que nous ne sommes pas stables), le mariage était prévu pour septembre an2 et on construisait notre maison, pour elle pas assez. Elle me trouve donc une anémie, un utérus hypoplasique, de petits ovaires et une mauvaise prolactine. Elle me met sous traitement pour la prolactine mais je perds 19kg en 6 semaines, elle jure que ce n’est pas le traitement, puis elle me dit de continuer, j’arrive à 59 kg pour 180 cm, je me suis fait peur et mon généraliste me fait donc arrêter le traitement. Entre temps, elle reçoit mon mari pour diagnostic et là, le deuxième coup de massue, elle le dit infertile mais que s’il change de femme, lui, elle peut l’aider et lui demande de réfléchir avant de se marier avec moi, je n’en reviens pas, hallucinant. Lui a répondu du tac au tac que si elle ne m’aide pas, il n’a pas besoin de son aide.

Je repars en pleurs, et en arrivant chez mes Parents, on trouve le dossier pour l’adoption dans l’enveloppe du Cecos. Vite donc on commence le dossier, je rebondis toujours très vite. Mais, une amie qui a un souci d’infertilité me dit que je dois tout de même aller à Ville1, donc comme c’est une clinique privée, j’ai rendez-vous dans les 15 jours, puis là en un mois, il m’annonce que lui ne peut pas m’aider car j’ai un dossier assez lourd mais que Ville3 ou Ville2 sont compétent pour moi. Donc, je reprends rendez-vous sur Ville2 et sur Ville3, pour Ville2 en septembre et pour Ville3 donc en novembre an2. J’amène à Ville2 donc tous mes nouveaux examens, donc utérus normal, adénome hypophysaire et forte anémie (je suis en traitement pour tout ça grâce à un petit stagiaire qui a tout vu), en fait donc adénome plus anémie = absence de règles qui sont par ailleurs revenues mais aléatoirement. Elle n’ouvre même pas mon nouveau dossier et me dit de but en plus que les médecins ne peuvent pas tout faire et qu’elle nous a déjà dit que pour moi, elle ne peut rien faire.

Donc, je me mets en rage et je remballe mes affaires en lui disant que je vais sur Ville3, et là, elle change de discours, je lui ai dit que ce n’était plus la peine, elle voulait même me prendre mon RDV. Donc, Novembre an2, rendez-vous à Ville3 et là, je suis reçue par une femme qui me prend une heure et demi et elle m’annonce à la fin de ce rdv qu’elle va nous aider et passer mon dossier en commission, elle ajoute que le médecin qui m’a reçu auparavant ne devrait plus exercer. Elle me passe une écho et là bingo, elle voit des follicules mais elle pense que le mieux pour nous serait le don d’embryon, et peut-être mais à voir avec le staff le don d’ovocyte. Elle n’est pas convaincue que ma PR n’est pas dans les ovocytes, elle me laisse le choix et j’opte pour le don car je ne voulais pas faire subir à un enfant ce que j’ai subi. Donc, second rdv au CECOS pour monter le dossier en Février an3, comme nous venons de loin, ils nous groupent les rendez-vous, nous avons donc ouverture du dossier et rendez-vous pour les critères physiques. Départ du dossier, en mars an3, récolte de sperme, endocrinologue pour mon mari, on échappe au cancer des testicules, OAST(2), mais 8 paillettes, rendez-vous avec une réunion pour l’adoption et psychologue, tout se passe bien, la psy me dit prête car j’ai bien assimilé donc le don. Mai an3 on fait la demande pour le TGI (3) , et rendez-vous en juillet tout est bon, clôture du dossier en Septembre an3, maintenant il n’y a plus qu’à attendre.

Novembre an3, à la suite d’une opération de la mâchoire, je fais une intoxication médicamenteuse, choc anaphylactique, je rentre en décembre à l’hôpital pour une hémolyse à 6.2, transfusion puis, la galère commence, je ne préviens pas le Cecos pour que le dossier reste en attente, mon médecin me dit qu’on voit d’abord comment me soigner et que si rien ne va, on préviendra le Cecos. On cherche, on cherche puis on finit par trouver la faille, les médicaments m’ont perforé le côlon d’où des hémorragies intestinales et donc une forte anémie. Étant réfractaire au fer par cachets, je suis obligée de passer par le fer en perf, mais pour cela plusieurs mois je pars en hospitalisation de jour pour filtrer le fer et me le passer. Donc, en mai an4, il devient urgent de prévoir une FIV, mes médecins envoie les rapports à Ville4 pour que mon dossier s’accélère afin de me mettre en place des traitements qui pourront faire que ma PR reste stable.

Du coup, en novembre an4, ils me trouvent une donneuse pour décembre, début du traitement puis au dernier moment appel du médecin, problème avec la donneuse, le transfert est annulé, mais je dois rester en traitement car ils me rappellent rapidement, dans les semaines à venir. En mai, toujours rien les mois passent et rien, puis juin, ils m’annoncent que ça y est mais que nous devons venir signer un papier car la donneuse n’a pas mon groupe sanguin et savoir si nous sommes d’accord, on accepte et donc transfert pour juillet ou septembre. Patatra, ils n’arrivent plus à contacter la donneuse, donc la SF passe mon dossier en commission urgente, et m’attribue une donneuse pour septembre. Août début du traitement à forte dose et hystéroscopie en urgence, tout va bien, on peut même m’implanter deux embryons car on découvre qu’il y a la place. Donc, septembre nous voilà partie pour l’aventure FIV 1, la biologiste m’appelle sur trois ovocytes attribués, 3 embryons, génial on est déjà sur la route, le lendemain jour du transfert, on nous annonce trois embryons de très très bonne qualité, mon endomètre parfait, je réponds très bien au traitement. Ils décident de congelés deux embryons et de m’en implanter un pour mieux gérer ma santé par après.

Transfert difficile car on ne voit pas ma vessie, donc ils montent sur un guide pour le transférer, apparemment il est en place. Puis, fin septembre, test négatif, maintenant on attend le TEC (4) mais qui apparemment sera difficile car ils ferment pour décembre et on m’annonce aussi que pour FIV2, il nous faudra certainement une amener une autre donneuse.

Du coup, vu les délais, on voit pour la République tchèque.

Ce témoignage n’aura hélas pas une belle fin, la maladie a eu raison des projets de maternité.

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