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Témoignage d’un don d’ovocytes fait au soleil !

PDS : prise de sang
AMP : Assistance médicale à la procréation, aussi appelée PMA (procréation médicalement assistée
CECOS : Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains
Do : don d’ovocytes

Bonjour
De 2 nous sommes passés à 5 en seulement 2 ans… voici notre histoire…
Un mois avant notre mariage, j’arrête la pilule. J’ai 27 ans et tout se déroule à merveille ; j’épouse mon premier amour, je finis mes études, je trouve facilement du boulot, je prépare un beau mariage…. reste plus qu’à faire un bébé!!!
Commence alors une drôle d’aventure… un mois après le mariage, je commence à sentir des bouffées de chaleur, des insomnies, des maux de ventre, un moral qui baisse, absence de règle… bêtement, je me dis : des signes de grossesse!!! Je surfe sur le net mais rien ne ressemble à ce que je vis. J’enchaîne les tests de grossesse négatifs et devient une addict des forums de grossesse.
5 mois après, je consulte ma gynécologue car j’ai un mauvais pressentiment. 6 mois après une batterie de test, d’essais de stimulation ovarienne, de prises de sang hormonales, le verdict tombe : insuffisance ovarienne… et je l’apprends grâce au net en essayant de déchiffrer mes résultats de PDS [1].

En mai An1, soit 1 an après mon mariage, nous avons rendez-vous dans un centre d’AMP [2] pour en savoir plus.
Nous sommes rentrés dans ce centre la peur au ventre et nous sommes ressortis en pleurs.
Vu nos résultats catastrophiques, aussi bien que pour moi et pour Monsieur, les portes de la AMP classique ne peuvent pas s’ouvrir. Aucune chance pour nous de concevoir un enfant. Nous repartons avec 3 possibilités : ne pas avoir d’enfant, adopter ou avoir recours au don d’ovocyte ou double don.
Ce sont des mots barbares, on ne les comprends pas, le docteur nous donne un tas d’ordonnance et nous parle des délais trop longs, des cliniques étrangères… Nous repartons même une carte de visite d’une de ces cliniques espagnoles.

La chute est longue, le trou noir… on est perdu…
Je subi les effets secondaires de la ménopause, j’ai peur pour les risques sur ma santé à long terme et en plus je ne peux pas avoir d’enfant…
Mon mari n’est pas prêt pour l’adoption mais il laisse une porte ouverte, on ne sait jamais…
Il est prêt à vivre sans enfant et me fait cette merveilleuse déclaration : « ma famille c’est toi et moi » mais je n’envisage pas de ne pas porter d’enfant, c’est trop dur…
Le don???? qu’est-ce que c’est???? Commence alors pour moi une nouvelle aventure sur le net : des forums grossesse, je passe au forum AMP et plus spécialement je découvre ceux dédiés au don.
Nous reprenons espoir, pas question de se laisser envahir par le désespoir. on fonce, on a pas le temps de s’apitoyer sur notre sort.

Nous prenons rendez-vous dans un CECOS [3] pour ouvrir un dossier. En parallèle, j’appelle la clinique étrangère. J’utilise toutes les options que l’on m’offre.
En août An1, nous avons notre 1er rendez-vous. Pour 4000€, on nous offre la possibilité d’avoir un enfant… mais nous n’avons pas 4000€…
En Octobre An1, nous avons notre 1er rendez-vous au CECOS. Tout se passe bien, nous repartons avec nos ordonnances et l’espoir d’un don d’ici 1 an si nous amenons une donneuse et de 4 à 5 ans si nous n’avons pas de donneuse.

Je suis confiante, nous sommes une grande famille de filles : sœurs, cousines… et j’ai beaucoup d’amies. L’une d’entre elle va bien faire un don pour nous parrainer!
Malheureusement, aucune ne se porte volontaire malgré nos appels indirects. Elles sont ouvertes, à l’écoute mais pas dans le sens où je l’attendais.
Pire encore, mes 2 sœurs rencontrent aussi des problèmes d’infertilité. La famille va mal…

Nos parents nous encouragent pour nous rendre à l’étranger. Nous avons des dons qui nous permettent de procéder à notre première FIV [4] avec DO [5] à l’étranger. En mars An2, je fais mon 1er test de grossesse positif. Une joie de courte durée qui se termine en fausse couche.
Mon mari m’autorise à faire une 2ème tentative, financièrement parlant… tout se met en œuvre pour réunir les fonds : brocantes à notre profit, dons…
Cette fois-ci, nous décidons de partir dans un autre pays qui semble avoir de bons résultats.
Nous partirons 10 jours en octobre An2. Soleil, plage, randonnée et transfert embryonnaire. Un réel changement de décors par rapport aux hôpitaux français, froid et vide d’humanité.
9 mois plus tard, je mets au monde mon bébé d’amour. Mon fils, celui que j’ai tant attendu. Nous sommes sortis vainqueur de ce combat.

Il nous restait 3 embryons congelés. En septembre An3, nous sommes repartis pleins d’espoir et de rêve d’une famille nombreuse. Malheureusement la tentative échoue. J’ai été très touchée car je le sentais déjà dans mon ventre ce 2ème bébé. Je rêvais d’une famille nombreuse, c’est fini…
Au fil, des mois, je me suis beaucoup investie dans les forums dédiés au don d’ovocytes. C’est mon journal intime dans lequel je me livre corps et âme pour soulager ma peine mais aussi pour donner espoir à toutes les femmes qui étaient dans mon cas il y a quelques mois.
C’est une communauté singulière dans laquelle on tisse des liens d’amitié, et parfois ces amies virtuelles peuvent vous apporter 10 fois plus que vos amis du monde réel…
Une fée, comme on les appelle sur ces sites, a répondu à mon appel de détresse après ma dernière tentative pour faire un petit frère ou une petite sœur à mon fils. Elle m’a simplement dit : « je suis là, je vais t’aider à construire ta famille nombreuse ».

En novembre An3, nous prenons rendez-vous dans un CECOS ensemble. Mon dossier est rapidement monté, le sien aussi. Je retrouve l’austérité de l’hôpital, mais rapidement, quelques mois après ce 1er rendez-vous, le CECOS me contacte pour me dire qu’une petite graine m’attend…

En avril An4, je suis à J12 post transfert de 2 embryons. Je suis impatiente de connaître le résultat officiel car je ne me sens pas enceinte. Je ne fais même pas de test de grossesse à la maison, je file au laboratoire d’analyse avant mon boulot mais sans espoir.
Je me suis trompée, le résultat est positif!!! Un petit positif mais positif!!!
J’envoie un texto à ma fée, impatiente aussi!
Les dosages hormonaux sont bons et un mois et demi après le transfert, je fais la 1ère écho : j’attends des jumeaux!!!!
Ma famille nombreuse se construit petit à petit, du pur bonheur!

Je donne les nouvelles au CECOS qui archive rapidement notre dossier, plus aucune nouvelle d’eux… un peu déçue mais une autre vie s’offre à nous, il faut tourner la page!
Je donnerai naissance à un petit frère et une petite sœur pour mon grand fils.

Aujourd’hui, je témoigne pour donner de l’espoir.
Maintenant, je dois m’occuper de mon couple et de moi aussi. La ménopause à 30 ans, c’est un volet de ma vie que je ne digère pas et que mon mari ne comprend pas. Mes enfants sont là pour m’aider à aller de l’avant. Souvent en les regardant, j’ai du mal à réaliser, ils sont à moi!!!!

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4 commentaires

  1. Fifi

    Bonjour à toutes,

    Voici mon histoire, j’ai 26 ans lors de mon mariage. Cela fait 5 ans maintenant que nous sommes mariés avec mon mari après 1 an de mariage l’envie de devenir mère se fait ressentir et 6 mois après mon test de grossesse est positif mais malheureusement cela se finit par une fausse couche. La 1ère d’une longue série, à chaque fois c’est une déception immense qui me laisse à terre avec mon mari.
    J’enchaîne les Rdv médicaux, change plusieurs fois de gygy (beaucoup de perte de temps, gygy non concernés par mon désarroi). Après de nombreux examens et beaucoup de temps je verdict tombe : réserve ovarienne basse à 30 ans. J’ai du mal à réaliser ! Est-ce que je pourrais devenir mère un jour ?
    Je commence les Fiv qui malheureusement se finissent par des échecs. Je suis au fond du gouffre. Mon gygy me propose soit de me tourner vers une adoption ( mais je veux porter mes enfants si possible) ou un don d’ovocytes.
    Je m’inscris sur la liste d’attente le délai est monstre mais avec une donneuse celui ci peut être raccourci. Que faire je ne connais personne qui pourrait m’aider dans cette épreuve.
    Je fais tout pour ne pas perdre espoir mais je vous avoue que ça devient très très difficile je n’arrête pas de pleurer en imaginant ne pas être mère un jour. Le désespoir me gagne.

    Réponse
  2. Florence

    Je me retrouve tellement dans ton histoire !
    Après 4 ans d’analyses et un diagnostic de pré-ménopause (insuffisance ovarienne) à 28 ans, je m’apprête à fêter les 1 ans de ma fille née par DO en France. La plus belle année de ma vie après ce cauchemard.
    Je suis aujourd’hui à la recherche d’une donneuse pour lui offrir un petit frère ou une petite sœur (ou les 2 ! 😊)

    Félicitations et merci pour ton témoignage.

    Florence

    Réponse
  3. Nounours84

    Votre témoignage me redonne espoir car je suis très abattue après avoir enchaîné les échecs pour avoir bébé en lisant votre témoignage je pense que je vais retrousser mes manches pour retenter une nouvelle aventure

    Réponse
  4. sabeena

    Bonjour,

    Ton témoignage me redonne de l’espoir!
    Avec mon mari, nous comptons aller à l’étranger pour accomplir notre rêve, fonder une famille comme tout le monde.
    Mais voilà nous sommes perdus avec tout le marketing des cliniques à droite à gauche… Espagne Belgique pays de l’Est…
    et dans ton témoignage je vois que tu as été très satisfaite de la clinique et du pays.
    Pourras-tu nous communiquer les coordonnées de l’établissement?
    Etant déjà dans le désespoir, le fait de faire le bon choix et éviter les enfers serait un bon début dans notre longue démarche !!
    Nous comptons sur votre retour.

    Merci par avance.

    Sabeena

    Réponse

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