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La congélation embryonnaire

Synonyme : cryoconservation des embryons

Pourquoi congeler ?

La congélation permet de préserver les embryons dits «surnuméraires» qui n’ont pas été transférés lors de la tentative en cours.

Les embryons non transférés pourront avec votre accord, être congelés si leur aspect le permet, ils doivent cependant présenter des caractéristiques morphologiques attestant de leur solide constitution, c’est-à-dire de leur aptitude à résister au processus de « congélation » : en pratique, certains embryons présentent des petits fragments ou bien les cellules qui les composent sont très irrégulières.

Ces embryons ont peu de chances de résister à la congélation, surtout si le degré de fragmentation est important. Il ne faut donc pas s’étonner si tous les embryons restants, dits « surnuméraires », ne peuvent être congelés.

lot de paillettes (2)Si le couple accepte cette « hibernation » médicale, les embryons qui ne sont pas transférés dans l’utérus peuvent être conservés dans l’azote liquide à moins 196 degrés Celsius.

Lorsque le couple le décide, à l’intérieur d’une période de cinq ans prévue par la loi, ces embryons peuvent être « décongelés », ou plutôt « réveillés » de leur sommeil biologique pour être ensuite déposés dans l’utérus.

Depuis la naissance de Zoé en 1984 en Australie, des centaines de milliers d’enfants issus d’embryons congelés sont nés à travers le monde.

Si vous refusez la congélation, vous devez en aviser le laboratoire avant la tentative de FIV.

Dans ce cas, il ne sera mis à féconder qu’un nombre limité d’ovocytes (correspondant au nombre maximal d’embryons transférés).

Comment

La congélation lente

congelation paillettePour être congelé, l’embryon formé en grande partie d’eau subit une préparation ou l’eau est remplacée par un cryoprotecteur, un « antigel biologique ». Cela permet d’éviter la formation de cristaux de glace qui endommageraient l’embryon.

L’embryon est plongé dans des bains successifs contenant le cryoprotecteur et du sucrose à des concentrations différentes.

Le sucrose rend le milieu hypertonique par rapport à l’embryon, ce qui entraîne la sortie de l’eau et la rentrée du cryoprotecteur.

L’embryon est placé dans une paillette en plastique de 13 cm de longueur et de 2 mm de diamètre contenant un volume de 0,3 ml, une partie de la paillette contient toutes les indications nécessaires à une bonne identification.

Enfin, on abaisse progressivement leur température, jusqu’à -196°C, dans un appareil automatique, et selon des critères très stricts. Ils sont stockés à cette température dans l’azote liquide.

Pour les décongeler on suit le processus inverse :

lot de paillettes

La paillette contenant l’embryon est sortie de l’azote liquide. Dès lors il faut réhydrater l’embryon par des bains successifs contenant de moins en moins de cryoprotecteur et de plus en plus de milieu aqueux, à une température de +37°C.

Les embryons ayant survécu au procédé congélation – décongélation sont transférés le jour même de la décongélation.

La conservation dans l’azote liquide peut durer des années sans qu’il n’y ait d’altération des embryons.

 

 

 

 

congelation-embryonnaire

La vitrification

La vitrification est une technique récente de conservation des embryons qui empêche la formation de cristaux intracellulaires et qui est mise en œuvre dans certains centres de FIV français.

Le principe de la congélation repose sur le passage de l’eau intra et extra cellulaire de l’état de phase liquide à l’état solide en utilisant des agents cryoprotecteurs.

La vitrification consiste en une descente en température de 20°C à – 196°C, ultra rapide, à une vitesse de – 2 500°C/minute (système fermé, absence de contact direct de l’échantillon avec l’azote liquide). Or, plus la vitesse de refroidissement est rapide, plus on réduit la formation de cristaux de glace.


Après la décongélation

Décongélation d’embryons congelés

En pratique, les 2/3 seulement des embryons congelés après 2 jours de culture retrouvent leur aspect morphologique initial et en outre leur taux de nidation est 3 fois plus faible que celui des embryons frais. Le taux de grossesses par transfert d’embryons congelés est de 11% après FIV et de 8 % après ICSI.

Ces résultats s’expliquent en partie par les effets néfastes de la congélation, mais aussi par le fait que l’on transfère d’abord, lors de la tentative de FIV +/- ICSI, les embryons jugés les plus viables et que ce sont donc les moins viables qui sont congelés. Les résultats sont toutefois bien meilleurs si l’on sélectionne les embryons à congeler par la culture prolongée : ils sont plus souvent viables et la congélation-décongélation a moins d’effets néfastes à cause du nombre de leurs cellules.

Cependant, la culture prolongée diminue le nombre d’embryons disponibles pour la congélation.

Décongélation d’embryons vitrifiés

Les taux de survie embryonnaire, mais également les taux de grossesses, cliniques ou évolutives, sont significativement améliorés après vitrification et ce, à tous les stades du développement embryonnaire.

Il s’agit donc d’un réel progrès. Avec plus d’embryons congelés disponibles pour un transfert intra utérin ultérieur, compte tenu d’une survie approchant les 100%, elle autorise la diminution significative du nombre d’embryons à transférer à chaque cycle, à la fois pour le transfert des embryons frais et celui des embryons congelés.

Il est probable qu’à terme la vitrification supplante la congélation classique.

Transfert des embryons congelés

Deux techniques sont utilisées :

-Sur Cycle spontané : dans ce cas, le cycle de la patiente est surveillé par échographie et dosage d’estradiol afin de repérer le jour de l’ovulation. Les embryons seront alors transférés 2 ou 3 jours après.
-Sur Cycle artificiel :
ici, on administre des estrogènes puis de la progestérone afin d’assurer une bonne croissance de l’endomètre.

Le choix entre les deux techniques se fait essentiellement en fonction de la qualité de l’ovulation de la patiente.

Le transfert lui-même se fait dans les mêmes conditions que pour les embryons non congelés.

Que deviennent les embryons congelés ?

S’il n’y a pas eu de grossesse au décours de la FIV, les embryons congelés sont transférés au cours des cycles suivants.

S’il y a eu grossesse lors de la FIV, les embryons sont conservés au maximum 5 ans. Le couple est consulté chaque année par écrit sur leur désir concernant le devenir des embryons congelés.

Dans tous les cas, qu’il y ait eu ou non une grossesse, il ne sera pas procédé à une nouvelle tentative de FIV tant qu’il restera des embryons congelés.

Le transfert des embryons congelés ne peut s’effectuer qu’en présence des deux conjoints.

En cas de séparation du couple (divorce, décès) les embryons congelés ne pourront être transférés.

Vous recevrez chaque année un courrier vous demandant ce que vous souhaitez faire des embryons :

-Soit les utiliser pour un nouveau transfert

-Soit les conserver un an de plus et la demande de conservation des embryons devra être renouvelée par écrit chaque année.

-Si vous ne désirez pas d’autres enfants, le devenir des embryons congelés sera réglé selon la loi de bioéthique en vigueur : actuellement, le choix est donné entre l’arrêt de conservation, et le don pour un autre couple ou pour la recherche médicale

Chaque année le laboratoire vous transmettra une facturation pour la conservation des embryons congelés (prise en charge par la Sécurité Sociale)

Articles et Etudes

TypeTitreAuteurDate
ArticleLa vitrification embryonnaire et ovocytaire, simple progrès ou vraie révolution de la pratique de l'AMP ?Christophe Sifer, Rachel Levy13 Janvier 2012

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